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Roger Rasheed, coach pas comme les autres

Le nouvel entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga aurait pu devenir un grand nom du tennis mais des ennuis de santé l'on contraint à se détourner de la compétition pour le coaching.


Ce matin, sur les coups de neuf heures et demi (ce qui correspond au début de soirée en Australie), Jo-Wilfried Tsonga disputera son quart de finale de l'Open d'Australie contre le numéro deux mondial en la personne de Roger Federer. Alors c'est vrai, le manceau sera sur le court mais une autre personne présente dans les tribunes sera tout autant intéressé par le destin livré à son nouveau poulain. Cette personne, c'est Roger Rasheed.
En juin dernier, alors qu'il venait de passer une année livré à lui même, c'est à dire sans coach désigné, Jo-Wilfried Tsonga a alors décidé de demander les services de l'ancien coach de Leyton Hewitt, du temps où il squattait les premières positions au classement ATP, et de Gaël Monfils. Un choix qui décevait la plupart des professionnels du tennis "c'est vrai que la décision de Jo ne fut pas vraiment comprise. Certains disaient "pourquoi faire appel à un préparateur physique plutôt qu'un vrai entraîneur qui s'y connait en tactique tennistique ? " ces gens là ne s'y connaissent pas en tennis pour dire ça" confiait Roger Rasheed. Pourtant, ce que pas mal de monde ignore, c'est qu'il aurait pu faire une grande carrière sportive. Chez les Rasheed, le sport est une religion. Il grandit en Australie et s'essaye au tennis, au football américain, au football australien et au soccer. Malgré des demandes insistantes des principaux clubs du championnat de football australien, sa préférence vient au tennis. En 1985, il devient le plus jeune joueur à inscrire son nom sur le tableau final de l'Open d'Australie alors qu'il n'est âgé que de seize ans et huit mois. Mais son dos le fait souffrir. Il ne veut pas l'avouer ou il le fait à demi mot, mais ses blessures du dos viennent sans doute de ses étés passés à porter des caisses pour son oncle. Pendant deux saisons consécutives, il fait une année blanche. Il n'arrive jamais à faire des saisons complètes. Il ne va jamais plus loin que le deuxième tour en Grand Chelem. A 24 ans, il décide alors de mettre fin à sa carrière et dans le même temps, il abandonnait ses rêves mais c'est un choix qu'il ne regrette pas une seconde "je ne pouvais pas jouer trois mois de suite sans devoir arrêter. J'aurais pu continuer dix ans comme cela mais j'aurais pris le risque de ne plus marcher une seconde. J'ai arrêté à temps pour pouvoir avoir la chance de jouer au ballon avec ma fille dans le parc. Quand je vois que j'ai mal tous les jours, je me dit que ça aurait été pire si je ne m'étais pas arrêté là" reconnaissait Roger Rasheed.


Entre Tsonga, Monfils et Hewitt

Une première carrière s'arrêtait. Sa carrière de compétition se terminait même si pour un pari avec son oncle, il s'engagea pour quelques matches avec une équipe de football australien. Mais une nouvelle carrière s'ouvrait à lui car il n'aurait jamais quitté, pour rien au monde, le monde sportif. Alors il a passé ses diplomes d'entraîneur, dans le tennis bien évidemment. Ne voulant surtout pas entraîner pour entraîner, il prend son temps et Leyton Hewitt fait appel à lui. Pendant quatre ans, les deux australiens écumeront les courts et toutes les surfaces avec des bons et des moins bons moments. Les deux étaient proches et se donnaient des surnoms. Leyton Hewitt appelait Roger Rasheed "Mamoul". Nom étonnant que Roger Rasheed explique "il y avait un cheval libanais, mon pays d'origine par ma mère mais où je ne vais jamais, qui s'appelait Mamoul. Il avait un physique de malade, il était fort et robuste mais lors du Grand Prix d'Amérique d'Australie que l'on appelle Melbourne Cup, il a fait deux pas et il s'est écroulé. Pour Leyton, ce cheval, c'était moi. Un physique très fort mais des blessures". Roger Rasheed aimant tout contrôler sans jouer les dictateurs, il décide de quitter Leyton Hewitt quand il voit que la famille du joueur australien se fait de plus en plus présente.
Il accompagne Gaël Monfils à partir de 2008 et le fait passer du trente-cinquième rang mondial à la huitième place. Mais lorsqu'il sent que leur entente commence à se détériorer, il préfère mettre fin à leur collaboration. Et quand il entend l'appel de Jo-Wilfried Tsonga, il n'hésite pas une minute. Aujourd'hui, son élève affronte un autre Roger mais celui-là est suisse...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 05 février 2013
Modifié le 28 janvier 2013
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