| Limoges retrouve les sommetsPrès de quatorze années plus tard, le CSP Limoges se place en tête de la Pro A à la suite d'une victoire incroyable au Mans (86-60) et parce que Nanterre, défait du côté de Dijon (80-82), le lui a cédé.Si on parcourait les rues de la France entière et qu'on allait à la rencontre de sa population en lui demandant une équipe française du basket, ils seraient nombreux à répondre Limoges. Comme l'Olympique de Marseille, premier vainqueur de la Ligue des Champions en 1993, Limoges, la ville, à travers de son club le CSP, a marqué le basket hexagonal par sa victoire, la même année que l'OM, en Coupe d'Europe. Depuis cette glorieuse victoire, vingt années, et même un peu plus, se sont découlées. En vingt printemps, Limoges a également connu des bons et des moins bons moments. Dans les bons moments, on retient cette formidable saison 1999-2000 pendant laquelle les cerclistes remportent le Championnat, la Coupe de France et la Coupe Korac en prime pour conclure le triptyque. Seulement, ces quatorze dernières années, il semblerait que Limoges ait penché pour les pires moments. C'est tout d'abord financièrement que la chute du grand Limoges commence. De Pro A, le CSP est relégué administrativement en Nationale 1 (troisième échelon national). Et la galère ne va pas s'arrêter en si bonne fin. Limoges peine à monter en Pro B mais croit tenir le bon bout en arrachant son retour dans l'élite. Une joie de très courte durée. Les Limougeauds descendent deux fois en Deuxième Division. Même la saison passée, les Limousins évitent la rétrogradation de justesse terminant la saison régulière à la treizième place (sachant que le quinzième et le seizième filaient vers la Pro B).
Alors, est-ce que Limoges entrevoit enfin la lumière qui se trouve au bout du tunnel ? Il est sans doute un peu trop tôt pour le dire car seules neuf journées ont passées- c'est à dire un peu moins du tiers de la saison régulière- et que ce Championnat de France est beaucoup trop serré pour pouvoir affirmer que Limoges est un prétendant durable au titre. Arrêtons alors les hypothèses et la fiction, on remarquera que les faits suffisent largement. A Beaublanc, la semaine passée, Limoges s'était une première fois fait remarquer en terrassant Nanterre (87-71) en créant l'écart dans les ultimes minutes de la rencontre. Hier après-midi, exilé dans la Sarthe, Limoges a décidé de faire à peu près la même chose. Le Mans allait alors subir ce que le Champion de France avait déjà connu en début de semaine. Pendant deux quarts-temps et demi (près de vingt-sept minutes donc), le MSB tient bon grâce au talent de Kahudi et Batista. Le match est serré (46-45 en faveur des Manceaux à la 27è), disputé. On se dit que c'est la défense qui fera la différence.
Nanterre et le mans en cinq jours
Seulement, Limoges sort sa botte secrète, celle là même qu'il avait sorti lundi contre au leader nanterrien. Pendant les trois minutes qu'il restait dans ce quart-temps, le CSP se réveillait, enchaînait les paniers et les bonnes défenses. A tel point que le score gonflait (58-46 à la 30è). Le Mans allait revenir en début de quatrième quart-temps (56-61). Le public sarthois allait reprendre espoir et le perdre quasi instantanément après une nouvelle série meurtrière menée par des Limougeauds tels des morts de faim qui se confectionnaient un bon petit matelas d'avance (86-60), juste histoire de terminer le match tranquillement, sans s'inquiéter inutilement d'un hypothétique retour manceau.
La semaine menée par Limoges est tout bonnement prodigieuse. On pouvait dire que Nanterre avait la tête à l'Euroligue plus qu'au Championnat et que donc cette victoire serait quelque peu galvaudée. Cet argument ne pourrait tenir pour cette nouvelle victoire acquise sur le parquet du Mans. La saison est loin d'être finie. Adrien Moerman, intérieur du CSP, est le premier à le rappeler "une saison est longue. Le Champion d'automne est rarement celui qui gagne le Championnat donc il faut relativiser. La semaine a été excellente mais nous ne sommes pas à l'abri. Il faut garder les idées claires et avant tout, il ne faut pas oublier nos objectifs du début de saison. Notre but est toujours d'accrocher les play-offs. Quand il sera atteint, peut-être qu'on pourra viser un peu plus haut".
La langue de bois est peut-être devenue monnaie courante dans le milieu sportif mais, même sans s'enflammer, des éléments simples peuvent donner confiance en ce CSP Limoges made in 2013-2014. Ne disputant pas de compétition européenne, Limoges n'aura que la Pro A en tête, au contraire de Nanterre ou Strasbourg qui disputent l'Euroligue. C'est un avantage important car on sait que l'Euroligue agit sur les organismes et que la débauche d'énergie y est importante "j'ai connu la victoire de 1993 avec Limoges contre Trévise. J'ai simplement envie d'amener mes joueurs vers une coupe européenne car ce sont les plus beaux matches. Cette année, c'est un avantage de ne pas y participer mais à choisir, je préfère être à la place de Nanterre qui joue des matches extraordinaires" confessait Jean-Marc Dupraz. Ce dernier est d'ailleurs l'un des atouts de Limoges. Cela ne veut pas dire que l'ancien coach, le Greg Paniagotis Giannatis, faisait du mauvais travail mais Dupraz semble simplement être l'homme de la situation. Une thèse corroborée par Nobel Boungou-Colo "Paniagotis était un très bon entraîneur mais il ne collait pas avec Limoges. Il avait du mal à communiquer avec nous mais ses conseils étaient toujours précieux. Jean-Marc, c'est différent. C'est une figure importante du club, un modèle pour nous qui voulons parvenir à ce qu'il avait fait en Coupe d'Europe. Il sait nous parler et dégager le meilleur que nous".
Dupraz avait prévenu, il voulait des moyens pour construire une équipe compétitive. Il na donc conservé que trois joueurs de la saison dernière (Boungou-Colo, Gomis et Zerbo), a réclamé des joueurs qu'il voulait et ces joueurs font leur preuve. Ils se sont fondus parfaitement dans le collectif. Ce n'est pas pour rien que Limoges est la meilleure attaque du Championnat et la deuxième meilleure défense. Et ce collectif est porté par quelques joueurs exceptionnels. Hier, c'était le tour de J. R Reynolds qui marqua trente points à 8/11 aux tirs avec un 6/8 derrière l'arc. Un autre jour, ce seront Moerman, Acker ou Edwards qui mèneront Limoges. En tous cas, une chose est certaine, c'est que Limoges a les armes pour garder intacte sa position de leader et rêver à un avenir glorieux... | | |
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