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Jean-Pierre Dick n'en a pas fini

Troisiême de ce Vendée Globle loin derrière François Gabart et Armel Le Cleac'h, Jean-Pierre Dick pense encore pouvoir revenir dans la remontée de l'Océan Atlantique.


Depuis près d'un mois, les médias l'ont quelque peu oubliés. C'est triste mais pourtant vrai. En même temps, on arrive à les comprendre. Comment parler d'autre chose que du duel dentesque entre les deux de devant, François Gabart et Armel Le Cleac'h ? Ces deux là se tirent la bourre, se partagent le fauteuil de leader, un jour le premier, un autre jour le second.
Mais c'est un peu injuste pour les autres skippers, qui luttent tous les jours contre le vent et les marées tumultueuses de l'Océan Pacifique sans que l'on leur traite aucune attention. Ce que l'on a tendance à oublier, c'est qu'à l'entrée de l'Océan Indien, Jean-Pierre Dick voyageait encore avec les deux premiers mais les mers du Sud, et surtout le passage dans le Pacifique Ouest, furent des plus compliqués pour lui. On le ressentait dans la petite dizaine de vidéos qu'il a envoyé sur le continent depuis plus de deux semaines "ces mers ne m'ont jamais beaucoup plus. Elles ne me plaiseront sûrement jamais. Il faut juste aller vite, aller à toute blinde et c'est beaucoup plus avantageux pour des jeunes. Sauf qu'en ce qui me concerne, les années ont tendance à passer". L'écart entre lui et les échapées n'a cessé de se creuser depuis le 2 décembre atteignant même 407 milles le 22 décembre. Mais, alors que le passage fatidique du Cap Horn approche à très grands pas, cet écart tendait à être légèrement moins important  depuis Noël, comme si son cadeau du Père Noël avait été de revenir dans la course. Hier soir, il pointait à un peu plus de 320 milles d'Armel Le Cleac'h, c'est à dire presqu'un jour de course et son explication était assez simple "j'ai eu la chance de bénificier d'une très bonne mer. J'ai pu aller à une vitesse moyenne de vingt-sept noeuds pendant près de quarante heures donc ça a facilité ma remontée bien que je sois encore très loin. De plus, quand on s'approche d'un point chaud comme le Cap Horn, la mer devient plus turbulente donc François (Gabart) et Armel (Le Cleac'h) ont eu une mer compliquée ces derniers jours mais moi aussi je vais y passer"


Après le Cap Horn

Demain matin, Armel Le Cleac'h et François Gabart passeront la nouvelle année en passant au large du Cap Horn, ce point fatidique le plus au sud du continent Sud-Américain, et Jean-Pierre Dick le franchira quelques dizaines d'heures plus tard. Un point de passage légendaire pour n'importe quel amoureux de la mer et qui de mieux que "le professeur" Michel Desjoyeaux pour nous en parler "j'ai passé trois fois le Cap Horn dans ma vie de marin. Que ce soit la première fois, la deuxième et la troisième, l'emotion est la même. La première fois, je l'ai franchi avec Tabarly mais comme la marée était calme et que l'on savait qu'elle allait se gâter, on est passés de nuit donc je n'ai pas vraiment pu profiter. En 2001, c'était mon premier Vendée Globe. J'avais pas mal d'avance sur Ellen McArthur donc je me suis permis de lever le pied. Et en 2009, je l'ai passé de nuit également. Quand le Cap Horn est passé, on peut dire que deux tiers du Vendée Globe ont été faits. A partir de là, une nouvelle course commence. Le professeur poursuivait "la course n'est plus la même car la mer n'est pas la même. Dans le sud, la mer n'est évidemment pas évidente mais elle est tout de même favorable à une course de vitesse pure. Ce sont les bateaux les plus puissants comme ceux de François et d'Armel Le Cleac'h qui peuvent en profiter. Mais après le Cap Horn, la course est différente. Les skippers vont trouver des icebergs. Les gros, ils les voient de loin donc le danger est limité mais ils faut faire attention aux plus petits. La course va devenir stratégique donc les ecarts vont grandir. Un des deux de devant va prendre plus d'avance et Jean-Pierre Dick pourrait revenir".
Ce qui vient étayer son propos, ce sont les précédentes éditions. Déjà en 2001, Ellen McArthur avait repris la moitié de son retard, c'est à dire 350 milles, sur le premier, Michel Desjoyeaux, lors de la remontée de l'Atlantique et était parvenue à arriver un jour après le vainqueur. En 2005, et Jean-Pierre Dick doit le savoir, Vincent Riou accusait un retard de plus de 180 milles au passage du Cap Horn et il avait réussi à s'imposer aux Sables d'Olonne.
Seulement, quand on lui en parle, Jean-Pierre Dick est dubitatif "pour que je puisse avoir ne serait-ce qu'une chance de revenir dans la course à la gagne, il faudrait que je passe le Cap Horn avec au maximum 300 milles de retard et espérer que les conditions climatiques se durcissent". Il reste un mois de navigation et un tour du monde en 80 jours serait possible... Même si Jean-Pierre Dick ne revenait pas
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 13 janvier 2013
Modifié le 13 janvier 2013
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