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Lyon tient son nouveau Juninho

C'est grâce à un coup-franc direct de trente-cinq mètres de Clément Grenier que Lyon a pu arracher un match nul de son déplacement à Nice. Lyon compte alors deux points d'avance sur son premier pousuivant stéphanois et aura son destin entre ses mains pour conquérir la troisième place de la Ligue 1.


Il aura fallu une bonne grosse trentaine de minutes pour expliquer à un gamin que l'auteur du bijou de trente-cinq mètres qu'il venait de voir de ses jeunes yeux innocents n'était pas l'oeuvre de Juninho. On lui a dit que pour voir le milieu brésilien, il fallait commencer par traverser l'Océan Atlantique par ce que l'ancienne star de l'Olympique Lyonnais des années 2000 évolue au sein du New-York Red Bulls au moment où nous parlons. On n'irait pas jusqu'à blâmer ce bambin parce que le coup de pied assassin distillé de la plus belle des manières par Clément Grenier ressemblait assez singulièrement à un bijou de Juninho "je me suis revu quelques années auparavant quand Juninho nous régalait régulièrement par ses missiles venus d'ailleurs. Ça faisait assez longtemps que je n'avais pas vu un tel but, un coup franc aussi merveilleusement frappé et placé. Je pense qu'il serait vraiment intéressent d'organiser un petit match contre New-York. Ce serait sympa que Juni rencontre son fils de coup-franc" souriait Jean-Michel Aulas.
Ce but qui, inscrit quelques semaines auparavant, aurait clairement pu prétendre au titre de plus beau but de la saison lors des trophées UNFP qui se tenaient hier soir. Mais plus qu'un magnifique but, c'est son histoire et avant tout son côté décisif qui fit plaisir à l'ensemble du banc de touche lyonnais. D'abord, Clément Grenier déclarait il n'y a pas si longtemps qu'il "n'était pas satisfait de son rendement personnel" et qu'il "aurait pu faire beaucoup mieux car cinq buts ne lui suffisaient pas dans une saison où il espérait exploser encore plus aux yeux de la Ligue 1". Avec le but d'hier après-midi, son total s'élève à six unités et qui plus est, sur un exercice qu'il affectionne particulièrement "j'adore tirer les coups de pied arrêtés et surtout les coups francs. Je n'ai pas eu beaucoup de réussite dans ce secteur cette année. Pourtant, je suis bien meilleur à l'entraînement. J'étais un peu frustré parce que j'avais l'impression de bosser pour un résultat plutôt mince. Vous pouvez vérifier auprès de mes coéquipiers. Ils vous diront que je reste après l'entraînement pour tirer des séries de coups francs alors je suis heureux que mes efforts portent leurs fruits".
Marquer un coup franc, aussi bien frappé soit-il, c'est une chose. Le faire à un quart d'heure de la finquand ton équipe est menée et réduite à dix, ce n'est pas précisément la même affaire, surtout pour un joueur aussi jeune que Clément Grenier. Mais le petit a déjé eu l'occasion de nous prouver son courage et son sang-froid sans faille. Quand il s'agit d'être décisif, vous remarquerez que Grenier est rarement le dernier pour faire le boulot. Par son efficacité ballon au pied, il a bien souvent été d'une grande aide à l'Olympique Lyonnais mais quand le jeu ne suffit plus à faire la différence, Clément Grenier sait prendre ses responsabilités comme il l'avait à Montpellier lorsqu'il avait magnifiquement donné la victoire aux siens par un but splendide alors que l'on jouait le temps additionnel de la seconde période. Hier, lorsque Clément Grenier a placé ce petit bijou sous la barre transversale de David Ospina, Lyon était mené depuis le penalty transformé par Dario Cvitanich et devait finir la rencontre à un de moins après que Maxime Gonalons n'est essuyé un second avertissement pour une intervention un peu trop rude sur Didier Digard. Le milieu lyonnais rejoignait les vestiaires quand son partenaire donnait le but de l'égalisation à l'Olympique Lyonnais.


