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Maryse, Maryse...

Comme beaucoup d'entre vous, comme beaucoup d'entre nous, elle l'attend. Lui qui ? Son homme, son mari... "Mais pourquoi ne rentre-t-il pas ?" se demandait Maryse les larmes aux yeux. Oui, pourquoi ...


Elle reste là, allongée dans le noir. Ça ne rime à rien. Voilà déjà douze jours qu'elle est postée là, dans son clic-clac à attendre un signe :
Qu'il vienne,
Qu'il sonne à la porte,
Qu'il lui sourit et l'embrasse,
Qu'il la prenne dans ses bras,
Tendrement...
Un mercredi, ils ont eu une grosse dispute. Ils ont criés. Elle a dit des choses qu'elle ne pensait pas. Mais, elle l'a fait et puis voilà. En claquant la porte, il est parti.

Pour de bon ? Qui sait !
Là, affalée dans son canapé, elle l'attend. La nuit est tombée douze fois sans qu'elle ne le voit : lui son rayon de soleil. Nous sommes en été, mais dans sa tête il fait tout sombre ; c'est triste. Parce qu'elle est triste. Elle espère qu'il pense à elle, parce qu'elle pense énormément à lui. Maryse regrette ses paroles. Et comme pour oublier un peu, elle marche dans l'appartement, va se servir un verre qu'elle boit cul sec. Ce verre, elle le pose à côté d'un autre.
"Waw !" Elle secoue la tête et écarquille grand les yeux. "Eh bah... C'est pas pour un enfant de cœur cette jolie chose !", pense-t-elle. Maryse n'a plus les idées en place. Les images se troublent devant elle, tout devient flou. Et du mieux qu'elle pu, elle regagna son canapé, son clic-clac. Son lit depuis douze jours, maintenant. La couverture ne suffit pas à la couvrir entièrement. Elle se recroqueville, se couvre la tête et s'endort.


Le téléphone sonne, il est dix heures passées d'un jour. Lentement elle soulève la fine couverture : ce simple geste la fatigue. "Où est ce putain de téléphone ? !!" Elle n'en sait rien. La tête posée sur l'accoudoir, dans tout son appartement, elle le cherche du regard. Sur la commode, sont posés plusieurs verres, beaucoup même, verres que Maryse voit à l'envers ; il y a plein de bouteilles aussi. "Tout ça ? !" Hé bien oui ! T'as bu tout ça ma vieille ! Et puis tu t'es assoupi, pour te réveiller dix heures passées d'un jour. "Et lui ?" Hé bien non ! Tu l'as attendu, et puis t'as eu le temps de t'endormir ; une fois de plus, il n'est pas venu.
Le téléphone ne sonne plus.

Certainement que c'était sa meilleure amie qui s'inquiétait. Sa meilleure amie, Nathalie. Selon Maryse elle devait se réjouir d'avoir raison. "Il rentre de plus en plus tard", semblait-elle l'avoir entendu dire il y a environ trois mois de cela. Ah ! Les copines et leurs mises en garde...
Si cela se trouvait, c'était elle, Nathalie, qui était partie avec lui. Allongée sur son convertible, la tête, dans le vide, en arrière, parce qu'elle voit tout à l'envers, Maryse se met à réfléchir à des théories de complots : l'homme parti avec la meilleure amie... Pas cool ça ! Après tout, ça arrive à bien des gens sur cette terre, alors pourquoi pas à elle ? ! "Pourquoi pas à moi ? !" elle se le demandait. Sur cette question, elle méditerait longuement. Enfin, elle en vint à la conclusion que puisque ça copine, son amie était pédéraste - pour ne pas dire homosexuelle, ou encore lesbienne - ce ne pouvait être de sa faute. Maryse se mit à délirer complètement en pensant à toute sorte de choses, de raisons. Parce qu'il fallait qu'elle en trouve une ; parce qu'il n'était pas revenu...

Elle se releva brusquement. D'ailleurs elle eut mal au cou à ce moment là, parce qu'elle avait la tête dans le vide, la nuque posée sur l'accoudoir. Enfin ! Elle s'assis et posa les pieds sur le lit : "admettons qu'il soit parti pour un autre mec..." Non, elle ne pu se résoudre à cette idée ; lui qui l'avait épousé quelques années auparavant, comment une telle choses aurait-elle pu arriver ?


