| Ligety en or, Pinturault pas si loinLors du slalom Géant, Ted Ligety a empoché son troisième titre mondial après le Super-G et le super-combiné pendant que Pinturault ne prenait que la cinqième place.Habituellement, la première chose que fait un skieur alpin après avoir franchi la ligne d'arrivée, ce qui devient presque un reflexe au fil du temps, est de jeter un petit coup d'oeil pour voir le chrono inscrit sur le panneau d'affichage. Mais est-ce que Ted Ligety l'a fait hier après-midi ? En revoyant les images, on s'aperçoit qu'il regarde bien le temps réalisé mais doit ce regard au pur reflexe du skieur professionnel ou à l'orgueil de celui qui veut savoir combien de centièmes de seconde il a mis dans la vue de ses adversaires. Car il savait parfaitement qu'il ne verrait que du vert sur le panneau d'affichage, un couleur verte synonyme d'une avance certaine sur ses concurrents.
Après cela, il a levé les bras vers le ciel, le poing rageur qui symbolisait plus un sentiment de soulagement que de la joie "c'est vrai que tout le monde me disait que je n'avais pas grand chose à gagner sur cette course, le Géant, mais au contraire beaucoup de chose à perdre. Je dois bien avouer qu'ils n'avaient pas tort parce que le Géant est sans doute la discipline que je maîtrise le plus, où mes résultats sont le plus réguliers. Tout le monde s'attend à ce que je gagne alors ils ne sont pas surpris quand ça arrive. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que chaque course est différente et qu'il peut se passer plein de chose. Pour moi, chaque victoire est une grande satisfaction et il n'y a aucune lassitude là-dedans" expliquait le premier triple champion du monde américain de l'histoire du ski alpin.
De l'aveu même de l'américain "je suis dans la forme de ma vie. Je ne me suis jamais autant bien senti sur des skis et les rédultats suivent donc tout va bien pour moi". On le savait depuis le début de la saison et surtout depuis le Géant de Sölden quand il s'était imposé tranquillement, reléguant le deuxième, Moelgg, à plus de deux secondes et demi. Il est le meilleur et de loin. Hier, il lui a suffit d'une manche, la première, pour s'adjuger sa troisième médaille d'or au championnat du monde de Schladming. Une première manche tellement maîtrisée où pas grand monde ne remettait en cause sa suprématie. Avec 1"30 d'avance sur le deuxième, le norvégien Svindal, et 1"31 sur son principal adversaire, l'autrichien Marcel Hirscher, l'américain de vingt-huit ans avait déjà délivré la sentance et tant pis pour ceux que ça dérange. Il lui suffisait alors de contrôler sur sa seconde manche où il ne prit que le sixième temps à 0"50 de Marcel Hirscher mais qui lui permettait tout de même de remporter ce Géant avec 0"81 d'avance sur l'autrichien.
Pinturault espérait mieux
Mais comment expliquer une telle domination ? En ce qui concerne Aksel Lund Svindal, il ne faut pas aller chercher très loin "Ted, et c'est sans doute inscrit en lui, fait tout pour être le plus rapide, pour gagner le plus de vitesse possible. S'il faut attaquer les portes, il y va, s'il faut faire des belles courbes, il va le faire. Ses courses sont fluides. Il juge le moindre petit détail qui semble insignifiant pour le commun des mirtels mais qui lui font gagner quelques kilomètres par heure qui se transforment en dixièmes de seconde". Cela semble si évident quand on le voit sur les pistes. On dirait qu'il a seulement été béni par les dieux mais c'est évidemment bien plus que ça "il faut beaucoup de travail pour arriver à ce niveau de performance. On croit qu'il suffit de glisser mais c'est bien plus compliqué. La science des courbes, de gérer au mieux les trajectoires, on peut l'acquérir qu'en bossant très dur". Son obsession est d'aller le plus vite possible et peut aller très loin pour y parvenir "il parle beaucoup avec les mécanos. Il sait clairement quel genre de ski il veut avoir aux pieds. Il sait leur expliquer avec les bons mots. Il veut ne faire qu'un avec son materiel. Quand il faut changer de skis, il a besoin de très peu de temps pour s'adapter" ajoutait son entraîneur Sacha Rearick.
Alexis Pinturault est aussi un grand travailleur mais n'a pas encore la même réussite que son adversaire américain. Après sa cinquième place obtenue hier, il était frustré "je suis venu sur ces championnats du monde pour devenir champion du monde ou au moins faire des podiums. Je savais que j'en étais capable mais je n'y suis pas arrivé. Je fais deux sixièmes places et une fois cinquième donc ce n'est pas catastrophique mais je vous mentirais si je vous disais que je n'étais pas déçu. Le problème, c'est que je veux trop me précipiter en première manche et j'arrive trop loin". Cependant, Cyprien Richard ne s'inquiète pas "il faudrait être aveugle pour ne pas voir le talent d'Alexis. Pour l'instant, il n'est pas sur la boîte mais on en attend trop de lui alors qu'il est très jeune. Avec un peu plus de maturité, vous vous rendrez compte de ce qu'il est capable de faire". Surtout qu'il reste encore un slalom, dimanche, où il a gagné une manche de Coupe du Monde cette saison et quand on voit sa première place lors de la manche de slalom du super-combiné, on se dit qu'il y a encore des choses à espérer... | | |
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