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La déroute du XV de France

Philippe Saint-André essuie sa seconde défaite d'affilée contre le Pays de Galles (6-16) une semaine après l'échec en Italie. Dans deux semaines, il faudra aller à Twickenham pour affronter les anglais en espérant faire bien mieux.


Quand l'arbitre irlandais Mr Clancy désigna la fin du match, la pelouse du Stade de France était en lambeaux mais sûrement pas autant que les joueurs français qui venaient de s'incliner une nouvelle fois face au Pays de Galles (6-16). La semaine dernière, sur le terrain du Stade Olympique de Rome, la défaite pouvait être vécue comme un léger accrochage de début de tournoi qui pouvait se résorber sans trop de souci. On voyait que les regards étaient fermés avec un mélange de deception, de colère et d'envie de revanche. Ce même orgueil de guerriers qui expliqua la liste des joueurs selectionnés par Philippe Saint-André où seul le deuxième-ligne Jocelino Suta faisait son entrée, et encore, c'était pour pallier la blessure de Pascal Papé survenue lors du déplacement en Italie. Lui et son staff pensaient qu'il aurait affaire à des hommes vexés qui défendraient coûte que coûte sa terre de Saint-Denis. Il ne tenait pas à changer son équipe, mis à part Mathieu Bastareaud qui remplaçait Florian Fritz pour ses qualités de percussion nécéssaires quand tu joues les gallois, pour jouer cette carte à fond. Les joueurs, quant à eux, disaient toute la semaine comprendre parfaitement le message à l'image de Nicolas Mas "il fait le choix de rester comme avant pour nous confirmer sa confiance et pour nous donner une chance de nous racheter. Il nous en donne une et il n'y en aura qu'une. On sait ce que l'on a à faire poir satisfaire cette confiance" tandis que le capitaine désigné en l'absence de Pascal Papé, Thierry Dusautoir rappelait l'état d'esprit de ses joueurs avant d'affronter le Pays de Galles "on a fait un mauvais match contre l'Italie et on a à coeur de bosser ce qui n'a pas marché. Il faudra faire beaucoup mieux et avoir un mental d'acier pour montrer de quoi l'équipe de France est capable".
Des discours alléchants que l'on voulait croire. On voulait croire en la théorie de l'accident transalpin. Mais les premières minutes du match nous montraient pas vraiment les mots dictés par le selectionneur ou ses joueurs. Un début de match aussi baclé qu'à Rome où les ballons d'attaques se firent rares, du moins pas assez pour inquiéter une très solide défense galloise. Heureusement que pendant ces quarante premières minutes de jeu, les gallois ne montraient pas grand chose de mieux. Au final, une première periode ennuyeuse à souhait très loin "d'un match de niveau international" qu'osait dire Philippe Saint-André à l'issue de la partie. Alors tout ce jouait au pied et le score au moment de rentrer aux vestiaires était logiquement de parité 6-6. Ensuite, un début de deuxième mi-temps aussi mauvais que face à l'Italie. Le ballon se retrouvait alors que très rarement dans des mains tricolores. Et ce qui devait arrivé arriva à dix minutes du terme du match quand Biggar fit une passe au pied millimètrée pour North qui effleurait la ligne de touche avant d'inscrire le seul essai du match. Une dernière pénalité signée Halfpenny enterrait les derniers espoirs de Phlippe Saint-André.


