| Historiques ces petits BleusGrâce à deux buts de Florian Thauvin, l'équipe de France des moins de vingt ans disputera pour la première fois la finale de la compétition où elle rencontrera l'Uruguay, tombeur de l'Irak quelques heures plus tard.L'image d'une équipe de France de football se retrouvant en finale d'une grande compétition (comprenez alors Championnat d'Europe ou Coupe du Monde) est devenue une image rare. La dernière remonte à 2010 et une finale de l'Euro des moins de dix-neuf ans contre l'Espagne remportée par les bleuets de justesse grâce à un but d'Alexandre Lacazette. Une année plus tard, les mêmes s'étaient retrouvés à l'occasion du championnat du monde des moins de vingt ans mais ils n'avaient pu faire mieux qu'une défaite en demi-finale contre le Portugal (0-2). Depuis, la génération 1991, composée entre autres de Clément Grenier, Gaël Kakuta et Antoine Griezmann, a laissé sa place à la génération 1993 et il ne fait aucun doute que l'on entendra beaucoup des petits gars qui en font parti aujourd'hui. L'année dernière, ils s'étaient inclinés en demi-finale de l'Euro des moins de dix-neuf ans contre l'Espagne et on avait alors eu peur d'une malédiction qui frapperait toutes les générations de bleuets en les arrêtant à chaque fois au stade des demi-finales.
Mais les hommes de Pierre Mankowski ne sont pas superstitieux et on su trouver les armes nécessaires à une qualification pour leur première finale en selection. Ils le rêvaient et s'étaient donnés rendez-vous à Istanbul le samedi 13 juillet, veille de fête nationale mais surtout jour de la finale, comme beaucoup font depuis un certain Raymond Domenech qui avait dit aux journalistes, à la veille de la Coupe du Monde 2006, qu'ils se reverraient le dimanche 9 juillet également jour de la finale. On connait la suite de cette histoire, l'Italie qui devient championne du monde et les larmes de David Trezéguet. On avait alors reproché, avec le sourire au coin des lèvres bien évidemment, au selectionneur français de ne pas avoir précisé l'heure exacte en parlant du 9 juillet.
Thauvin en état de grâce
Ce rêve d'être encore en course ce samedi passait forcément par une victoire contre le Ghana en demi-finales. Beaucoup de joueurs vous le diront, affronter deux fois la même équipe dans un même tournoi n'est pas chose facile "j'étais pour le Chili parce que je ne voulais pas revoir le Ghana. On les a battu au premier tour (3-1) et c'est encore plus dur à préparer car on arrive favori. En plus, l'autre équipe a l'avantage de modifier son plan de jeu pour ne pas refaire le même match que le premier" craignait Yaya Sanogo avant le coup d'envoi. Lors de leur première confrontation, les petits Bleus avaient mis une mi-temps pour rentrer pleinement dans leur match et leur tournoi avant de dérouler et de tranquillement l'emporter 3-1. Hier après-midi, dans l'enceinte de Bursa, on ne vit pas du tout le même match dans sa physionomie et non dans ses acteurs. Les Bleuets eurent directement l'envie d'attaquer fort, d'installer rapidement la pression dans le camp ghanéen "c'est ce que l'on avait fait contre la Turquie en huitièmes de finale et face à l'Ouzbékistan en quarts de finale. L'entraîneur tenait à ce que l'on fasse la même chose pour profiter du très long match qu'avait dû faire le Ghana pour se qualifier" eclaircissait Lucas Digne. Le latéral gauche lillois, que l'on annonce partant peut-être du côté de la capitale, a d'ailleurs été l'un des artisans de l'excellent début de match des siens par sa rigueur défensive et son sens du but. Il s'occtroyait même le droit de se présenter devant le but ghanéen sans la réussite escomptée. Après suivirent les occasions par l'intermédiaire de Yaya Sanogo, Jean-Christophe Bahebeck et Florian Thauvin.
Et forcément, ce qui devait arriva, même si l'on prend peur à chaque fois qu'une équipe de France peine à concrétiser sa domination et ses occasions. Et ce but tant attendu arriva de Thauvin qui s'appuyait sur Yaya Sanogo, en une-deux, avant d'éliminer un dernier défenseur mais surtout le gardien de but ghanéen et de pousser la balle dans les filets. Il prit ensuite un carton jaune pour avoir retirer le poteau de corner. Mais cet avertissement montrait simplement le bonheur mais aussi le soulagement ressenti par le bastiais "j'ai vécu un début de tournoi compliqué. J'avais du mal à faire ce que je voulais faire. Je l'expliquais par le fait que je venais de finir une saison pleine, la première fois avec un club de Ligue 1 donc forcément, je n'étais pas très frais. Et quand il a fallu jouer les matches à enjeu, j'ai compris que c'était d'abord dans la tête que ça se jouait et que je n'avais pas le droit de déjouer autant sous le maillot de l'équipe de France. C'est sûr que marquer, ça fait toujours du bien" appréciait la nouvelle recrue lilloise.
