| Scorpion : la vallée sacréeQuand les traces des Templiers mènent à la véritable croix de Saint-Pierre, la lutte est acharnée pour arriver le premier..."L'histoire commence en 1291, en Terre sainte, alors que les Templiers s'apprêtent à livrer leur dernière bataille. Elle se poursuit à Istanbul, au XVIIIe siècle, où l'on retrouve le Scorpion en fâcheuse posture. Elle s'achève en Cappadoce, " pays où l'eau et le vent ont tracé leurs méandres ", sur la piste d'une croix qui suscite bien des convoitises. Et qui offre à celui qui la possède l'accès au fabuleux trésor des Templiers... À condition de ne pas rester prisonnier d'un sanctuaire creusé à flanc de falaise, comme ce pauvre Scorpion ! Le Scorpion se ferait-il moins fringant au fil de ses aventures ? Cette fois, il ne doit son salut qu'à la vénéneuse – mais séduisante – Méjaï, laquelle se sert de sa ruse pour le tirer des griffes de leurs tortionnaires. Et la fin de ce cinquième volume le laisse dans une situation quelque peu délicate... Le dessin de Marini, lui, n'a rien perdu de sa superbe, ni ses couleurs de leur flamboyance. Le scénario de Desberg, qui allie avec le même bonheur son goût pour la face cachée de l'Histoire et sa passion de l'action, balade le lecteur au cœur de l'empire Ottoman, sur les routes de la Cappadoce mystérieuse et sur les traces des Chevaliers du Temple... " (Présentation Dargaud)
Le cinquième volet des aventures trépidantes de Scorpion se poursuivent d'Istanbul aux falaises de Cappadoce avec un rythme haletant. L'action est toujours au rendez-vous pour le damné, le semeur de troubles au Vatican (rappelons pour ceux qui n'auraient pas suivi les quatre premiers épisodes que notre ténébreux héros tient son surnom de la marque d'infamie imprimée sur son épaule, indiquant qu'il est le fils de la soi-disant sorcière condamnée au bûcher pour avoir séduit "le saint des saints"). Avec cette série, les auteurs maîtrisent non seulement toutes les ficelles de l'action, mais le scénariste Desberg sait aussi tisser une histoire sombre, pleine de mystères et de complots. Il nous livre une histoire du christianisme des plus mouvementées et sanglantes, marquée par les rivalités et les soifs de pouvoir de certains. Ce qui fait surtout question ce sont les origines du christianisme de la période des apôtres jusqu'au concile de Nicée, vers 350 après Jésus Christ (d'ailleurs presque tous les albums de la série commencent par des planches remontant à cette histoire ancienne). La manipulation de cette histoire permet au cardinal Trebaldi (invention totale de Desberg) de se faire élire pape, après avoir tué son prédécesseur. Ce qui se joue dans Scorpion, c'est moins une question de religion qu'une question de pouvoir. La foi des croyants est utilisée pour asseoir la suprématie du nouveau pape.
Comme dans le quatrième album, Scorpion est sur la piste de la vraie croix de Saint-Pierre pour dénoncer au grand jour la manipulation de Trebaldi. Dans cet album, l'intrigue en elle-même avance peu. Mais on se laisse emporter par les tribulations du héros qui ne semblent jamais s'arrêter. Le dessin de Marini participe à entraîner le lecteur dans ce tourbillon. Le plus marquant chez ce dessinateur, c'est sa facilité à rendre le mouvement que ce soit lors d'une attaque des bandits contre les moines guerriers (planches 15-16), d'un combat à l'épée (planches 43-45)... La composition graphique est très dynamique et imprime un certain rythme à l'histoire. Les auteurs privilégient l'action et l'aventure ; le lecteur doit être emporté par les événements. Dans cette idée, le découpage de Marini est très cinématographique. Le dessinateur alterne plongée, contre-plongée et plan large comme dans la magnifique planche 9. Marini trouve une composition ingénieuse pour chacune de ses planches, et nous fait comprendre toute une action en peu de cases judicieusement placées. Tous les amateurs d'action et d'aventure apprécieront cette BD de cape et d'épée...
Série : Le Scorpion
Titre : La Vallée sacrée
Auteurs : dessin de Marini, scénério de Desberg
Editeur : Dargaud | | |
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