| Cher Maître...Qui suis-je ? Plutôt que suis-je pour vous ? Une simple enveloppe charnelle, une image que mon corps renvoie, une futile illusion... Vous, mon maître, mon mentor, mon adoré, vous que je ne cesse d'aimer. Je me plie à vos exigences rigoureuses, je respecte chacune des règles que vous avez instaurées, et pourtant lorsque vous me regardez, vous ne me voyez pas...Cher Maître,
C'est à travers Vous que je vis. C'est grâce à Vous si je suis en vie, je Vous dois tout, et bien que ma vie ne soit pas très importante, je l'ai mise à votre service, elle est Votre propriété, Votre du, et Vous êtes libre d'en faire ce que bon Vous semble. En me liant à Vous, j'ai signé un contrat inviolable, un contrat que Vous seul pouvez briser. Si Vous trouvez que je ne suis plus digne de Vous, si je ne Vous ai pas bien servi, si je Vous ai déplu, Vous pouvez à tout moment Vous libérez de moi, de ma présence, du poids de mon existence.
Tout cela, Vous le savez déjà, et Vous ne Vous privez jamais de me le rappeler lorsque je manque à mes devoirs envers Vous. Des devoirs que j'ai toujours eu plaisir à accomplir. Parfois, il Vous ait même arrivé de me féliciter.
Cependant, ce n'est pas pour Vous relater ceci que je Vous écris, en désobéissant à l'une de Vos lois, je souhaitais juste partager avec Vous une peur que je ressens. Une peur qui, je le croyais, ne ferait que me traverser, mais qui n'a pas cessé de hanter mes nuits, froides de Votre absence, et qui s'est installée, pour ne plus me quitter.
Mon Maître, j'ai peur que Vous ne m'aimiez plus comme aux premiers jours, lorsque nous découvrions tous deux de nouveaux plaisirs, communs, partagés, et divins. Vous souvenez Vous ? De ces instants complices que nous vivions ? Je me sentais aimée de Vous, à un point inimaginable, et j'espérais tellement Vous rendre cet amour, oui je l'espérais...
Vous avez façonné mon corps et mon esprit, tel un bloque de marbre brut qu'on aurait taillé, Vous m'avez faite selon l'image que Vous Vous faisiez de la femme idéale. J'entrais parfaitement dans un moule que Vous affectionniez particulièrement, la soumission.
Nos jeux ont commencé lors des cours de peinture. Vous étiez mon professeur, j'étais Votre élève, médiocre et incapable de peindre quoique se soit, je suis vite devenue Votre model. Les poses sages ont laissé place à des scènes plus osées, j'étais l'objet de Vos fantasmes, et Vous ne Vous lassiez jamais de trouver de nouvelles positions, pour Vos peintures, magnifiques.
Sous Vos doigts, je suis devenue une femme-objet, j'étais le pantin que vous saviez si bien animer, et qui semblait si vivant sur Vos toiles. Je ne Vous ai jamais rien refusé, je Vous aimais, j'aurais tout fait pour Vous satisfaire, et à aucun moment je n'ai eu l'impression que Vous aviez profité de moi. J'étais heureuse que Vous Vous intéressiez à moi.
Mais avec le temps, même si je suis toujours Votre model, nos jeux se sont espacés, les couleurs avec lesquelles Vous me peignez se sont estompées, comme si je n'étais plus qu'une ombre sur une toile jaunie par le temps. Vous ne Vous amusez plus. Est-ce ma faute ? Ne suis-je plus à Votre goût ? Peut être est-ce parce que je ne Vous inspire plus, avec le temps Vous semblez avoir perdu Votre don pour les couleurs, les formes. Suis-je la responsable de Votre absence d'inspiration ? Suis-je le reflet de ce que je vois sur Vos peintures ? Rien...