Le téléphone sonne, il est dix heures passées d'un jour et de quelques autres aussi. Lentement elle soulève la fine couverture. "Où est ce fichu téléphone ? !!" Cette fois elle le trouva avant la dernière sonnerie ; c'est Nathalie, sa meilleure amie.
- Salut Maryse, tu vas bien, comment cela se fait que tu ne répondes plus au téléphone ?
demanda - t- elle à sa copine. On se fait tous du souci pour toi. A ton appartement tu n'ouvres pas non plus... Est ce que tout va bien ? Raconte moi tout ma chérie !...
C'était bien elle qui avait appelé le premier jour, pensa la jeune femme.
- Tous... Dis-tu ? Repris Maryse, Staiphane aussi ? Demanda-t-elle le sourire aux lèvres.
- Tu connais Stéphane ? S'étonna Nathalie avant de continuer :
- Evidemment, et les enfants et Clotilde aussi...

"Clotilde, mais qui est cette Clotilde... Peu importe !"

- Alors quand est ce qu'il rentre ?
- Maryse, ils ne sont jamais partis répondit Nath de plus en plus surprise.
- Bin, si, bien sûr que si ! Il y a... Oh ! Ma tête... Je ne sais pas combien de temps il est parti repris la jeune femme. En fait c'était ce fameux mercredi, le lecteur s'en souvient, lui, c'est écrit plus haut.
"Il est parti et m'a dit qu'à son retour il m'emmènerait avec lui, et que l'on visiterait une belle maison dans un jolie coin de la Californie – la Californie ... - tout baigné de soleil, en hiver comme en été" s'exclamait Maryse avec un enthousiasme certain. Sur son clic-clac elle faisait de grands gestes, illustrant la maison ; le soleil était comme réapparu sur son visage. Elle commençait à sauter sur le lit et à pousser de grands éclats de rires, comme un enfant. Il allait certainement venir la voir demain : demain ils partiraient... Elle ne pouvait contenir une joie aussi immense et la laissa sortir d'elle - même.

... Son rayon de soleil allait revenir ...

- Leur maison est à Nice Maryse, pas aux Etats-Unis... L'interrompu Nathalie.
- Mais non, tu dis que des bêtises ! Moi, je sais que mon Stephen habite dans le pays aux cinquante et une étoiles même que je lui ai dit : "Mais mon chéri, il n'y a aucun d'Etat dont le drapeau comporte cinquante et une étoiles, tu le sais bien... - Aux Etats-Unis, la dernière étoile forme l'état que tu as conquis, l'état de mon cœur, celui dans lequel nous vivrons, rien que tout les deux, en amoureux, et pour la vie, dans une belle maison en Californie, toute baigné de soleil été comme hivers. Bien sûr, si tu veux de moi et du cinquante et unième état... " me répondit-il. Vois à quel point il est romantique mon Staiphane ! ça te surprends n'est ce pas que j'ai pu trouver un homme qui puisse me combler, me rendre heureuse. Ne nie pas ! Je l'entends dans le son de ta voix ; tu me penses folle mais attends, quand tu le verras, tu comprendras ! S'exclamait Maryse en criant au téléphone. "Et mon bonheur te fera pleurer des larmes" commençait-elle à dire sur un ton ferme, alors que sa copine ne n'avait prononcé aucun mot depuis. "Pleureras-tu des larmes de joies ?" demanda Maryse d'une douce voix... "Non bien évidement que non ! Pas toi !" Repris –t-elle- avec ce même timbre de voix froid et distant. "Je suis certainement plus heureuse que toi maintenant... " Conclue-t-elle par affirmer. "Et ça, tu n'as jamais pu le supporter ! Avoue !" Cria la jeune femme dans le combiné. "Puisque qu'il en est ainsi, tu ne mérites pas !" Et puis elle raccrocha ; Boom.
On entendit la tonalité du téléphone sonner chez Nathalie.


Nathalie ne comprenait absolument rien à ce qui venait de se passer dans la tête de sa meilleure amie ; de quoi pouvait –t-elle bien parler ? Elle semblait totalement égarée.
Un peu comme vous et moi... En somme.

Comme beaucoup d'entre vous, comme beaucoup d'entre nous, elle l'attend.
Lui qui ? Cet homme, son mari, l'homme de sa vie...
Mais pourquoi ne rentrait-il pas ?

Parce qu'il était aussi et surtout l'homme de ses rêves ...


"Maryse, Maryse... Réveille toi !"
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Re: Maryse, Maryse...
Posté par cocogirl le 15/02/2006 13:00:39
;-) j'aime assez!!
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L'auteur : Lucie K.
35 ans, Nogent (France).
Publié le 13 février 2006
Modifié le 23 janvier 2006
Lu 1 357 fois

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