| Le bouc émissaireEt le bouc emportera nos péchés. Il les recevra, s'en souillera et en restera frappé à jamais, tel une balaffre. Et c'est ainsi que, haï de tous, il sera éxilé dans le désert, maudit pour avoir accepté le poids des malheurs du monde. Il sera l'émissaire du salut des hommes et recevra, pour toute récompense, l'ingratitude et le rejet... Pour l'éternité...La porte s'ouvre, lentement, laissant petit à petit apparaître la lumière. Dehors le silence s'est fait. La foule s'est tue et s'écarte, laissant se former une allée droite menant à l'échafaud.
Un échafaud, il y a bien des siècles que les hommes n'en ont monté de pareils. Et il y a autant de temps qu'un homme n'a enfilé cette cagoule noire ne laissant apparaitre que. Ces yeux, froid comme la glace, devront jusqu'au bout admirer la souffrance d'un homme qui verra sa tète trancheé sans avoir pourtant commis de crimes.
C'est ainsi que l'homme sort. Il émerge de la lumière dans le froid le plus complet. La tète haute, l'air fier et le visage sans expressions, il avance dans l'allée, fixant l'échafaud et évitant à tout prix le regard de la foule. Ce regard effrayé, inquiet mais qui, malgrès tous les efforts, ne parviens à masquer le mépris, la haine et la terreur que lui inspire cet homme.
Il n'en tient pourtant pas compte, il sait tout cela. Toute sa vie, il a subit le poid de ce regard. Tout ce qui compte pour lu maintenant c'est d'avancer, ne pas faillir, ne montrer aucune hésitation. Il doit montrer au monde jusqu'au bout qu'il aura su rester l'homme qu'il a toujours été.
Toute ses dernières pensées sont maintenant tournées vers la seule personne semblant porter toute la tristesse et la douleur du monde dans ses yeux. Un enfant, son fils. Entouré de deux gardes en armure, lance à la main. Ils ne le retiennent pas, il ne compte pas s'enfuir, sa vie n'est pas en danger et son père lui a interdit de faire quoi que ce soit. Il est ainsi condamné à assisté aux derniers instants de l'homme qu'il admire par dessus tout. De sa seule famille. Il ne se doute pas des dernières pensées de cet homme sur le point de sacrifier sa vie.
"Kris, mon fils. Tu es encore jeune et ce soir tu seras orphelin. Il faudra te battre tous les jours, il te faudra du courage. Sois fort et ne salis jamais ton honneur. Maintenant regarde. Regarde et retiens bien. Ne détourne pas les yeux et incruste dans ta mémoire les derniers instants d'un homme prèt à donner sa vie pour sa famille, ses compagnons... Et le monde.
Ne pleure pas mon fils.
Je t'aime. "
Et de là tous s'accélère. L'homme atteint enfin l'échafaud. Son regard ne vacille pas, il reste fort, imposant et impressionant. Il se tourne vers la foules, la regarde de haut, et d'une voix forte, puissante et assurée cria :
" Aujourd'hui votre vie est sauve grâce à moi. Un homme bon à jeter, un déchet. Je me présente pour sauver vos vie de mon plein grès. Mais bientôt les vies de ceux que vous considérez comme tels ne sera plus suffisante pour vous épargnez. Bientôt c'est de votre sang et de vos larmes que vous devrez payez votre liberté ! "
Il s'allonge sur l'autel, on lui lève ses cheuveux, le bourreau sais la hache, la soulève...
L'enfant hurle... | | |
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