Mon Maître, que puis-je faire pour que Vous puissiez retrouver Votre engouement ? J'ai déjà tellement fais pour Votre plaisir, mais tout ceci me paraît si peu finalement, car Vous voir chercher désespérément une idée me donne l'impression que je ne Vous ai jamais rien offert. Et qu'est ce que le don de mon corps, de mon âme, en comparaison de Votre génie ?
Vous me manquez... Mon Maître, la nuit, je Vous entends dans Votre atelier, j'entends Vos doigts caresser la toile vierge en attente de couleurs, je Vous entends la respirer, humer son parfum si particulier. Chaque soir, j'assiste silencieuse au même rituel, sans pouvoir Vous venir en aide. Vous cherchez, sans trouver, cette étincelle que je Vous donnais auparavant. Si je ne Vous fais plus vibrer, la peinture peut être le fera pour moi...
A quoi pensez-Vous, lorsque je suis devant Vous, nue, dans l'attente de Vos directives ? Avant, je Vous voyais concentré, avec parfois ce petit sourire qui me disait que c'était parfait. Vous me regardiez attentivement, je me sentais fondre sous Votre regard inquisiteur, je me sentais si belle d'être Votre model, d'être à la merci de Vos yeux, d'être sous l'influence de Vos doigts tenant le pinceau qui façonnerait l'image de mon corps sur une toile.
Aujourd'hui, lorsque Vous posez les yeux sur moi, Vous ne me voyez plus. Je ne suis plus qu'un corps que Vous connaissez déjà parfaitement, sous tous les angles. Vous m'avez étudiez, mise à l'épreuve, et en Vous satisfaisant à chaque fois, j'ai tué Votre admiration, Votre fascination. Vous ne me regardez plus comme Votre soumise, Vous ne me voyez plus que comme un corps, une silhouette, je ne suis même plus une présence à Vos cotés...
Après toutes ces peintures, emplies d'amour, un amour que je Vous ai donné, que je Vous ai offert, un amour qui jamais ne s'effacera, puisque peint sur ces toiles, même en m'effaçant de Votre vie, il restera toujours une part de moi, je voudrais tellement connaître Vos pensées, Votre silence m'effraie, et ne sachant plus quoi faire, j'ai posé sur cette toile que Vous avez sauvagement peinturluré de peinture noire, ces quelques mots.
Pardonnez mon audace, mais parfois la peur et l'inquiétude sont plus fortes que mon envie de ne pas Vous décevoir. Mon maître, il n'est pas une seconde de ma vie que je ne Vous ai accordée, et il n'y en aura pas. Chaque battement de mon cœur Vous est dédié, et chacune de mes respirations ne trouve son souffle que dans l'attention que Vous me portez. Si c'est de coups que Vous me gratifierez, je serai heureuse d'être aimée de Vous.
Bien à Vous... | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (17) | | Re: Cher Maître... Posté par jean calleway le 27/01/2007 22:31:49 | ah bien voilà un article des Malheurs de Janice dilué à l'O, avec un soupçon du Marquis, ceci dit de model(e) dit de slave je n'en vois qu'une muse ;)
Ouvrons la cage à la liberté d'expression, oui en effet, avec un petit passage à la littérature de la Musardine :)
Des fautes d'orthographe et après... il reste le texte non ?
Bien à toi chère élève :)
Le Sensei des mots | | Re: Cher Maître... Posté par chacal le 15/12/2006 15:21:15 | comme d habitude quoi que je pourai dire sa ne sera jamais assez mon amie, tu nous surprend de plus en plus par ton style et ton talent. | | Re: Cher Maître... Posté par jacquesv le 18/08/2006 21:29:20 | ...................... | | Re: Cher Maître... Posté par willoze le 16/08/2006 23:05:12 | G
H
O
S
T | | Re: Cher Maître... Posté par willoze le 16/08/2006 23:03:57 | jacquesv >> J'ai prévu de lire "Histoire d'O", quand j'irai mieux, afin d'apprécier à sa juste valeur cette oeuvre érotique ;) | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (17) |
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