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Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?

Faut qu'on se bouge ! Marre d'avoir mal à la Terre !


Le problème, et nos politiques actuels mettent beaucoup d'énergie dans ce message, c'est que le libéralisme mondial ne laisse qu'un choix aux nations : se livrer une guerre économique en devenant le plus compétitif, en cassant tous les acquis sociaux et en se débarrassant de tout ce qui n'est pas rentable, comme nos services publics de qualité, ce qui est le moyen le plus rapide et efficace à court terme, mais aussi le plus facile et le plus dangereux. Seulement, voulons-nous d'un monde où chacun serait asservi par une économie oligarchique qui ne se préoccupe ni de l'épanouissement des hommes, bien au contraire, ni de la pérennité de l'écosystème ?

A suivre cette pseudo solution depuis plusieurs dizaines d'années, on a accumulé suffisamment de preuves que c'était une mauvaise solution à long terme. Notre écosystème ne le supporte plus, et à ce rythme là, un siècle ou deux suffiront à constater la fin de la vie sur notre belle planète, à envisager que ce ne soit pas une guerre qui la provoque... L'alternative est de prendre nos responsabilités. Le plus urgent est de stopper la chute de façon à ce qu'on n'arrive pas à un point inéluctable de notre bêtise, d'où tout retour en arrière sera impossible. Or, on se rapproche de plus en plus de ce point de non retour.
Tant que la planète peut se remettre de nos mauvais traitements, il y a un espoir, mais la Terre a mal, et elle agonise... Il ne faut plus tarder... Quand nous aurons rétabli l'équilibre au moins entre consommation de nos réserves et renouvellement de celles-ci (matières premières, oxygène, biosphère, eau douce...), nous aurons déjà fait l'essentiel. Si l'homme continue de vouloir vivre esclave de ses systèmes socio-économiques après ça, ce sera juste dommage, mais la pérennité de la planète une fois garantie, peu m'importe que notre espèce mette un millénaire avant de comprendre sa bêtise... Mais nous n'avons plus ce millénaire et, qu'on veuille changer ou pas nos sociétés, il faut nous en laisser le choix. Et ce choix ne s'offrira plus longtemps à nous.

Des régions entières du globe sont menacées de désertification, soit par l'action directe de l'homme (exploitation sauvage des ressources, urbanisation irrationnelle, pollution des sous-sols et de l'air), soit par ses exactions indirectes (disparition d'espèces, créant ainsi un déséquilibre sur toute une région, cf. Le Parc du Yellowstone aux Etats-Unis, où la disparition des loups a fait se sédentariser les troupeaux herbivores qui ont consommé toute la végétation, désertifiant l'écosystème local et causant la fin de nombreuses populations animales et végétales). Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, pris comme modèle dans cette guerre économique suicidaire, prouvent chaque jour les graves insuffisances et les artifices de leur puissance : un presque plein emploi, mais des conditions de travail qui font que beaucoup trop de gens vivent dans une pauvreté qui les rapprochent plus de pays sous-développés que d'une puissante et brillante nation. Trop nombreux sont ceux qui sont obligés de cumuler plusieurs emplois pour simplement réussir à survivre. Ils y perdent toute chance d'accès au bonheur, leur famille s'en trouve profondément affectée, leur santé menacée. Est-ce ça, le modèle d'avenir qu'on nous propose ? On ne peut pas l'accepter !
Le combat a commencé depuis longtemps, mais nous sommes désormais à un carrefour où il s'agit de décider si l'on veut vivre ou mourir d'une part, et si l'on choisit de survivre, de se donner d'autre part les moyens de le faire de façon décente. Pas de racisme là-dedans, pas d'extrémisme dangereux ou répréhensible, bien que certaines personnes prétendent que l'être humain a fait la preuve qu'il n'avait plus la place dans cet écosystème. Je pense que notre espèce est capable de grandes choses. Se prostituer suicidairement dans la soumission et le fatalisme avilissant à un système économique archaïque n'est que l'une de ses pires décisions. A nous de changer les choses !

