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Les confessions d'un assassin financier

Dans son livre Confessions of an Economic Hitman, John Perkins révèle comment les États-Unis ont escroqué (et n'ont pas fini d'escroquer) les pays dits en voie de développement, comment ils se sont permis d'aller jusqu'à renverser des régimes pourtant progressistes et égalitaires qui n'étaient pas favorables à l'imposition des intérêts américains dans leur pays.


Le préface Confessions of an Economic Hitman va ainsi :

Le livre à l'origine était dédié aux présidents de deux pays, des hommes qui avaient été mes clients et que j'ai respecté et que je tenais en estime - Jaime Roldos, président de l'Equateur, et Omar Torrijos, président du Panama. Les deux sont morts dans des crashs d'avion. Leurs morts n'était pas accidentelles. Ils ont été assassinés parce qu'ils s'opposaient à l'alliance entre les dirigeants des multinationales, les gouvernement et les banques dont l'objectif est de construire l'Empire Global. Nous, les tueurs à gages économiques, n'avons pas réussi à retourner Roldos et Torrijos, alors un autre type de tueurs à gages, les chacals de la CIA, qui étaient toujours dans notre sillage, sont entrés en scène.

Choquant, cet ouvrage raconte comment des pays entiers, particulièrement en Amérique latine, ont été trompés et ruinés par des étatsuniens voulant étendre ce qu'ils appellent l'empire global, c'est la mondialisation au profit des États-Unis, la doctrine Monroe appliquée, le drainage des ressources naturelles et économiques de pays en voie de développement par une poignée de salopards.

John Perkins a été un assassin financier, un economic hitman, EHM comme ils disent entre eux. Ces hommes, ces femmes travaillent pour quelques grandes compagnies étatsuniennes auxquelles ils font faire des milliards en plus de leur donner un contrôle certain sur une nation.

Les assassins financiers élaborent de grands modèles statistiques sur la fulgurante croissance économique que pourrait connaître le pays qui fait appel à la firme pour laquelle il travaille. Ces modèles statistiques sont néanmoins faux ou du moins, truqués : c'est connu, on peut faire dire n'importe quoi aux chiffres, il suffit de savoir les manipuler correctement. Et ça, les assassins financiers savent le faire.
À la lumière de ces "brillantes" études, il n'en faut plus beaucoup pour convaincre le pays de contracter une dette énorme : il pourra aisément la rembourser puisqu'elle doit servir à financer une croissance économique absolument extraordinaire. La plupart du temps, les grandes institutions financières de la planète (qui consentent aux pays sous-développés des prêts comportant des conditions qu'aucun pays développé n'accepterait, soit dit en passant) accordent le prêt au pays demandeur à condition que celui-ci embauchent un certain pourcentage (assez élevé de manière générale) de firmes américaines (dont celles qui a fait les "études" avant l'octroi du prêt).

C'est après que les problèmes commencent : le pays emprunteur qui comptait sur les profits générés par les investissements faits avec son emprunt faramineux déchante rapidement en voyant que les profits générés sont peut-être, au maximum, le quart de ce que les consultants lui avaient dit.
Incapable de rembourser son prêt, le pays devient alors une cible facile au chantage en tous genre et finit souvent par devoir céder ses ressources les plus importantes à une compagnie américaine en échange d'un rééchelonnement du prêt.

C'est ce qu'explique John Perkins dans ce livre.
Il explique ce que lui a fait. Et ce qui est arrivé à ceux qui ont résisté à cette forme d'impérialisme de la part des États-Unis, comme Omar Torrijos, président du Panama assassiné par la CIA, comme Jaime Roldos, président de l'Équateur, lui aussi assassiné, un peu avant Torrijos. Parce que ces deux hommes voulaient relancer l'économie de leur pays, mais ils ont refusé de se mettre à genoux devant l'oncle Sam et de se laisser corrompre par les pots-de-vin.

En Équateur, Jaime Roldos voulait instaurer un programme pour que les profits fait avec les ressources pétrolières du pays soient redistribués entre tous les habitants du pays, il s'apprêtait à faire passer cette loi peu avant son assassinat. Dès sa mort, le projet a été bloqué. Aujourd'hui, le pétrole de l'Équateur est exploité par les pétrolières américaines et le pays consacre 50% de son budget à rembourser une dette qui, finalement, a servi à financer les intérêts américains.

Dans son livre, John Perkins raconte ça, parce qu'il l'a vu, parce qu'il l'a fait, il raconte aussi l'histoire d'Omar Torrijos et du canal de Panama, de l'électrification de l'Indonésie, de la modernisation de l'Arabie Saoudite etc.


Un livre intéressant, malgré le fait que je n'arrive pas à comprendre comment quelqu'un peut faire ça : être conscient qu'il hypothèque l'avenir d'une nation entière et continuer pendant des années.
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Re: Les confessions d'un assassin financier
Posté par norbert vincent le 24/08/2006 00:54:19
Il ne reste plus qu'à espérer que ce livre ait une traduction française ... car des salopards qui pratiquent comme ce hitman , il en existe aussi en France et ce sont des "révélations" qu'ils voudraient donc voir enfouir dans "The Tomb" de Wahington, par exemple.
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L'auteur : A. B.
38 ans, Canada.
Publié le 22 août 2006
Modifié le 27 juin 2006
Lu 3 113 fois

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