| "Les paroles s'envolent, les écrits restent"Je suis dans un état d'excitation extrême. J'ai la rage. Je ne peux qu'écrire pour exprimer la rage qui bout en moi. La rage, rage qui m'envahit et me consume. Je suis enragée contre eux, contre lui, contre moi et contre tous.Je suis dans un état d'excitation extrême. J'ai la rage. Je ne peux qu'écrire pour exprimer la rage qui bout en moi. Ce que je viens de voir pourrait en amuser certains, faire rigoler d'autres ou bien laisser indifférent. Moi, ça me met en état de rage. La rage, rage qui m'envahit et me consume. Je suis enragée contre eux, contre lui, contre moi et contre tous. Je viens d'assister à une agression et cette agression va changer ma vie.
Je sors du collège et me presse un peu pour prendre mon bus habituel. J'entrouvre ma poche pour y sortir mon abonnement mais je n'en n'ai pas le temps. Je vois des gens attroupés en masse et apperçois une bande de garçons que je ne connais pas et qui ne sont pas de mon collège. Au loin, Bastien se tient à proximité d'eux. Soudain, je vois l'énorme groupe de garçons s'avancer. J'en voit un du groupe qui pousse Bastien. Un deuxième suivi d'un troisième continue à le pousser plusieurs fois en arrière avec une agressivité d'une grande insolance. Ils seront rapidement six contre ce garçon de mon collège. Ils le tabasseront violemment à coups de pieds, le pousseront de tous les cotés jusqu'à le faire devenir fou.
Six contre un. La lacheté humaine. Un autre du collège sera presque étranglé, celui-ce ripostant. Un collégien se fait tabasser et insulter à six mètres de la porte du collège et la foule se régale d'un nouveau spectacle.
Quelques-uns rigolent, d'autres se cachent la bouche, le sourire aux lèvres mais tous restent immobiles. Au cours de cette agression, un garçon, un seul aura courru défendre Bastien. Un seul. Il était grand, certe, mais un seul. Le surveillant arrivant quelques secondes après, n'a pas bougé, laissant les agresseurs au milieu des élèves de plus en plus nombreux. Malgré sa connaissance, par l'intermédiaire d'un de mes copains, sur ce qu'il se passait, il n'a rien fait. Personne ne fait rien. Que voulez-vous faire ? Me direz-vous. Tout sauf rien. Le dégoût et la rage qui m'envahissait était si grande que je ne pu m'empêcher de regarder ces salops droit dans les yeux avec pour seule envie qu'il ressentent la haine contenu dans mon regard. Mais ils ne faisaient pas attention à moi, eux. Trop occupés de fumer leur drogue, ils ne pensaient qu'à finir leur répression dès que ce pauvre élève sortira du collège. Il y aura encore des agressions avec les mêmes agresseurs plus loin dans la rue du collège. Ceux-ci vont essayer de prendre la fuite dans le bus, le même que moi. Ils étaient à coté de moi et je me retenais de ne pas bouger. Non pas que j'avais peur mais j'aurai pu faire une bêtise qui n'en vaudrait pas la peine. Tout va très vite s'enchaîner ensuite. Le sous directeur accompagné de l'éducateur resté immobile et d'un professeur vont sortir du collège. Le sous-directeur va arrêter le bus pour y chercher les agresseurs. Le bus va redémarrer laissant passer les voyous fuyant déjà loin devant.
Il fallait que j'écrive cette histoire qui peut être anodine pour certains.
Ma copine, rentrée avec moi ce jour là m'avait dit qu'elle comprenait le comportement de l'éducateur. Son oncle, aujourd'hui aveugle, était intervennu dans une agression. Les agresseurs l'avaient retrouvé, lui avaient cassé des vertèbres et crevé les yeux.
Non ! Ce n'est pas possible, je n'ai rien fait ! Un garçon s'est fait tabassé seul contre six et le foule est restée contempler le spectacle. Et parmis eux, moi. J'aurais pu rejoindre ce garçon qui a pris sa défense mais je n'ai rien fait. Je me dégoûte et je ne veux plus que ça arrive. Je veux être fière de moi et de mes actes, même si je dois y laisser ma peau.