Lyon garde son avenir bien en main

Avec ce match nul, Lyon peut s'estimer heureux en voyant la tournure que prenaient les evènements "c'est un bon point. On a été mené pendant une bonne demi-heure et il y a eu l'expulsion de Maxime. Je suis content que l'on ait réussi à se relever, et je parle d'abord des joueurs. Le but de Clément est magnifique et nous permet de réaliser une performance très intéressente dans un Stade où il est très compliqué de faire un bon résultat" se réjouissait Rémi Garde. A cause de la pluie qui s'était abattue la veille sur le Sud-Est de la France, la pelouse était devenue lente et pas vraiment propice à un grand spectacle, celui que l'on attendait entre le troisième et le sixième de la Ligue 1. La première periode sembla longtemps ennuyeuse. Le milieu lyonnais maîtrisait le jeu et les occasions ne s'accumulaient pas sur un camp comme dans l'autre. Sur les rares percées niçoises, Baky Koné soignait ses interventions pendant que du côté rhôdanien, seul Benzia se procurait des occasions.
Il aura fallu une erreur d'appréciation de Clément Turpin pour faire enfin avancer les débats. Car tout le monde, et Rémi Garde le premier, avait parfaitement vu que Dario Cvitanich avait été poussé par Baky Koné en dehors de la surface de réparation. Le second buteur argentin de la saison derrière l'inévitable Lionel Messi ne tardait pas à transformer l'occasion qui lui était offerte d'ouvrir le score pour donner l'avantage aux niçois. Ce but a eu le mérite d'emballer un peu les évènements parce que Lyon se retrouvait dans l'obligation d'attaquer un peu plus. Alexandre Lacazette rentra en lieu et place de Benzia. Avec lui à droite et Yohan Gourcuff à gauche, l'Olympique Lyonnais retrouvait un peu de vivacité sur des côtés qu'il avait laissé libre en première mi-temps. Lisandro aussi fit son apparition mais les lyonnais n'étaient pas assez appliqués devant le but pour espérer égaliser comme en témoigne cette incroyable lenteur dont fit preuve Lisandro Lopes quand il n'avait plus qu'à tirer en première intention dans un but laissé vide par Ospina "j'ai eu un peu peur car je voyais la même équipe qui a bien commencé le match contre Paris mais qui ne marquait pas. On a bien réagi après le but que l'on a encaissé en début de seconde mi-temps. On arrivait à avoir des situations intéressentes mais je sentais que ça n'allait pas rentrer" se souciait Rémi Garde.
Et la situation lyonnaise ne s'arrangeait pas avec l'expulsion de son capitaine Maxime Gonalons. C'est Clément Grenier qui hérita du brassard sans trop le vouloir, de là à expliquer son extraordinaire coup franc. Le fait est que ce but rapproche encore plus les Gones d'un retour en Ligue des Champions même s'il faudra passer deux tours avant d'espérer jouer les phases de poules. Jean Michel Aulas avait le sourire aux lèvres mëme s'il s'était plus inquiété la veille "le match nul, c'est très bien mais j'étais beaucoup inquiet en regardant le match entre Montpellier et Lille. Rien que le fait que Lille n'ait pas gagné m'a plutôt rassuré. Même s'il l'on perdait, on restait seuls troisièmes donc ça ne change pas grand chose au fait qu'il faudra battre Rennes chez nous lors de la dernière journée". Lyon a ce que Nice n'a pas, c'est à dire, son destin en main et on voit mal comment une équipe expérimentée comme l'Olympique Lyonnais ne parvienne pas à retrouver le chemin des Etoiles, ce même chemin qu'il avait du abandonner l'année dernière. Un échec qui ne devrait pas être rééditer cette année...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 06 juin 2013
Modifié le 06 juin 2013
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