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Manaudou le Généreux

Déja brillant la veille lors du 4x100m nage libre, Florent Manaudou a récidivé en remportant une seconde médaille d'or, cette fois en 50m papillon. Même s'il doit partager la première place...


Ceux qui connaissent le petit frère de la famille Manaudou savent bien qu'il n'est pas du genre expansif. Quand il est heureux, il se contente de sourire. Quand ça va un peu moins bien, il grimace. Heureusement pour lui mais aussi pour l'ensemble de la natation française, la piscine hors sol de Berlin semble propice aux sourires. En même temps, il y a de quoi non ! En deux courses, il a remporté deux titres européens. Déjà lundi soir, il avait été un merveilleux troisième relayeur lors de la victoire du relais français du 4x100. Il avait même signé le meilleur temps passant largement en dessous de la barre des 48 secondes. Hier, c'est en solo, sans ses amis du relais, qu'il est allé chercher un deuxième titre continental en 50m papillon. Comme on commence à en avoir l'habitude, il s'est retourné une fois le mur touché pour voir un petit 1 placé à coté de son nom. Un sourire s'est dessiné sur son visage. Sans plus. Etait-ce parce qu'il s'était rendu compte que Yeuheni Tsurkin avait signé le même chrono que lui ? Il doit y avoir un peu de ça "j'ai pas l'habitude d'exploser de joie ni de colère quoi qu'il arrive mais c'est vrai que ça m'a un peu titillé de voir que le Biélorusse était aussi à 23"00. Surtout qu'il était huitième temps des demi-finales. Ce n'est pas celui que j'attendais le plus mais c'est le jeu d'une course aussi folle que peut etre le 50m" reconnaissait le double Champion d'Europe.
Si ce partage semblait embeter le principal intéressé, son entraineur paraissait bien plus satisfait "c'était sa première course en individuelle et ce n'était pas son objectif principal de la semaine donc une médaille d'or, même partagée, est une très belle victoire". Romain Barnier en profitait pour nous parler de son poulain qu'il coache maintenant depuis trois ans et sa première sélection en équipe de France "c'est quelqu'un d'exceptionnel. Il est curieux de tout mais il faut savoir l'interesser et tout faire pour qu'il ne se lasse pas. Je sais qu'il ne nagera jamais pour nager. Il a besoin d'objectifs, de se dépasser tout le temps pour avoir la motivation d'aller s'entrainer". C'est sans doute pour cette raison que Manaudou touche à toute les nages. Lui qui suivait son grand frère Nicolas et sa grande soeur Laure pratiquait déjà le papillon à quatre ans. Comme il le dit si bien, c'est une course qui le fait marrer. Le crawl, il la considère comme la nage reine, comme une nage naturelle. Il fait du dos pour les sensations de glisse qu'elle apporte. Il ne manque plus que la brasse mais il ne fait nul doute qu'il irait vite car chez Florent Manaudou, la vitesse coule dans ses veines.


En course pour la razzia

Quelques temps après, le sociétaire du club des nageurs de Marseille avait perdu toute trace d'amertume "je me dis que c'est une deuxième médaille d'or en deux jours. C'est pas mal du tout. Pour moi, le 50m papillon, comme il s'agit d'une distance qui n'est pas encore olympique, est une course d'échauffement qui me permet d'entrer dans une compétition sans pression avec simplement l'idée de me jauger et de connaitre un peu mieux ma forme du moment". Ce qu'il ne dit pas, c'est que c'est Frédéric Bousquet qui l'a initié au 50m papillon et que son idée était de passer en dessous des 23 secondes histoire de se rapprocher, voire de battre, le temps de 22"93 réalisé l'an dernier à Barcelone par son ex beau-frère en demi-finales des Mondiaux. Bousquet ne tarissait pas d'éloge sur la vedette du jour "il fait un très bon temps. Je suis étonné par la course du Biélorusse mais Florent ne doit pas etre déçu de cela. Il sera rapidement seul sur la première marche du podium. Ce n'est pas sa course de prédilection. Techniquement, il était pas à son meilleur niveau. C'est dire que le potentiel est énorme. C'est un diamant brut et il est très jeune".
La course qui nous a été offerte hier après-midi était du pur Manaudou dans le texte. Un sublime souvenir de Londres, et le sacre olympique en 50m nage libre, ressurgissait d'un seul coup. Il était le plus rapide à sortir des plots. Sa coulée lui permettait de garder la tête aux vingt-cinq mètres mais, planqué tout en haut du bassin, Tsurkin allait e toucher dans le même centième que le Français qui expliquait "je fais un bon départ. Ma coulée est pas mal même si j'aurais pu sortir avec un peu plus d'avance. Tout se passe bien jusqu'au quarante-cinq mètres et c'est à partir de là que je me loupe. Un 50m, c'est tellement rapide. On voit pas grand chose. On arrive à peine à voir les nageurs à coté. Je pense toucher devant parce que je ne vois pas où sont les autres. Peut-etre que si Tsurkin avait été dans une ligne d'eau à coté de moi, j'aurais touché en tête mais ce n'est pas sur".
Quoi qu'il en soit, le médaillé olympique, mondial et maintenant européen, s'est lancé parfaitement dans cette semaine qui le verra aligné sur 50m et 100m nage libre mais aussi en relais 4x100m 4 nages et 4x100m mixte avec la ferme intention d'en ramener quelque chose "de toute façon, quand je m'aligne sur une course, c'est pour gagner quelque chose. Je sais que je ne peux pas tout gagner mais je pense objectivement pouvoir faire cinq médailles en espérant avoir de l'or". Ce serait bien pour lui mais aussi pour le tableau des médailles...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 29 août 2014
Modifié le 25 août 2014
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