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On ne les arrête pas !

L'Olympique de Marseille s'est imposé pour la septième fois consécutive en Ligue 1 aux dépens du SM Caen grâce à un but de André-Pierre Gignac à la dernière minute du temps additionnel. Il conforte ainsi sa première place.


Quand Marcelo Bielsa se réveillera ce matin, il pourra se dire qu'il est aux commandes d'une équipe qui domine son Championnat et qui le dominera encore dans deux semaines après la trève international et ce quoi qu'il arrive. Ce matin, l'Olympique de Marseille compte cinq points d'avance sur son dauphin bordelais. Après les matches de ce dimanche qui verront s'affronter Lille et Lyon d'une part et Paris et Monaco d'autre part, Marseille comptera dans le pire des cas quatre longueurs d'avance sur le deuxième. Alors, ça ne veut pas forcément dire grand chose quand on n'est qu'au quart de la saison mais il n'empêche que cet OM là étonne par ses résultats comme par son jeu.

Depuis hier après-midi, on sait que la réussite est également de son côté mais la réussite est une donnée qui s'attire et elle a choisit de bénéficier à des Marseillais qui le méritent amplement. La victoire acquise hier aux dépens du Stade Malherbe de Caen dans le bout du bout du temps additionnel avec un boulet de canon envoyé par André-Pierre Gignac juste sous la transversale de Rémy Vercoutre, est la septième victoire consécutive des olympiens en championnat. Et quand on voit les équipes qui ont dernièrement réalisées de telles séries de victoires (le PSG l'année dernière, le grand Bordeaux de 2009 ou encore l'OL des années 2000), on se dit que le dernier mois et demi de l'Olympique de Marseille n'est pas qu'une simple passade.


Vercoutre a presque tout renvoyé

Caen n'a pas démérité. On irait même jusqu'à dire que les Normands auraient mérités de repartir avec autre chose qu'une défaite tant ils ont fait preuve de courage. A l'image de Rémy Vercoutre qui sauva les siens à de nombreuses reprises par des arrêts décisifs. Mais il ne pouvait rien contre la force impressionnante qui dégage des Marseillais. Une force qui commence à faire peur aux adversaires qui se dressent sur sa route. Ces derniers ont désormais tendance à se recroqueviller dans leur moitié de terrain avec l'idée première de contenir au mieux leurs assauts. Reims en avait payé les frais en encaissant un but très rapidement. Saint-Etienne avait également plié en tout début de match dimanche dernier. Mais ça n'a pas empêché les Caennais de rester planquer toute la première période. Au fond, les deux parties s'entendaient. Caen ne voulait pas du ballon et Marseille tenait à le récupérer au plus vite. Tout cela donna une première mi-temps pour le moins terne pendant laquelle se joua sur un demi-terrain. Comme lors de ses dernières apparitions, Marseille aurait bien pu forcer la décision rapidement mais soit Vercoutre stoppait les tirs de Florian Thauvin, soit les Marseillais se gênaient comme sur ce centre de ce même Thauvin repris par André Ayew alors que Gignac semblait bien mieux placé derrière lui.

On ne saura dire si ce sont les mots de Patrice Garande où l'envie naturelle de sortir de sa coquille pour que les spectateurs en aient enfin pour leur argent mais le SM Caen se mit enfin à jouer au football au retour des vestiaires. Les Normands montaient, commençaient à proposer du jeu, à créer du mouvement et se rapprochaient du but de Steve Mandanda. On pensa à ce moment revoir un peu la même chose qu'au Vélodrome dimanche lors de la réception de Saint-Etienne. Largement dominateurs sur les quarante-cinq premières minutes, Marseille avait baissé de rythme en seconde mi-temps montrant de sérieux signes de fatigue. Ces mêmes signes ont été vus hier et on commence à penser que c'est la seule chose qui pourrait stopper l'avancée marseillaise. Marcelo Bielsa utilise les mêmes joueurs à chaque match et son modèle de jeu fondé sur le pressing, le jeu haut, le mouvement et l'implication des latéraux sur le jeu offensif a tendance à accentuer cette sensation de fatigue dont faisait part Dimitri Payet après la victoire contre les Verts (2-1).


Un dernier quart d'heure de folie

Le dénouement de cette rencontre se dessina sur le dernier quart d'heure pendant lequel l'OM n'a pas tendance à marquer mais les évènements l'ont forcé à faire autrement. Malgré ses très nombreux tirs et ses situations dangereuses, l'Olympique de Marseille ne pouvait pas trouver le chemin du but dans le jeu. Il fallut donc que le salut passe par un coup de pied arrêté. L'ouverture du score vint d'u corner de Romain Alessandrini coupé au premier poteau par Romao. Dans la foulée, on crut que Da Silva avait égalisé sur coup franc mais son but lui fut refusé pour une position de hors-jeu quelque peu discutable. Ce n'était que partie remise car sur un coup franc totalement similaire frappé par Calvé, c'est Masavu King qui d'une tête sublime permettait à Caen de revenir au score. S'en suivit dix minutes de folie pendant lesquelles toute notion de schéma tactique fut oubliée, pendant lesquelles toute idée de repli défensif fut écartée. Dix minutes pendant lesquelles le match devint haletant par un suspense qu'on ne voit généralement qu'en Premier League. Ce qui est bien, c'est qu'on se rend compte que le Championnat de France est capable d'être alléchant quand il y a deux équipes qui veulent réellement gagner et hier après-midi, on vut deux équipes qui ne voulaient en rester à 1-1.

La fin du film est connue. Caen poussera, Marseille poussera tout autant mais c'est au deuxième que vint l'opportunité d'arracher les trois points par Benjamin Mendy qui préférait donner le ballon plutôt que de tirer pour permettre à Gignac d'étriller le portier normand. "Je ne me rappelle même pas du moment. Je vois le ballon, je tire et ça file sous la barre. C'est irréel. Il faudra revoir l'action parce que je ne sais même pas comment je tire. Est-ce que je tire du pointu ou du coup de pied ? Je voulais juste que ça rentre et c'est rentré". Comme quoi la réussite poursuit également l'attaquant phocéen qui est parvenu à donner la victoire aux siens alors même qu'il semblait en dehors du match. Au delà, il conclut une excellente semaine pendant laquelle il a renoué avec l'équipe de France qu'il n'a plus connu depuis 2010. Aucun nuage ne semble se poser sur l'OM mais la question centrale est de savoir si cela va durer...
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 14 octobre 2014
Modifié le 12 octobre 2014
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