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Paris ne connait pas de bête noire

Le Paris Saint-Germain devait impérativement l'emporter s'il voulait garder son matelas de huit points d'avance sur Monaco. Pour cela, les Parisiens ont logiquement battu une trop friable équipe de Saint-Etienne (2-0) qui restait pourtant sur trois matches sans défaite contre le PSG en championnat.


Avant d'alarmer certains historiens du football et plus particulièrement du Paris Saint-Germain qui seraient susceptibles de ne retenir que le titre de cet article, il serait intéressant de rappeler que le terme de "bête noire" n'est utilisé que pour faire référence au fait qu'en trois matches de championnat depuis l'arrivée de Zlatan Ibrahimovic et compagnie, Saint-Etienne ne s'était jamais incliné (une victoire et deux matches nuls contre la capitale) contre Paris. Cette petite précision-petite mais non moins importante-apportée, on pourra en venir au match d'hier soir. Un match qui aura vu le leader de la Ligue 1 continuer sa route lumineuse qui le mènera vers un second titre en deux saisons.
Avant cette journée, le PSG comptait huit longueurs d'avance sur l'AS Monaco. Le club de la Principauté l'ayant emporté à Gerland contre l'Olympique Lyonnais un peu plus tôt dans la journée (3-2), il fallait forcément que Paris, s'il ne voulait pas voir son dauphin lui revenir quelque peu, en fasse de même sur sa pelouse du Parc des Princes contre Saint-Etienne qui, comme on le sait, est plus à l'aise quand il faut créer la surprise face à un des leaders de ce championnat que lorsqu'il faut assurer contre une équipe de la deuxième partie de tableau.
Autant dire que dans cette rencontre, jamais on n'aura pu croire en une victoire stéphanoise. Il y a un an et demi, il était possible de battre le PSG sur ses terres. Saint-Etienne l'avait fait brillamment d'ailleurs (2-1). Mais à l'époque, le club de la capitale était en phase de construction. Hier, on a largement eu le temps de s'apercevoir que cette époque était pleinement révolue. Paris est devenu un ogre et il n'est désormais plus possible (ou presque) d'aller le titiller dans sa baraque.


Ibrahimovic y est allé de son doublé

Hier, et c'est sans doute cela qui sera le plus humiliant pour l'AS Saint-Etienne venu plein d'ambitions en cette soirée de fin d'hiver, c'est que le Paris Saint-Germain n'a pas offert l'intégralité de sa palette que l'on sait extrêmement bien garnie. On était très loin d'une prestation complète que les Parisiens avaient donné à Leverkusen en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions (4-0). Le Paris Saint-Germain édition 2014 n'a plus besoin de forcer son talent pour aller battre le quatrième du championnat qui vise, il ne faut pas l'oublier, un strapontin pour la prochaine Ligue des Champions. Deux actions tranchantes auront suffi à mettre onze Stéphanois à terre. Deux actions qui virent Zlatan Ibrahimovic battre Stéphane Ruffier, le regard désabusé de celui qui ne savait pas quoi faire pour éviter ce calvaire. Le Suédois était apparu très discret mercredi soir toujours au Parc des Princes contre le Bayer Leverkusen en huitièmes de finale retour. Il n'a pas beaucoup couru comme il en a l'habitude mais l'efficacité était sur son épaule et cela suffit à le rendre invincible. "Zlatan est tout simplement incroyable. Il est unique en son genre. Il peut te faire basculer un match en une seule passe, en une seule déviation ou sinon il se place parfaitement de sorte d'aller crucifier le gardien adverse" commentait le sourire aux lèvres un Blaise Matuidi plutôt balaise hier soir.
Le premier but du Géant vint d'un crochet contré par Bayal Sall qui remettait le ballon dans le pied de Blaise Matuidi. L'international français rendait le cuir à Ibrahimovic qui voyait sa frappe détournée par ce même Bayal Sall mais qui n'empêchait pas le ballon de passer la ligne. La deuxième but fut légèrement plus élaboré et faisait davantage ressortir la force collective que dégage le PSG. Lavezzi qui élimine d'une simple touche de balle, Ibrahimovic qui conserve la balle avec trois Verts sur son dos, un appel parfait de Cavani qui donnait le tournis à Kurt Zouma. L'Uruguayen centrait pour Ibra qui, d'un joli extérieur du pied droit à la manière d'un taekwendoiste, donnait le break à l'avantage des siens. La deuxième période fut moins aboutie mais cela n'empêcha en rien au PSG de s'octroyer des occasions de 3-0. Un tir enroulé d'Ibrahimovic, un demi-volée de Cabaye, un tir trop croisé de Lavezzi, une tête manquée de Lucas qui était pourtant esseulé au point de penalty et un tir du gauche de Cavani auraient pu donner plus d'épaisseur à une victoire déjà probante. De toute façon, avec une colonne vertébrale (Salvatore Sirigu, Thiago Silva, Thiago Motta et Zlatan Ibrahimovic) en aussi grande forme, Paris est intouchable.


Léger sursaut stéphanois en deuxième mi-temps

Autant Saint-Etienne fut largement dominé pendant les premières quarante-cinq minutes, il le fut beaucoup moins après la pause. Une seule statistique peut d'ailleurs en témoigner et il s'agit de celle de la possession de balle. Avec une possession de seulement 55,2%, Paris réalisait hier son plus faible pourcentage de la saison à domicile. Et oui, les Verts se sont réveillés après la mi-temps bien aidés par le recul du bloc parisien. Ils ont même eu des occasions de revenir au score. On pense à Tabanou, à Mollo ou à Bayal Sall qui se heurtèrent à un excellent Salvatore Sirigu déjà solide quatre jours plus tôt en Coupe d'Europe. Sirigu fut décisif mais parfois ce furent les Stéphanois eux-mêmes qui manquèrent de justesse dans le dernier geste -Corgnet et Lemoine pourront en témoigner. "Paris est trop fort pour nous, c'est simple. Ils ont des joueurs extraordinaire et une réelle force collective. On a eu des occasions mais le gardien adverse a été bon et les défenseurs également" résumait, avec un soupçon de dépit dans la voix, Christophe Galtier.
Mais revenons-nous en au Paris Saint-Germain tant il est prépondérant de souligner sa classe et son talent et dans tous les compartiments du jeu. La semaine a été remplie et réussie (deux victoires en championnat à Bastia et contre Saint-Etienne et une qualification lumineuse pour les quarts de finale de la C1), la Ligue 1 ne semble plus en mesure d'échapper aux mains de Thiago Silva. On le sait, Paris vise bien plus haut et on parle bien de Ligue des Champions. La semaine qui arrive sera un peu moins remplie mais restera importante avec un déplacement à Lorient vendredi et le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions. Ce qui pourrait d'ailleurs répondre à cette question : qui peut terrasser ce PSG là ?
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 04 avril 2014
Modifié le 31 mars 2014
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