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Les Bleus reverront le Maracana

L'équipe de France a mis plus d'une heure pour entrer dans son match mais a su débloquer la situation pour finalement l'emporter 2-0 contre le Nigeria. Vendredi après-midi, les Bleus retrouveront l'Allemagne pour un match historique. Surtout qu'il aura lieu au Maracana.


C'est fou comme cette équipe de France est jeune. C'est même l'une des moins expérimentées de cette Coupe du Monde 2014. Pour certains, ce devait être un handicap, un peu comme une donnée qui empêcherait les Bleus d'aller loin dans ce Mondial. Mais l'âge n'a pas vraiment d'importance au fond, le manque d'expérience non plus. C'est simplement une histoire de maturité. On a eu l'occasion de s'en rendre compte hier soir dans les instants qui suivirent le coup de sifflet final. Il y avait des sourires. Il y en avait même pleins. Il y a a eu des embrassades également, des accolades nourries. Mais il n'y avait rien de plus. Pas d'éclatement de joie trop démonstrative. On était à des années lumière de ce qu'on pouvait voir Place de l'Hôtel de Ville à Paris ou sur les Champs-Élysées ou sur d'autres grandes villes de France qui célébraient sans aucune mesure une belle revanche sur 2010 et le désastre sportif ou non qui s'en suivit. La maturité, c'est seulement une question de personnes. Ces jeunes là sont intelligents. Ils savent très bien que la qualification en quarts de finales n'est pas une fin en soi et qu'il ressemble davantage à une étape. Une très grosse étape c'est certain mais ce n'est qu'une étape tout de même et le bout de la course est encore loin. Ces Bleus ont déjà le regard tourné vers Rio de Janeiro et un quart de finale de prestige qui les verra défier l'Allemagne.
Pour connaître le frisson d'un quart de finale, fallait-il encore passer le cap des huitièmes de finale et ce n'est en rien une tâche facile. Pendant près d'une heure, l'équipe de France fut totalement méconnaissable. Les spectateurs qui avaient encore les images de la victoire sublime contre la Suisse (5-2 le 20 juin dernier à Salvador de Bahia) bien encrées dans leur esprit durent tomber de haut. Mais s'il y a une chose à savoir, c'est qu'un match à élimination directe n'a rien à voir avec un match de poule. Il y a cette tension largement perceptible que la moindre erreur, que la moindre déconcentration peut être fatale et même synonyme de retour au bercail. Dès que la Marseillaise se fit entendre dans le Stade Garincha de Brasília et que la caméra fut tournée sur les joueurs français, on pût percevoir que le moment était grave. Pour la plupart, il s'agissait du match le plus important de leur carrière. Si nous en avions confiance, il est certain que eux aussi. C'est sans doute ce qui peut expliquer la première mi-temps assez terne que nous proposèrent les Bleus. Les Nigérians nous donnèrent quelques frissons sur leurs innombrables corners et encore plus lorsque Emenike mettait le ballon dans le but de Lloris avant d'être très justement refusé pour une position de hors-jeu. La maîtrise n'était pas nigériane mais elle n'était pas française non plus. Cependant, les joueurs de Didier Deschamps trouvèrent le moyen de se procurer quelques occasions comme sur cette reprise plutôt acrobatique de Paul Pogba qui mettait Enyeama à contribution ou à cette frappe de Mathieu Debuchy qui ne prenait pas le chemin du cadre.


Griezmann comme détonateur

Le début de deuxième mi-temps fut encore pire. Pendant près de vingt minutes, on vit les Français reculer, laisser des espaces, perdre des ballons dans son camp. Mais à chaque fois, Hugo Lloris ou ses défenseurs centraux étaient là pour sauver la demeure bleue. Blaise Matuidi aurait même pu être envoyé aux vestiaires pour une semelle sur la cheville de Onazi qui obligea ce dernier à sortir. Encore plus inquiétant, c'était cette incapacité à aller de l'avant, à combiner, à mettre du mouvement pour créer les espaces indispensables pour espérer marquer un but et se qualifier. La tendance s'inversa vers la soixante-cinquième minute de jeu avec l'entrée en jeu de Antoine Griezmann à la place de Olivier Giroud. Karim Benzema retrouvait l'axe permettant à l'attaquant de la Real Sociedad de faire enfin bouger ce couloir gauche. Tout à coup, le jeu français était métamorphosé. Giroud avait usé la défense du Nigeria. Griezmann serait celui qui ferait sauter le verrou. Il fut à l'origine de l'occasion qui voyait Benzema stoppé par Enyeama après un une-deux parfait joué avec Griezmann.
Enfin les Bleus commençaient à avoir des coups de pieds arrêtés sans aucun doute le secteur dans lequel l'équipe de France est la plus dangereuse et quand on a un joueur comme Mathieu Valbuena pour les frapper, on sait que ça peut faire mal. La première fois, son corner fut détourné par Enyeama puis stoppé sur sa ligne par Obi Mikel après un tir de Benzema. Dans la continuité, Yohan Cabaye trouvait la barre transversale du portier lillois. Ce dernier se faisait remarquer une fois de plus sur une tête de Benzema qui était cadrée. La pression se faisait de plus en plus présente sur le camp nigérian. La fatigue aidant, il allait forcément se passer quelque chose. Sur un nouveau corner de Valbuena, Enyeama manquait sa sortie et Pogba, plein de concentration et de détermination, plaçait une tête qui trompait tous les défenseurs nigérians. Enfin, au coeur du temps additionnel, Joseph Yobo marquera contre son camp, permettant aux Bleus de mener 2-0 et de devenir la première équipe de l'Histoire à bénéficier de deux buts contre son camp dans une seule et même édition (le premier avait été inscrit par le gardien hondurien Valladares).
En quarts de finale, l'Allemagne se dressera sur la route fleurie de l'équipe de France. Difficile d'évaluer un rapport de force tant les Allemands ont peiné à battre l'Algérie et tant la France semble imprévisible. Premier point positif pour Didier Deschamps, le fait que la Mannschaft ait eu à jouer les prolongations. Les Allemands auront donc une demi-heure de jeu de plus dans les jambes. Les Bleus savent que la peur n'aura pas sa place au Maracana vendredi. Contre l'une des meilleurs équipes du monde, troisième des deux dernières Coupes du Monde, la France n'aura pas le droit d'attendre plus d'une heure pour se réveiller...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 14 juillet 2014
Modifié le 14 juillet 2014
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