| GigantesqueL'équipe de France de Basket a crée un des plus gros exploits du sport français en battant l'Espagne (65-52) à domicile. Deamin soir, c'est la Serbie qu'il faudra vaincre pour s'offrir une finale de rêve contre les Etats-Unis.On a bien essayé de trouver d'autres mots plus originaux. Mais, on s'est rapidement rendu compte que c'était inutile de se creuser la tête à ce point. Quand il nous vient à repenser à ce quart de finale de Coupe du Monde, les seules choses qui viennent naturellement à l'esprit sont "génial", "merveilleux", "formidable" ou "magnifique". Mais au fond, on se dit qu'il est impossible de retranscrire parfaitement un tel sentiment de joie, de surprise, d'étonnement qui émane de cette équipe de France. Une très belle équipe de France qui a surpris son monde hier soir dans la chaleur du Palacio de la Comunidad de Madrid. Une victoire (65-52), une qualification pour les demi-finales de la Coupe du Monde mais aussi la plus belle performance du basket français. Encore plus brillante que la victoire contre l'Australie en demi-finale des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, encore plus étincelante que le titre européen de l'année dernière. Ce match restera gravé dans les mémoires de tous ceux qui étaient là dans la salle ou devant leur poste de télévision. Un match qui restera gravé en lettres d'or dans l'Histoire du sport français.
Toute la salle était rouge, même si quelques maillots bleus étaient également présents, pour soutenir une équipe d'Espagne vice championne olympique en titre promise à aller défier les Etats-Unis en finale dimanche soir de sa Coupe du Monde. Quand on interrogeait les supporters espagnols avant le match, il n'était même pas question d'imaginer une défaite. Les plus pessimistes pensaient que le match serait dur mais jamais la victoire n'avait été remise en doute. La défaite essuyée hier est-elle due à un excès de confiance ? Ou peut-être qu'il y avait un soupçon de suffisance dans la préparation de ce quart de finale ? A moins que le match de poule (victoire 88-64 mercredi dernier à Grenade) soit resté un peu trop dans les mémoires des joueurs de la Roja ? Dans la réponse de Juan Carlos Navarro, il y avait un peu de tout ça "je pense qu'on a fait l'erreur de se voir gagner avant même d'avoir commencé le match. On n'a pas très bien préparé de match. Et en face, il y avait une équipe forte qui a su profiter de nos erreurs".
Une défense décisive
Si même un joueur espagnol reconnaissait la performance de l'équipe de France, c'est vraiment qu'il le pensait tant la tension semble palpable à chaque fois que la France et l'Espagne se retrouvent en même temps sur le parquet. Une fois c'est Rudy Fernandez qui met une cravate à Tony Parker en finale du championnat d'Europe en 2011. Une autre fois, c'est Nicolas Batum qui donne un coup de coude à ce même Rudy Fernandez en quart de finale des Jeux Olympiques en 2012. Cette fois, c'est venu de Sergio Llull qui bousculait Florent Pietrus qui lui répondait d'un violent coup. Cette histoire s'est terminée par deux lancers francs pour l'Espagne avec une possession à suivre. Seulement, l'Espagnol ne réussit qu'un des deux lancers et sur la possession suivante, Boris Diaw interceptait le ballon.
Dans cette simple séquence intervenue au début du troisième quart-temps alors que l'Espagne rattrapait son retard, il y avait un résumé parfait. Boris Diaw représentant le courage dont a fait preuve cette équipe de France pendant quarante minutes. Quarante minutes d'une bataille intense qui auront vu des Français aussi valeureux que vaillants refuser la rouste qu'on leur prédisait. Impossible ne fait décidément pas parti du dictionnaire français du moins quand il s'agit du sport. Et quand un monstre surgit sur sa route, l'équipe de France bombe le torse et montre de quoi elle est capable alors même qu'elle pourrait parfaitement se cacher derrière l'absence de Tony Parker pour justifier une défaite.
S'agissait-t-il réellement d'un match de basket ? Ou était-ce un grand match entre deux grandes équipes ? Hier, on a vu plus que du sport, on a admiré une bataille acharnée. Et comme chacun sait, pour remporter une bataille il faut un grand général et l'équipe de France en a un. Il n'est pas sur le parquet, ne marque pas de paniers à trois points, ne contre pas mais il dirige des hommes qu'il connait parfaitement. Cet homme, c'est Vincent Collet. On citera un peu plus tard l'importance des joueurs mais il faut rendre à Cesar ce qui appartient à Cesar. Cette victoire est avant tout la victoire de Vincent Collet qui fructifia les trois jours de préparation qui séparèrent la victoire face à la Croatie de ce quart de finale maintenant légendaire. Il a regardé cent fois le match de poule qui avait vu son équipe giflée par la Roja (64-88) mais aussi d'autres matches de l'Espagne. Un décorticage des plus minutieux qui devait permettre de connaître les failles de cette bête qui a remporté tous ses matches avec un écart moyen de vingt-six points. Pas facile sur le papier. La seule chose à faire contre l'Espagne, c'est de les faire douter. Boris Diaw fut le premier à dégainer à trois points suivi de très près par Thomas Heurtel si bien que les Bleus menèrent rapidement de neuf points (11-2). L'intérieur des Spurs et le meneur de Vitoria ont été les principaux artisans de cet exploit. Le premier par sa défense acharnée qui englua Marc Gasol et Serge Ibaka incapables d'être à la hauteur de leur réputation faite de l'autre côté de l'Atlantique. Le second par ses tirs à trois points venus de nulle part même quand il restait moins de deux minutes et que tout le monde aurait laissé tourner le chronomètre. C'est lui dont le rôle ingrat est de faire oublier au maximum le meilleur joueur français de tous les temps. Il est capable de tout, du pire comme du meilleur, un peu à l'image de l'équipe de France. Hier soir, il a été le représentant de la jeune garde française capable de prendre le relais. Mais il y avait aussi Rudy Gobert qui prit un nombre infini de rebonds et dont la défense sur Pau Gasol fut admirable.
Une fois le match terminé et les embrassades rapidement conclues, le mot d'ordre était de passer à autre chose à l'image de Nicolas Batum "C'est bien, c'est très bien. On a fait un très bon match mais il ne faut pas s'arrêter à ça. Battre l'Espagne, c'est toujours quelque chose d'exceptionnelle mais ce n'était qu'un quart de finale. Il reste du chemin à faire et préparer cette demi-finale aussi bien qu'on a pu le faire contre l'Espagne. Ce serait trop bête d'avoir fait ça pour perdre en demi-finale". Pour aller jusqu'en finale, il faudra battre la Serbie que l'équipe de France a déjà battu de justesse lors de la pahase de poule. Mais gare à l'enflammade car si les Bleus sont capables de choses extraordinaires, elle est aussi capable du pire... | | |
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