| La Guerre des sexesLindsay Vonn a surpris mais n'a jamais été aussi proche d'atteindre son rêve : concourir avec ses homologues masculins.Lindsay Vonn, on commence à la connaître un petit peu. Depuis quelques saisons, la skieuse américaine brille sur les pistes de tous les horizons et écrase toute la conccurence. On pensait alors que plus rien ne pourrait nous surprendre venant d'elle. On s'est rendu compte, en ce début du mois d'Octobre, qu'on se trompait lamentablement. Car en cette intersaison de ski, on commençait à s'ennuyer ferme. À part le mariage de Bode Miller avec une somptueuse joueuse de beach-volley, il n'y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Mais lorsque ce jour du 8 octobre, elle a annoncé vouloir faire la descente de Lake Louise le week-end du 24 novembre, c'est à dire une semaine avant la descente des femmes. D'où vient le problème ? C'est que la star du ski internationnal veut faire une chose extraordinaire, faire la descente en compagnie de ces messieurs et donc défier le suisse Didier Cuche ou même le norvegien Aksel Lund Svindal, champion olympique en titre de la discipline.
Cependant, tout n'est pas encore fait. En effet, la FIS (Fédération Internationale de Ski) ne s'est, pour l'instant, toujours pas prononcé sur le souhait de Lindsey Vonn. Elle devrait y répondre le 3 Novembre prochain mais de l'aveu même de l'intéressé "je pense qu'ils n'accepteront pas. Je l'espère vraiment mais je pense que ça ne penchera pas en ma faveur". Les raisons pour un tel verdict sont assez nombreux. Le plus récurrent vient du ski féminin qui ne comprend pas pourquoi elle aurait le droit de faire la descente de Lake Louise une semaine avant la compétition féminine, ce qui lui ferait plus de reconnaissance, ce qui serait un avantage non-négligeable. La solution parfaite aurait été que la championne américaine fasse l'impasse sur la descente femme. Seulement, elle a vite fait comprendre que cette hypothèse était à rayée "il est hors de question que je ne fasse pas cette descente dans ma catégorie. Ce sont des points précieux et je ne ferai jamais une croix dessus. Le plus important pour moi, c'est l'obtention d'un nouveau Globe de Cristal et ce n'est pas avec la descente homme que ça va m'aider à l'avoir". On aurait alors pu penser que ses eventuels points obtenus contre ses homologues au chromosome Y seraient retenus pour le classement général du Globe de Cristal féminin mais la FIS a déjà fait savoir que cette possibilité était inenvisageable. La dernière solution trouvée est venue de Lindsey Vonn elle-même qui proposa de ne pas participer à deux séances d'entraînement pour avoir autant de reconaissance que ses partenaires. De toute façon, c'est la fédération qui tranchera. Un second souci se pose. Il concerne sa place de départ. L'ordre de passage se réfère au classement de l'année passée. Seulement, Lindsey Vonn n'apparait pas, et c'est tout à fait normal, sur ces classements. Mais ce problème ne devrait s'avérer être un obstacle majeur. Elle-même propose de partir après les dix meilleurs. Elle ne veut ni partir en premier, ce qui serait un avantage car la piste serait propre, ni s'élancer vers les fonds de rang car le désavantage serait tel qu'il anéantirait les chances de la star américaine.
Tout à gagner
Si sa demande est acceptée, cette descente dans les fôrets canadiennes serait un évènement majeur de cette saison de ski alpin mais on peut se demander quelles sont les motivations de l'étasunienne. Comme il a été dit précédemment, Lindsey Vonn écrase le circuit féminin mais elle veut en savoir un peu plus sur son talent, elle veut, par ce défi, en connaitre un peu plus sur elle et son pur talent. En cas de réussite, Lindsey Vonn resterait une légende du ski mondial et même du sport en général. Car les exploits de femmes dans le sport masculin ne se font que très peu nombreux. A part dans les disciplines plus ou moins motorisées, cela c'est déjà vu mais en tennis, il a été prouvé maintes et maintes fois que le tennis féminin ne pouvait tenir la dragée haute aux hommes notamment avec des matchs entre les soeurs Williams et le 500e joueur au classement ATP et les résultats furent tous à l'avantage du dernier nommé. Et au fond, elle a beaucoup plus à gagner qu'à perdre car en cas de défaite, elle confirmerait juste que l'homme ne peut être inquiété par le genre opposé.
Dans le milieu, les avis sont au fond très partagés. Parmi ses soutiens, Lindsey Vonn peut compter sur notre française Marie Marchand-Arvier "je trouve ça extraordinaire de voir une femme se mesurer aux hommes sur des skis. Si j'avais son talent et son niveau, je n'aurais pas hésité une seconde et j'aurais fait exactement la même chose. De plus, si cela se fait, la descente de Lake Louise va mettre un petit coup de projecteur sur le ski alpin et on en a bien besoin". Du côté masculin, Yohan Clarey se montre assez enthousiasme "je trouve qu'elle a du cran de faire ça. Ça va qu'elle le fait à Lake Louise où la descente est assez calme, sans trop de piège. Lake Louise, c'est pas Kitsbuhl où on a toujours cette petite appréhension de se prendre un gadin. Selon moi, la question de la peur ne se pose pas. Je ne pense pas qu'elle puisse me battre et puis même si j'étais dominé, mon amour propre n'en prendrait pas un gros coup". Alors que Didier Cuche se montrait quelque peu réticent "je ne sais pas si c'est vraiment une très bonne idée. Elle est excellente mais je ne vois ce que lui apporte le fait d'affronter des hommes. Je trouve même que c'est un manque de respect pour ses adversaires féminines. Elle domine tellement depuis des années que les autres filles vont croire qu'elle veut des concurents à sa hauteur. Je suis sûr qu'elle ne le pense pas comme cela mais ça peut être un peu vexant". Tout cela sans mysoginie... | | |
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