| Le rêve brisé des Black StarsÇa pourrait être une histoire d'amour, hésitante à ses balbutiements et qui s'achève un soir de juillet sous le coup d'une affreuse injustice. Ce pourrait encore être la lente et timide rencontre d'une équipe avec son destin... A travers un prisme, quelque peu personnel, savourons l'épopée de cette courageuse équipe ghanéenne, surnommée les Black Stars.Avant cette 19ème Coupe du Monde, première sur le sol africain s'il est encore nécessaire de le rappeler, on connaissait finalement peu de choses sur cette équipe ghanéenne, finaliste de la dernière CAN certes, mais en étant finalement assez silencieux et avec un jeu qui semblait ne rien posséder d'exceptionnel. Alors avec l'absence d'Essien, quand j'entends dire que le Ghana est l'équipe africaine favorite pour ce mondial, j'en demeure pour le moins sceptique.
L'entrée du Ghana dans cette coupe du monde a lieu un dimanche après-midi, encore dans l'euphorie du mondial qui vient de s'ouvrir depuis deux jours, j'en assiste pas moins à un match peu emballant où le penalty du rennais Gyan, bien connu en France et depuis le mondial 2006, donne la victoire à son équipe. Mouais, moyenne cette équipe s'ils arrivent à passer, on leur dira au revoir en huitièmes...
S'en suit un match peu convaincant face à l'Australie où un penalty de l'inévitable Gyan permet aux Ghanéens d'arracher le nul dans un match soporifique où ils auraient pu essayer de l'emporter puisqu'ils se retrouvaient en supériorité numérique. Cette équipe est ennuyeuse ? Eu égard à ce match oui, mais après tout personne n'est parfait, surtout pour nous, misérable footeux francais, n'est-ce pas ?
Pour finir, match contre l'Allemagne : l'idée de voir une grosse cylindrée supplémentaire sortir dès la phase de poule m'amuse (afin d'atténuer le ridicule causé par l'équipe de France ? Non ne rêvons pas !), je me prend donc à supporter le Ghana ; défaite 1-0 sur un exploit individuel d'Ozil, il y avait peu de différences entre les deux équipes, et puis finalement ils ne jouent pas si mal que ça ces Black Stars, ils auraient même pu marquer en début de match et ont assez bien contenu les fougueux assauts germaniques. En huitièmes je les supporterais.
Huitièmes, le coup de foudre
Le Ghana se retrouve face aux Etats-Unis, le match paraît assez ouvert face à de combatifs américains qui ne s'avouent jamais vaincu (demandez à Lance Armstrong !), la déception due à l'élimination de l'Algérie et de la Slovénie qui m'avaient fait bonne impression, "à cause" des Américains, ne fait qu'appuyer mon soutien aux Ghanéens. La magnifique ouverture du score de Boateng me fait éclater de joie : le Ghana domine les débats... Avant de lâcher prise peu à peu au cours du match ; spécialistes des retournements de situation, les Américains ne se font pas prier pour égalier logiquement par Donovan. On aura droit à ces bonnes vieilles prolongations. Celles-ci redonnent des jambes taux Black stars qui retrouvent leur jeux : passes courtes et rapides, débordements permis par la vitesse de ces joueurs. Dominateur, le Ghana marque le but libérateur dès la 93ème minute par Gyan (encore !) qui résiste à la charge de son coéquipier en club Bocanegra et s'en va, d'une frappe limpide, offrir la victoire à tout un peuple. Quel suspense ce match, vous m'avez fait peur, mais je vous aime quand même !
Quarts, une histoire d'amour tragique ?
De la domination uruguayenne du premier quart d'heure, en passant par le sursaut ghannéen une bonne partie du match, de la sublime frappe de Muntari juste avant la pause, à l'égalisation de Forlan, de la prolongation dominée de la tête et des épaules par les coéquipiers de Mensah, jusqu'au penalty de Gyan qui termine sur la transversal de Muslera, nous n'avons rien oublié de ce match, surtout pas la main de Suarez qui stoppe le ballon de la main, provoquant le penalty, alors que la tête de Jonathan avait presque franchi la ligne... N'ayez crainte chère Gyan, nous ne vous en voulons pas le moins du monde, quelle pression pesait sur vos épaules à ces ultimes secondes du temps additionnel ! Quelle concentration pour ensuite transformer quelques minutes plus tard votre tir au but : Je vous admire plus que je vous hais. Malheureusement, il faudra attendre encore quatre ans au moins avant de de voir une équipe africaine franchir enfin ce cap maudit des quarts de finale...
Alors oui, on objectera toujours qu'à la place de Luis Suarez on aurait fait pareil, que ce sacrifice pour l'équipe est admirable, etc... Mais chère Monsieur Suarez, malgré votre âge qui dépasse le mien de 3 ans, je vous demande de quel droit vous avez brisé le rêve de millions de "Ghannéens" comme moi. En effet, au delà du Ghana et même de l'Afrique c'est en fin de compte, des citoyens du monde entier qui se sont identifiés à cette équipe et ont vibré avec elle. Aujourd'hui un bel épisode est clos, mais au regarde de la jeunesse de l'effectif des Black Stars, à n'en pas douter on retrouvera les Gyan, Boateng, Ayew, Mensah, Inkoom, Muntari et autres Annan en 2014 au Brésil et au sommet du foot africain lors des deux prochaines éditions de la CAN. Messieurs, chapeau bas, à l'heure du foot business et des caprices de pseudo-stars, votre courage et votre générosité dans l'effort fait plaisir à voir, l'Afrique peut être fiere de vous ! | | |
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