| Woogée : L'intégralePlongée dans le monde impitoyable d'Hollywood..."Hollywood dans les années 1940. 17 ans, orphelin et ex-kid des rues de Brooklyn, Woogée est parvenu à se tailler une place au soleil à la Paramount Pictures. Ce n'est qu'une toute petite place, mais elle le satisfait pleinement : il y est responsable de la machine à café et c'est lui qui tempère les fureurs de la star des studios, la capricieuse Dorothy Basquett. Voici cependant que débarque Cornélius Knickebocker, le flic le plus obstiné des USA. Entre Woogée et lui traîne une vieille affaire de 300 dollars. Pas de doute, ce colosse à la mine patibulaire est venu de New York pour lui régler son compte ! Hollywood est toutefois un monde truqué où chacun tente de truquer plus finement que son voisin et ni Cornélius ni Woogée ne sont nés de la dernière pluie...
Woogée mène la grande vie : il drague les starlettes, il frime au volant d'une superbe voiture et, avec la complicité de Cornélius reconverti en gardien de studios, il a ses entrées partout. Sur une plage de Malibu, il a rencontré Darlene Bowen, pulpeuse vedette de films de série Z que produit Gino Calderone, le parrain de la mafia new-yorkaise. Salvatore Fratelluci, autre roi de la pègre, est agacé de voir son associé Calderone gaspiller des fortunes dans le 7e Art. Du coup, la Cité des Anges devient le théâtre d'un massacre dont Darlene est la seule survivante ! Woogée et Cornelius vont prendre la belle actrice sous leur protection...
Cornelius Knickebocker et Dorothy Basquett filent le parfait amour et, pour se reposer de la vie trépidante d'Hollywood, ils s'offrent quelques jours de détente au cœur de la verdoyante réserve naturelle de Yosemite. Woogée les y accompagne. Ils y sont bientôt rejoints par Seeley, la nouvelle coqueluche des studios, et son jeune fils Rooney. Mais celui-ci est kidnappé ! Woogée se charge d'identifier le bénéficiaire de la forte rançon versée pour la libération du gamin..." (présentation Dargaud)
Cette série est une fidèle évocation de New York et d'Hollywood dans la fin des années trente. A travers les espoirs de Woogee, ses amours, il nous plonge dans l'ambiance de l'âge d'or du cinéma. Il nous emmène à New York, où de Brooklyn à Manhattan, on découvre la cruauté d'un monde sans pitié, car la vie ne ressemble pas toujours à du cinéma... D'ailleurs le lieutenant de police Cornélius, qui à la fin du premier album a plutôt l'air d'un mentor que d'un bourreau, confie à Woogée qu'il ne faut pas trop se fier aux apparences trompeuses... Les lumières artificielles se confondent souvent aux véritables étoiles ! Et dans la Cité des Anges, règnent pas mal de démons. L'auteur, Benn, semble à la fois nous faire part de sa fascination pour le monde hollywoodien, et à la fois nous montrer tout ce qui se cache derrière cette "usine à rêve". "Si on pouvait se passer des acteurs, des réalisateurs et des scénaristes, le cinéma serait le plus fabuleux de tous les métiers !" affirmation paradoxale dans la bouche d'un producteur, mais il faut dire que les milieux du cinéma dans lesquels évolue notre ami Woogée n'ont rien d'idylliques. La gloire et l'argent font la loi et la pègre le sait fort bien... Combines et manipulations sont de mise, ce que découvre vite Woogée à ses dépens...
Comme Woogée a l'art de se mettre dans un sale pétrin, la série est pleine de rebondissements. Peu de temps morts dans ce monde où l'on est sans cesse menacé. L'intérêt de cette réunion des quatre albums est de pouvoir lire ces différents épisodes et ces différentes péripéties comme une histoire continue.
Parfois l'auteur adopte le point de vue de son personnage principal. Ainsi l'œuvre devient en quelque sorte le journal de Woogée qui nous livre son histoire : "Moi, l'orphelin issu des bas-fonds de Brooklyn, je venais depuis peu de concrétiser le rêve de ma vie, être embauché par les studios de Paramount, etc..." Cette technique fait penser aux vieux films sur les détectives privés ; un univers qui convient tout à fait à cette BD.
Au point de vue de la mise en page, on peut apprécier les cases prenant tout l'espace de la page. Benn y dessine des images magnifiques de New York, d'un décor de studio gigantesque... Cette mise en page permettrait de reprendre ces images telles quelles pour les éditer en sérigraphie. En prime, des dessins inédits de Benn sont présentés à la fin de volume, sous la forme d'un album photo de Woogee.
Cette histoire attachante intéressera tous les amoureux du "cinoche" américain, et du grand dessin classique d'André Benn.
Titre : Woogée L'intégrale
Auteur : Benn
Editeur : Dargaud | | |
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