Qui plus est, le jeune Thauvin avait eu l'excellente idée de débloquer le tableau de marque deux minutes avant la pause, le meilleur moment comme on aime à le dire. Enfin pas pour tout le monde "la première mi-temps a été un peu étonnante parce qu'on ne s'attendait pas à dominer autant la partie. On avait pas mal d'occasions et on en a concédée qu'une en toute fin de période. En rentrant, les petits étaient un peu frustrés car ils pensaient que ce n'était pas cher payé. Ils se disaient qu'ils auraient pu en mettre trois et qu'au final, ils ne menaient que d'un but. D'un côté, ils voyaient qu'ils étaient dominateurs mais ils se rendaient compte qu'ils n'étaient pas à l'abri non plus donc je n'ai pas su quel discours tenir à la mi-temps" soufflait Pierre Mankowski. Et la réaction s'en est sentie immédiatement car seulement trois minutes après le retour des vestiaires, Assifuah heurtait le poteau de telle manière que le ballon venait terminer sa course derrière la ligne de but d'Alphonse Aréola, excellent d'un bout à l'autre de la rencontre et même du tournoi, qui ne pouvait sur ce coup là pas faire grand chose.
Aréola, barrière (presque) infranchissable
On vit sur le visage de Kurt Zouma et de Geoffrey Kondogbia tout le doute d'une jeune garde prise au dépourvue d'un réveil ghanéen pas vraiment attendu. Et les minutes qui suivirent l'égalisation d'Assifuah n'allaient pas nous rassurer car le Ghana n'en restait pas à son but et voulait également prendre le contrôle du match. Heureusement qu'Alphonse Aréola était là pour redonner leur souffle à ses copains. Heureusement que la puissance de Samuel Umtiti et de Kurt Zouma permettait de repousser tous les centres dangereux. Et plus on rentrait dans la seconde période, plus les bleuets reprenaient leurs esprits en relançant plus proprement et en passant plus sur les côtés afin de pallier les prestations moyennes de Paul Pogba et Geoffrey Kondogbia, habituels composants de la colonne vertébrale des petits Bleus. Florian Thauvin avait déjà mis les siens en bonne position en ouvrant le score avant la pause et se prenant pour Lilian Thuram un soir de demi-finale de Coupe du Monde face à la Croatie, le nouveau nordiste prit ses responsabilités pour redonner l'avantage à l'équipe de France à un quart d'heure du terme de cette demi-finale d'une frappe limpide du pied gauche placée au ras du poteau. Le Ghana eut bien quelques situations pour se sauver comme il l'avait fait au tour précédent contre le Chili mais rien ne put rentrer dans la cage du portier parisien.
L'équipe de France des moins de vingt ans est maintenant en finale. C'est la première fois de son Histoire mais l'objectif n'est pas encore atteint si l'on en croyait le discours tenu par Willy Sagnol "il ne faut pas se voiler la face, c'est déjà bien d'arriver jusqu'en finale mais il y a quelque chose d'extraordinaire et de magnifique à aller chercher. Cette équipe est taillée pour gagner ce titre. Ce serait la suite logique et la fin d'une histoire formidable. Les joueurs se connaissent tous depuis quatre ou cinq ans. Ce sont de supers joueurs qui donnent une bonne image de la France et du renouveau de la formation à la française. On le voit bien. La plupart des joueurs sont titulaires dans leurs clubs et certains dans de grandes équipes". Pour atteindre ce rêve et cette soirée magique dans la nuit stambouliote, il faudra vaincre l'Uruguay, tombeur de l'Irak hier soir aux tirs au but. Sur le papier, les Bleuets partent avec le soutien des pronostics et encore plus si l'on compare l'état de forme des deux finalistes. Le premier, l'équipe de France, n'a jamais eu besoin d'aller au delà des quatre-vingt-dix minutes du temps réglementaire alors que le second a dû batailler jusqu'aux prolongations pour se défaire du favori espagnol en quarts de finale (1-0) et de l'Irak (1-1,7-6 t. A. B). Mais il faudra faire sans Samuel Umtiti, expulsé pour avoir reçu deux avertissements dont le second sembla extrêmement sévère. Mais si on réfléchie, cette même soirée de juillet 1998, soirée de demi-finale de Coupe du Monde contre la Croatie, Laurent Blanc avait également dû quitter ses partenaires prématurément et il semble que beaucoup d'entre-nous connaissions la suite... | | |
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