Aujourd'hui, parmi les décisions nocives qui sont régulièrement prises par nos dirigeants, il y a ces pôles de compétitivité. L'idée en soi n'est bien entendu pas mauvaise : concentrer les chercheurs et les industries de pointe dans des zones où elles peuvent s'épauler pour mieux réussir leurs recherches. Que du bonheur ! Mais dans les faits, on obtient quelques universités surpuissantes soumises aux décisions et priorités d'entreprises multinationales, dont rien ne garantit les intentions, puisque les capitaux des entreprises ne sont que rarement nationaux (c'est-à-dire qu'une entreprise qui dirigera officieusement la recherche dans une université pourra très bien, du jour au lendemain, se retrouver ruinée par des actionnaires étrangers qui seront allés placer leurs capitaux ailleurs, ou auront décidé des politiques internes incompatibles avec les priorités du pays concerné, à savoir le nôtre !) ; et à côté, la faillite de toutes les autres universités qui, obligées peu à peu d'augmenter leurs frais d'inscription pour pallier à leurs besoins, auront exclu une bonne part des étudiants d'un accès démocratique à la formation. Voilà cet avenir qu'on nous peint aujourd'hui. A Bordeaux, la fac fait depuis cette année payer plus de 800 euros aux étudiants, au lieu de la centaine qu'elle réclamait jusque là. Rouen est à l'étape précédente, où, constatant sa faillite suite aux promesses budgétaires non tenues par le gouvernement, elle devra soit fermer, soit augmenter considérablement les frais d'inscription, excluant ainsi les deux tiers de ses étudiants. On aura donc une fac viable économiquement, équilibrée, capable d'autofinancer sa recherche et son fonctionnement, mais dont les dimensions et les prérogatives seront plutôt celles d'une école privée élitiste à la solde des entreprises de la région que d'une université... Voilà où nous mènent toutes ces années à baisser la tête et les bras en attendant le retour du soleil... Au lieu de brandir un parapluie, nous nous laissons noyer sous le déluge. Au lieu de bâtir des digues, nous subissons les raz-de-marée... Est-ce là tout ce qu'on aura le courage de faire ?
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Re: Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?
Posté par windowman le 27/11/2007 14:56:56
Oui, des réformes sont nécessaires. Mais c'est pas parce que les idéologies libérales foisonnent de mauvaises idées quand les idéologies socialistes n'en ont pas une bonne qu'il faut nécessairement appliquer les premières. Faute d'une bonne réforme, à quoi bon tenter n'importe quoi ?

Je serais assez pour une grande enquête interne/exerne dans tous les domaines de la société afin d'établir des tendances dans les constats et les projets. Et, bien sûr, qu'on fasse participer au premier plan les professionnels, les vrais, ceux qui ne réfléchissent pas en terme de bilans comptables, ceux qui projettent toute donnée dans le temps et en fonction des problématiques pertinentes, bref des sociologues et éonomistes, des pédagogues et des anthropologues, pour tracer à gros traits l'esprit de ce mouvement de réflexion.

Les effets d'annonce, ça va bien un moment.

Quant à ta façon de voir les choses cyrile, désolé de te décevoir mais elle est complètement malthusienne et matérialiste, absolument subordonnée à la logique de l'offre et de la demande, à tel point confondue avec les lois du marchés que tu ne t'en rends mêmes plus compte...
Re: Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?
Posté par cyrile_91 le 27/11/2007 14:47:20
oui lol c une habitude ...ça vient des amhis qu'on avait avec eux : on etait tous a l'heure et a chaque fois yavait la moitie des personnes qui venaient trankillement 1h apres le debut, en plein cours => c'etait une question frequente " pourquoi"

et je sui sd'acc avec toi, plein de personnes vont la bas car elles ne savent pas koi faire.. direct au chomage

le systeme doit changer, c'est pas mener changement par logique productiviste que de dire qu'il faut faire des formations aboutissants à un metier ! ! !

si ct productiviste on aurait par ex fait des quotas dans les metiers en fonction des previsions des besoins, LOIN DE LA ! !

c'est pas productiviste c'est justement intelligent dans la mesure ou on se soucit que tout le monde ait un boulot qui lui plait, ce qui est cretin c'est ce qui est fait minatenant en laissant aller dans des fillières sans avenir des milliers d'etudiants.
Re: les facs ferment, le monde meurt : que faire ?
Posté par tchit le 27/11/2007 14:29:17
cyrille, pourquoi t'ecris fac avec un q ? Frequently asked questions ?

Windowman je suis absolument d'accord avec ce que tu viens de dire. La droite raisonne en terme de rentabilité-rendement, la culture n'étant que secondaire (regardez ce que Sarko a dit sur les études de Lettres Classiques, là où il aurait du tenter de sauver une filière en perdition).
Je pense qu'il y a des reformes à faire : les gens qui vont en lettres, en histoire, en psycho, etc. ne sont pas tous motivés, loin de là. La plupart sont là par défaut : ils ont prevu de faire des études à l'université, mais ils n'ont aucune idée de ce qu'ils veulent réellement, ils finissent par se planter, abandonner, etc. Et puis ceux qui finissent leurs études se rendent compte qu'à moins de vouloir faire profs, ils auront du mal à trouver du boulot avec un diplome qui, en lui-même, ne nous voilons pas la face, ne vaut pas grand chose ! Il y a tant de personnes en face qui sortent de filières élitistes.. Alors oui, la culture c'est vital, il faut soutenir ce qui existe, l'empecher de s'effondrer, mais trouver des voies alternatives et professionalisantes.
Parce que ne rien faire, c'est obtenir les mêmes resultats qu'avec le bac : le niveau des exigences chute de manière vertigineuse chaque année ce qui represente un danger immense pour l'enseignement superieur.