Aucune solution offensive

A voir le match d'hier, il était compliqué de savoir que français et gallois jouaient une demi-finale de Coupe du Monde il y a à peine un an et demi. La première mi-temps offerte par les trente acteurs de la rencontre fut une des plus mauvaises de l'histoire du Tournoi des Six Nations. Des fautes de main à la pelle de chaque côté qui ammenaient des mêlées et on voyait rapidement que la pelouse ne tiendrait pas long feu. Le Pays de Galles faisait comme la semaine dernière face à l'Irlande. Une première mi-temps hors du coup et une deuxième meilleure bien que ce fut plus remarquable au Millenium Stadium de Cardiff. C'est individuellement et collectivement que la France a pêché. Collectivement, il y eut trop de pertes de balle au contact qui anihilaient les pseudo offensives françaises. Mais ce qui sauta le plus aux yeux et ce durant quatre-vingts minutes, c'est le manque de créativité offensive du XV de France. Il faut bien avouer que la défense hyper aggressive mise en place par les gallois comme le craignait Philippe Saint-André empêchait toutes tentatives de jeu aux ailes, ce qui explique le peu de ballon joué par Wesley Fofana sur son aile droite. Un rideau très avancé que les bleus transperceront très difficilement soit par des coups de pied par-dessus deux fois rattrappés par Benjamin Fall ou grâce au bulldozer Mathieu Bastareaud qui, en fin de première mi-temps, n'était pas bien loin d'ammener un essai aux siens après une percée d'une dizaine de mètres dans les vingt-deux adverses mais Yoann Huget ne passait pas le ballon au bon moment et sur une nouvelle sortie de balle précipitée, on perdait la balle. Tellement sûr de ne jamais passer derrière la barrière du pays de Galles, François Trinh-Duc dût tenter deux drops en début de seconde periode pour autant d'echecs, ce qui en disait long de la qualité offensive de l'équipe de France d'hier après-midi. Et quel manque de jus dans les vingts dernières minutes alors que la stratégie de PSA prévoyait le contraire "quand j'ai vu la défense très féroce des gallois, je me suis dit que ça ne durerait pas le match entier et qu'au bout d'un moment, on arriverait à les passer en utilisant leur fatigue mais c'est nous qui avons été à court de souffle comme on l'avait été en Italie".
Utiliser l'excuse de la forme comme une raison valable pour expliquer ce début de tournpi assez desastreux du XV de France semble un peu juste. C'est vrai que les calendriers sont chargés entre le championnat et la Coupe d'Europe mais n'est-ce pas le cas en Angleterre ou en Irlande pourtant très en forme ? Philippe Saint-André nous répondait le contraire "les joueurs jouent tous les week-ends. En janvier, il y eu la H Cup et les échéances arrivent. Le problème est qu'en Angleterre, les joueurs internationaux sont ménagés les semaines qui précèdent le tournoi. La fédération anglaise donne même de l'argent aux club pour les dédommager de ne pas alligner ses meilleurs hommes. Chez eux, l'équipe nationale a beaucoup plus d'importance que la Coupe d'Europe, ce qui n'est pas le cas chez nous. Donc on a un déficit important de fraîcheur, ce que je regrette". Dans un match aussi décevant que celui d'hier, il est tpt de même possible de trouver quelques bons points. La mêlée a été meilleure que face à l'Italie et encore plus en seconde periode quand Vincent Debaty fit son entrée. Le secteur de la touche s'est améliorée également avec des lancers beaucoup mieux assurés mais surtout moins de perte de balle. Défensivement, on paraissait un peu plus solide même si l'attaque galloise assez peu inspirée y était pour beaucoup. Et comment ne pas parler du retour de Mathieu Bastareaud, titularisé en lieu et place de Florian Fritz pour imposer un vrai défi physique à la défense adverse. Il n'a peut-être pas ammené d'essai mais il eut le mérite de rentrer dans les vingt-deux mètres du Pays de Galles et faute de ballon en deuxième mi-temps, il impressionna en défense avec un arrêt buffet monstrueux sur Roberts.
Dans deux semaines, il faudra aller défier les anglais à Twickenham. Mais on voit mal le Xv de France aller titiller le XV de la Rose après deux défaites contre l'Italie, lourdement battu par l'Ecosse plus tôt dans l'après-midi, et le Pays de Galles, qui était sur huit défaites consécutives avant de se rendre au Stade de France. Surtout que l'Angleterre est la seule nation encore en lice pour le Grand Chelem. Philippe Saint-André a indiqué qu'il comptait emmené un commando pour la mission Twickenham. L'annonce d'une grande lessive ?
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 25 février 2013
Modifié le 17 février 2013
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