Je suis un peu calmée. Un goût de rancoeur me reste cependant dans la gorge, mes membres sont toujours un peu crispés mais mes dents de désserrent peu à peu. Ce type agressé, Bastien, ça pourrait être ma soeur, ça aurait pu être votre fils, ça aurait pu être votre mère.
Je ne sais depuis combien de temps je suis en train d'écrire mais j'ai très mal au poignet.
Je sens des gouttes d'eau salées ruisseller le long de mes joues et je ne sais pourquoi. Si j'avais pu contrôler mes émotions, je ne serait pas enragée. Ce genre de sentiment ne m'était jamais apparu auparavant. Comment peut-on en arriver là ? Je ne sais pas. Je ne sais pas encore peut-être. J'ai mal. Et curieusement, l'indifférence de la foule m'affecte plus que l'agression. Mais Cara, que veux-tu faire ? ! Tout ! Tout sauf rester immobile. Imaginons un instant que chacun se dise que l'on se doit de défendre ce garçon comme son propre frère, ce genre d'agression n'arriverait plus, jamais plus.
J'ai assisté à une agression et cette agression va changer ma vie. | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) | | Re: "Les paroles s'envolent, les écrits restent" Posté par jean calleway le 03/01/2007 22:41:05 | En ce qui me concerne je suis dejà intervenu à Nice lors d'un cash car devant moi et bien se sont les autres autochtones qui m'ont retenu, moi qui apres une NDE ne connait pas la peur de mourir et d'aider une personne en danger c'est plus fort que moi :(
merci pour ton article | | Re: "Les paroles s'envolent, les écrits restent" Posté par ushiwa.sasuke le 20/12/2006 14:03:09 | Des agressions comme ca il y en a dans le monde entier...
On ne comprend pas pkoi...
C'est juste la racaille qui veut faire sa loi c'est tout... | | Re: "Les paroles s'envolent, les écrits restent" Posté par myrabelle le 20/12/2006 10:15:24 | C'est très bien d'avoir mis ses émotions sur le papier, cela les met à distance de soi, on peut mieux les comprendre en ne les gardant pas toujours en soi ! Et dénoncer des méchancetés et des saloperies il le faut,... il ne faut pas oublier non plus que tout n'est pas noir ou blanc, mais que l'on a chacun en soi de la gentillesse et de la méchanceté et donc que jeter la pierre il faut le faire oui, mais essayer de changer son attitude : encore mieux, et même mieux que mieux : bien !
Bravo d'avoir pensé que si on pensait que ce garçon était notre frère : on n'hésiterait pas à l'aider ! c'est un message très positif qui pourrait rester et à mettre en application !!!!!
Par contre je ne pense pas du tout que "les paroles s'envolent, les écrits restent"... :
Voici comment je le développe avec mes mots :
Ce n’est pas que vrai de dire que les paroles s’envolent, les écrits restent
Les paroles ne sont donc pas que en l’air
Bien au contraire
Elles sont pleines de messages conscients
Et d’autres moins conscients
Ou carrément inconscients
Qui, même si on croit les avoir oubliées,
Si elles sont importantes, vitales,
Nous reviendront à la mémoire,
Nous chatouiller le cœur ou brutalement le réveiller !
La parole quand elle fait sens
Est porteuse d’un message
Qui ne se désagrège pas instantanément
Mais qui peut toucher
Aller au plus profond de soi
Et y rester longtemps
Quelquefois même durant toute une vie
Ou même se propager
De génération en génération
Et marquer les esprits
Au moins autant que les écrits
Car il y en a de nombreux que l’on jette
Sans même avoir pris la peine de les déchiffrer
Et aussi que l’on oublie !
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N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez
Amicalement
Myrabelle (http://myrabelle.chez-alice.fr) | | Re: "Les paroles s'envolent, les écrits restent" Posté par soldail le 19/12/2006 19:10:49 | Il aurait peut-être suffi qu'un seul agisse, pour que les autres suivent....
Mais ça n'a pas été fait...
Cependant on ne peut pas changer le passé...
Il ne sert à rien de regretter... Juste garder tout ça dans son coeur pour savoir comment on agira une prochaine fois... | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) |
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