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Le Brésil sauvé par son étoile

Le pays organisateur de cette Coupe du Monde n'a pas manqué son match d'ouverture en l'emportant 3-1 contre la Croatie malgré un premier quart d'heure catastrophique. Mais la Seleçao a pu compter sur Neymar pour retrouver le bon chemin.


Inutile de le rappeler mais un match d'ouverture n'est jamais simple à appréhender. Ca ne l'était déjà pas lorsque le champion en titre disputait le premier match de la compétition. La Coupe du Monde 2002 en est un exemple flagrant qui restera à jamais gravé dans nos mémoires pour la simple et bonne raison que l'Equipe de France championne du monde en titre s'était inclinée en ouverture du mondial asiatique contre le Sénégal (0-1). Mais ça l'est encore plus lorsque c'est le pays organisateur qui est chargé d'ouvrir le bal. Hier, la tension était perceptible sur la pelouse et dans les travées de l'Arena Corinthians. Une foule tout de jaune vêtue attendait l'entrée en lice de leurs champions. Une première ovation nourrie de cris et d'applaudissements accompagna l'entrée sur la pelouse des trois gardiens brésiliens venus pour s'échauffer juste avant que leurs coéquipiers joueurs de champ ne leur emboîtent le pas. Le public en remit une couche beaucoup plus épaisse lorsque les Brésiliens entrèrent avec leur beau maillot jaune et vert. L'émotion était encore plus palpable sur les visages. Thiago Silva fermait les yeux, Oscar était au bord des larmes et Neymar avait le regard mêlé de concentration et d'anxiété de celui qui est parfaitement au courant que tout un pays compte sur lui et ses pieds pour emmener la Seleçao tout droit vers un nouveau titre mondial. Un moment fort qui se poursuivra lorsque l'hymne brésilien fut poursuivi a capella et la communion se fit entre les acteurs et les spectateurs entre les joueurs et leur public.
C'est sûrement cet ensemble qui fut à l'origine du match très hasardeux du Brésil qui eut un mal fou à se défaire de la Croatie, équipe croate qu'il avait battu 1-0 en phase de poule de la Coupe du Monde 2006 il y a donc huit ans. Les spectateurs dans les tribunes mais aussi les gens devant leur poste de télévision furent largement surpris de voir cette équipe se faire autant bouger par une équipe européenne de seconde zone. Ces gens-là devait avoir encore à l'esprit du Brésil qui remportait sa Coupe des Confédérations l'année dernière en étrillant à chaque fois l'adversaire qui se dressait en face de lui et même quand il s'agissait de l'Espagne. Seulement, une Coupe du Monde, c'est très différent d'une Coupe des Confédérations et il ne suffit d'avoir du coeur à l'ouvrage pour faire sensiblement la différence. Les Brésiliens parurent, dans un premier temps, paralysé par l'enjeu de cet évènement si délicat au vue du climat social pesant sur ce mondial. En face, il ne fallait pas s'attendre à ce que les Croates se laissent croquer gentiment et eux devaient se poser beaucoup moins de question et pensait beaucoup plus à aller de l'avant. Une première alerte vint d'une tête de Olic qui flirtait avec le montant de Julio Cesar avant que ce même Olic n'adresse un centre à ras de terre devant le but de Julio Cesar que Jelavic ne parvenait pas à reprendre mais que Marcelo mettait dans son propre but. Le latéral gauche du Real Madrid devenait ainsi le premier buteur de cette Coupe du Monde 2014 bien qu'il aurait préféré marquer de l'autre côté "dans les vestiaires avant le match, l'ambiance était plutôt tranquille. On était sereins mais je pense qu'on s'est fait surprendre par l'accueil du public de Sao Paulo. On est mal rentré dans notre match et je marque contre mon camp. Sur le coup, c'est un coup de massue mais on avait Neymar" reconnaissait Marcelo.


Un penalty douteux et un but refusé

Ce dernier avait tout dis. Le Brésil a Neymar et ça suffit à faire la différence. La réaction brésilienne ne fut pas immédiate loin de là car Jelavic eut l'opportunité de doubler la mise vers la demi-heure de jeu mais son coup de tête ne trouvait que les gants de Julio Cesar. Et puis le show Neymar a commencé bien qu'il aurait rapidement pu être écourté si l'arbitre avait bien vu les coup de coude adressé par le Barcelonais au niveau de la gorge de Luka Modric. Un acte aussi prémédité, méchant et gratuit aurait dû envoyer la pépite de Santos vers les vestiaires mais il ne lui fut donné qu'un simple carton jaune. Dans la continuité, il partait plein centre. Sa frappe bien que lente et un peu écrasée était si précise que Pletikosa ne pouvait empêcher le ballon d'aller heurter le poteau avant de rentrer dans son but. C'est alors que l'on fit l'énorme erreur de penser que cette égalisation décoincerait un peu le jeu brésilien mais cela n'y changea rien. Fred et Hulk paraissaient toujours aussi inexistant. Oscar peinait à trouver le bon sens à donner à son équipe. Au milieu, Luiz Gustavo tenait la baraque mais apportait trop peu au jeu offensif. Jamais on ne vit une équipe du Brésil dans une Coupe du Monde faire preuve d'autant de déchet technique.
La deuxième mi-temps ressembla à un jeu d'attaque défense incessant mais ça n'apportait pas plus de danger que ça sur le but de Pletikosa. On percevait même une certaine déconcentration dans la défense de la Seleçao qui pouvait donner de bonnes possibilités de contres croates. Fred, fantôme du match errant sur la pelouse comme une personne se demandant ce qu'elle fiche ici sans rien proposer, se décida à agir en s'effondrant par terre dès qu'il sentit la main de Lovren sur son épaule. Mr Nishimura désignait alors le point de penalty que transforma Neymar malgré le plongeon du bon côté de Pletikosa. Une décision qui resta au travers de la gorge de l'ancien défenseur de l'OL "c'est un scandale. La FIFA tient à nous parler avant la compétition. Ils se la jouent respectueux mais ils ne respectent rien du tout. On est au Brésil alors le Brésil doit gagner ? C'est une Coupe du Monde et c'est une honte de faire gagner une équipe comme cela". Une colère qui s'amplifia après que l'arbitre japonais refusait l'égalisation de la Croatie pour une charge irrégulière de Olic sur Julio Cesar. Mais les images montrait bien que Olic jouait le ballon. Le but d'Oscar inscrit du pointu après une chevauchée fantastique dans le temps additionnel donna plus de relief à la victoire de la Seleçao. Le Brésil devait absolument réussir son entrée et il l'a fait malgré une fébrilité criante mais ça ne touche en rien le rêve de sixième étoile porté par tout un peuple...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 18 juin 2014
Modifié le 18 juin 2014
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