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La régalade avant les barrages

Contre une faible équipe d'Australie déjà qualifiée pour la Coupe du Monde 2014, les Bleus ont enchaîné les buts (6-0) et montré une force collective qu'il faudra retrouver en novembre lors des barrages par où devra vraisemblablement passer l'équipe de France pour gagner son ticket pour le Brésil.


Un match de l'équipe de France n'a pas la même saveur que les autres. Même s'il est impossible de ne pas s'exciter devant un PSG-OM ou un bon Manchester United-Chelsea, les matches des Bleus offrent des attentes bien plus affectives parce qu'on se souvient des succès de 1984,1998 et 2000. évidemment, en ce qui concerne ces matches, ce n'est pas par le contenu que le supporter des tricolores prend son pied mais par son coeur qui ne bat que pour espérer voir une équipe de France à un niveau qui lui permette de toucher à nouveau les sommets. Hier, chacun qui aime un tant soit peu le coq qui orne les maillots de Ribéry and co a dû apprécier le visage de ces Bleus qui peuvent être si désespérant la plupart du temps mais qui peuvent être également très beaux comme cela arrive moins souvent. Alors oui, les extincteurs de service mettront en avant le très faible niveau des Australiens, ce qui ne serait pas totalement faux par ailleurs, mais il y a à peine un moi de ça, ces mêmes Bleus ne parvenaient pas à battre la Géorgie qui ne semble pas être à un rang supérieur sur la scène internationale.
Hier soir, les hommes de Didier Deschamps ont déroulé et ce sur tous les points. D'abord dans le score. Un 6-0 n'arrive pas tous les week-ends et encore moins quand on se souvient de ses derniers matches. Mais c'est un peu ça l'équipe de France. Une équipe incapable d'inscrire un but contre l'Espagne, l'Uruguay, le Brésil, la Belgique et la Géorgie. Une équipe désastreuse pendant quarante-cinq minutes face à la Biélorussie mais qui en marque quatre en l'espace de quarante minutes. Hier soir, les Bleus en ont mis six. La statistique est encore plus belle lorsqu'on se dit qu'en 94 minutes, les Français en ont inscrit dix "on n'a pas réussi à marquer pendant plus de cinq matches donc c'est sûr que ça rassure de marquer six buts aujourd'hui. Offensivement, on avait besoin d'un déclic. On se disait qu'il avait pu avoir lieu lors de la seconde période du match de la Biélorussie mais ça méritait confirmation et cette confirmation, on l'a eue" se réjouissait le sélectionneur.


Benzema renoue avec le but

Le premier de cet accumulation de buts vint d'un centre de Ribéry, repris de la tête par Loïc Rémy pour tout le monde sauf pour l'arbitre portugais qui voyait une main. Comme en Biélorussie, c'est le joueur du Bayern Munich qui prenait le cuir pour exécuter la sentence. Puis vint le tour de Giroud qui, reprenant un centre en retrait de Patrice Evra, grossissait le score par une feuille morte qui laissait le portier australien pantois "je suis un peu surpris par le centre de Patrice parce qu'il est plus en retrait que ce que j'attendais alors je tente la balle piquée. C'est bien si le but est beau mais le principal était de marquer". L'attaquant d'Arsenal ne se contentait pas de ce bijou et se trouvait quelques minutes plus tard à la conclusion d'un mouvement collectif somptueux qui voyait Ribéry débouler sur la gauche, trouver Samir Nasri dans l'intervalle qui adressait un centre parfait pour Giroud qui s'empressait d'inscrire son premier doublé sous la tunique bleue. 3-0, c'était déjà pas mal ou du moins assez pour prévenir d'un éventuel retour des Océaniens mais ce n'était pas du goût de Cabaye, qui signait son retour chez les Bleus par un tir à vingt mètres qui filait au ras du poteau. Mais hier, rassasié un joueur français n'était pas une tâche aisée. La banque était braquée et vu la conjoncture, tout le monde cherche à prendre un petit quelque chose. Pour Debuchy, inarrêtable sur son flanc droit depuis le début de la rencontre, il s'agissait d'un but à la suite d'une demi-volée que même un mur du talent d'Hugo Lloris ne serait pas parvenu à stopper "c'est ce que j'aime faire. J'aime avoir de la liberté sur mon côté, pouvoir monter pour créer le surnombre et accessoirement pouvoir marquer sur un centre au second poteau" souriait le joueur de Newcastle. Le dernier de cette démonstration vint forcément de Ribéry, décidément en forme depuis son titre de meilleur joueur européen de la saison, qui adressait un centre au premier poteau pour Benzema, qui avait pris la place de Giroud à la pause, et qui mettait un terme à plus de 1200 minutes de disette en équipe de France "je savais que ça n'allait pas durer dix ans mais bon, je me disais quand même que le plus tôt serait le mieux. C'est venu aujourd'hui, c'est bien".


Ribéry, c'est lui le patron

Le score, c'est une chose mais la manière en est souvent une autre. Hier soir, on a eu le droit aux deux car il y avait dans le jeu proposé par la bande à Ribéry tout ce qu'on lui reproche depuis bien longtemps. On voyait enfin un jeu fait de vitesse grâce à la complicité évidente qui existe entre Franck Ribéry et Samir Nasri. Mais aussi du mouvement dans le jeu sans ballon, des latéraux qui montent et qui n'hésitent pas à apporter en phase offensive. Dans ce secteur d'ailleurs, Mathieu Debuchy semble avoir pris une longueur d'avance sur Bacary Sagna et Christophe Jallet. Sur la gauche, Evra semble également apporter plus de danger que Clichy. Le milieu de terrain fut performant à la récupération mais aussi à la relance où Yohan Cabaye fut précieux. Autant dire que Didier Deschamps devra prendre de lourdes décisions parce que Blaise Matuidi, entré en fin de partie, fut tout aussi éclatant à la récupération et il n'est pas aisé de faire un choix entre Pogba, Matuidi et Cabaye car seulement deux d'entre eux pourront entrer dans le 4-2-3-1 qui semble aller le mieux à cette équipe de France. Devant aussi, il y aura des choix à faire. Nasri, très bon hier, et Valbuena se disputeront la place derrière l'attaquant de pointe "c'est vrai qu'il y a plusieurs alternatives. Mais je préfère avoir plusieurs possibilités. Ca, ce sont des problèmes de riches" avouait l'ancien entraîneur de l'OM.
Cette équipe de France a besoin d'un leader et plus ça va, plus Franck Ribéry semble prêt à prendre ce rôle sous sa responsabilité. Il y a quelques mois, le Bavarois cherchait à faire tout tout seul, pensant qu'il était le seul capable de faire la différence. Aujourd'hui, il ne fait plus le dribble de trop, préférant faire jouer. Ribéry n'est pas qu'un leader technique, il doit être bien plus que ça. Il doit être le coeur de l'équipe de France, le joueur capable d'insuffler un mouvement positif, ce qu'il a fait hier avec le succès que l'on connait "je sais que je dois m'imposer. Je dois faire plus, prendre plus de responsabilités. Aujourd'hui, je suis prêt à le faire. Il n'y a que l'équipe qui compte. On doit jouer en pensant à l'équipe et moi le premier" estimait celui que l'on verrait bien soulever un ballon en or en janvier prochain. On aura besoin de lui en novembre quand les siens auront deux matches pour prendre la route du Brésil. L'Ukraine s'étant imposé contre la Pologne et la Suède ayant battue l'Autriche, les Bleus n'ont que d'infimes chances d'être têtes de série mais bon, en 2009, ils y étaient parvenus...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 15 octobre 2013
Modifié le 13 octobre 2013
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