Ensuite les universités francaises ne donnent aucun moyens à la recherche (je ne parle meme pas de la recherche scientifique là ) , ce qui est catastrophique. Un chercheur au CNRS gagne des clopinettes et peut s'il le souhaite ne rien faire jusqu'à la fin de ses jours. Par comparaison aux usa, un chercheur productif se voit ouvrir toutes les portes, a accès à tous les moyens necessaires à son developpement. En contreparti on attend de lui qu'il offre quelque chose.
Notre système doit changer, sortir de l'archaisme, mais les changements doivent être intelligents et pas menés par une logique productiviste.

Modifié le 27/11/2007 14:32:17
Re: Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?
Posté par cyrile_91 le 27/11/2007 14:14:25
au fait chaminou j'apprend le russe , j'avais oublié de préciser !
bon apres je fais ça avec mon emploi du temps pas tout le temps non plus ... mais bon
Re: Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?
Posté par windowman le 27/11/2007 13:48:33
pfff

Non, je ne sentimentalise pas ma réflexion. Seulement je n'ai pas une vision matérialisante des choses. Pour vous, la situation est donnée, ll faut s'y adapter. Pour moi, la situation en est arrivée là, il faut la changer. Deux optiques différentes.

Je ne prétends pas que ma manière de voir les choses est facile à appliquer, ni même à appréhender. Je dis juste qu'elle est essentielle.

Quand bien même on voudrait se borner à rechercher encore et toujours la croissance économique, chose débile en soi, reste que cette croissance repose en grande partie sur les innovations, et donc sur la créativité des acteurs économiques. Or, la créativité se cultive par la communication avec des gens différents, et surtout par le contact étroit avec le plus de domaines culturels possibles. Les filières professionnalisantes sacrifient tout ce qui ne rend pas directement opérationnel pour un poste donné. C'est la culture qui en pâtit. Autrement dit, en étendant votre logique de rentabilité à toutes les facultés, on rend les formations directement professionalisantes, et le recrutement des filières directement subordonné aux offres de postes du marché. Autrement dit, on a besoin de 1000 banquiers, on forme 1000 banquiers, on a besoin de 500 ingénieurs en automobile, on forme 500 ingénieurs en automobile. Et on se retrouve avec dans chaque entreprise un personnel très homogène et sans culture, une bande d'exécutants très efficaces dans leur domaine mais qui, faute de culture ou de contact avec le reste de la sphère culturelle et économique, ne peut réagir intelligemment face au marché. C'est vital que la formation ne soit pas cantonnée à la professionalisation stricte. De grandes entreprises, du fond de leur bulle spéculative, commencent même à s'en rendre compte, recrutant dans les facs d'arts et de sciences humaines des gens capables de leur ouvrir d'autres horizons. La formation professionnelle se fait essentiellement sur le terrain. La qualité de l'individu, elle, ne peut se construire dans le cadre étroit d'un travail spécialisé.

Bien entendu, pour des domaines de compétence aussi étroits et poussés que l'ingénierie dynamique et autres domaines très pointus, il est nécessaire d'avoir une formation théorique forte, mais la culture demeure essentielle, si on veut pas n'être que de stupides consommateurs, rouages statiques et vides de la machine économique. Je sais, la culture ça fait mal à la tête, mais c'est ce qui fait avancer l'homme depuis la préhistoire, et c'est surtout ce qui le distingue de l'animal.

Les sciences elles-mêmes sont le fruit d'un travail millénaires des philosophes, lettreux et historiens qui peuplent les pages des encyclopédies. La science se nourrit de culture, le progrès également.

Si vous n'êtes pas sensibles à l'argument de l'épanouissement personnel par la formation intellectulle, peut-être le serez-vous à celui, moins glorieux, de la nécessité économique.

Mais pardon, désolé de ne faire que rêver à des choses stupides dans des métaphores creuses... Bah oui, il n'y a pas d'étude de marché sur l'offre et la demande de culture... Suis-je bête ! Peut-être est-ce parce que ce n'est pas une marchandise ?

Au passage, pour ce qui est des études d'art, elles ne se résument pas à faire des copies de tableau ou à se défouler émotionnellement. L'art, comme les sciences, procède d'hypothèses, d'outils, de démarches qui sont le fruit d'un travail laborieux de réflexion, d'analyse et de préparation. Ce n'est pas parce que tu connais rien qu'il faut te montrer obtus. D'ailleurs, il n'est pas rare de pouvoir déduire d'une oeuvre d'art une philosophie, une analyse historique, anthropologique de l'homme, et même souvent des démarches scientifiques for intéressantes. Léonard de Vinci, souvent considéré comme le père des sciences modernes, n'a pas pour rien composé l'un des tableaux les plus connus. Les domaines de l'activité humaine ne sont pas cloisonnés. Ils s'alimentent les uns les autres, s'entrecroisent, se soutiennent. Méprisez la culture et l'homme retombe dans la boue. Pardon pour la métaphore qui ne manquera pas de vous faire perdre de vue mes arguments.
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L'auteur : Y'a-t-il un humain sur la terre ? parce que, Manifestement, y'avait pas de dieu dans le ciel...
40 ans, Evreux (France).
Publié le 13 décembre 2005
Modifié le 17 novembre 2005
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