| SyrianaLe second film de Stephen Gaghan, le scénariste de "Traffic"...Robert Barnes (Georges Clooney), un espion au service de la CIA va bientot partir à la retraite. Sa hiérarchie lui propose une dernière mission avant de raccrocher : tuer le prince Nasir (Alexander Siddig). Ce prince progressiste souhaite donner l'exclusivité du marché du gaz naturel aux chinois à la place de la grande compagnie pétrolière américaine Connex.
Bryan Woodman (Matt Damon), expert en ressource énergétique, est un employé honnête adorant par dessus tout sa famille. Après un évènement tragique pour sa famille, Bryan devient le consultant du prince Nasir.
Bennett Holiday (Jeffrey Wright), un jeune avocat talentueux, doit veiller au bon déroulement d'une fusion entre les deux géants pétroliers américains Connex et Killen. Cette fusion attire le gouvernement américain.
Pendant ce temps-là au Moyen-Orient, un jeune pakistanais travaillant pour le groupe Connex se voit licencier à cause de la fusion de l'entreprise. Le garçon connait une grande période de chomage qui le dégoute de la vie. Mais un jour, il découvre la religion musulmane à laquelle il ne s'était jamais attaché jusqu'alors...
Stephen Gaghan étant plus réputé pour ses scénarios alambiqués que pour ses talents de réalisateur. Le travail était plutôt risqué. Mettre en scène plusieurs protagonistes à l'écran tout en leur donnant une profondeur égale n'est pas une tâche simple mais le réalisateur y parvient.
L'histoire est la grande force du film. En effet, pour un même évènement nous avons droit à pas moins de quatre points de vue différents, ce qui donne un rendu intéressant de par sa complémentarité et son approche. Ces points de vue ont beau être différent, ils apportent tout de même un plus non négligeable au long métrage. Le réalisateur nous montre le point de vue de chaque protagoniste, ayant une vision différente d'un même évènement grace à leur expérience unique qui les caractérisent. Chaque personnage renvoit à une vision du monde particulière et met en avant une critique qui tisse sa toile patiemment durant le déroulement du film. Ainsi, la vie du jeune pakistanais tente de nous faire réfléchir sur le terrorisme actuel en nous mettant à la place de ce jeune homme. Mais la réflexion ne s'arrete pas seulement au terrorisme, et c'est là que l'intérêt du film se dévoile. Le monde du pétrole est fait de magouilles au sein de certains gouvernements qui ne recule devant rien pour se tailler la part du lion, au détriment de certaines personnes qui se font manipuler sans vergogne. Cette dénonciation est très forte et se ressent à la fin du film qui est bien évidemment le point culminant de l'histoire.
Même si l'approche du sujet est pertinente et intéressante, reste que l'ensemble se révèle indigeste aux premiers abords. Nous passons d'un personnage à un autre sans, aucune logique apparente, ce qui perturbe la compréhension du scénario. Le tout reste assez mal ficelé, surtout au début. Gaghan se reprend en main vers la moitié du film pour, au final, nous combler.
Par ailleurs, en plus d'être complémentaires, les différents points de vue des personnages ont une intéraction entre eux et parfois les personnages se croisent. Il est jouissif de voir Matt Damon se retrouver à côté de Georges Clooney. Ils ne se connaissent pas mais pourtant ils sont liés par une personne. Une perle en la matière.
Après l'histoire, la deuxième force du film est sans nul doute le casting. Ce dernier a fait l'objet d'un soin particulier et les acteurs rendent une grande crédibilité à leur personnage respectif. Le plus bluffant d'entre eux est Georges Clooney s'étant grandement investi dans le projet en changeant son physique. Ainsi, l'acteur s'est laissé pousser la barbe et a pris 18 kilos pour les besoins du film. Georges Clooney abandonne donc son rôle de Danny Ocean, séducteur de ces dames dans "Ocean's eleven" et sa suite, pour "revétir" le costume de Robert Barnes. L'acteur incarne à merveille ce personnage solitaire, bizarre mais avec un grand coeur. Les autres acteurs tel que Matt Damon ou Jeffrey Wright restent crédible à l'écran mais ne rendent pas une interprétation à la hauteur de leur talent.
Après "Lord of war", "Jarhead - la fin de l'innocence" et "Munich", c'est au tour de "Syriana" de vous faire comprendre les ficelles du monde d'aujourd'hui à travers un scénario intelligent mais un peu mal ficelé accompagné d'un casting de choix. L'esprit contestataire est de retour au cinéma, et le plus drôle c'est que ce sont des films américains. Ce seraient-ils enfin réveillés ? Ca sent bon la révolution... | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (3) | | Re: Syriana Posté par sarah11 le 15/03/2006 14:33:12 | et ya un point important que je voudrais préciser dans ce film et qui m'a vraiment bcp plu, c'est que chaque personnage parle dans sa langue, le pakistanais en pakistanais, l'arabe en arabe et le français en français, bref pour une fois on nous prend pas pour des cons en faisant parler tout le monde en anglais et ça j'ai adorer! sinon j'ai bcp aimé ce film et cet article le résume assez bien. | | Re: Syriana Posté par menok le 13/03/2006 16:52:20 | moi ce film m'a enormement plus et .....deprimé....c'est moche le monde.. | | Re: Syriana Posté par ikki le 12/03/2006 04:24:12 | Super film.
Mais decidement personne ne l'aime mon Robert Baer; le film est pourtant une adaptation de son livre "la chute de la CIA......." d'ailleurs le scenariste a rajouté un "n" et un "s" pour le personnage de Clooney (Robert Baer-Robert Barnes).
J'ai vraiment adoré l'intrigue et quelle performance physique pour Georges Clooney..
C'est clair que cette année, Lord of war et Jarhead, c'est du bon et munich (beurk) +o( | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (3) |
|
|
Connectés : 0 membres et 469 visiteurs |
|
|