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Le

Vois comme tu le vois. Mais comprends.


Soudain, il éclata de rire. La pièce était d'une aveuglante luminosité. Les cloisons semblaient être faites de lumière pure, si bien qu'on ne pouvait savoir à quelle distance du centre de la pièce elles se trouvaient, ni discerner le sol des murs, les murs du plafond. Celui qui avait maintenant effacé toute trace d'amusement de son visage était blanc. Un blanc éclatant de lumière, si éblouissant qu'il était difficile de le regarder plus de quelques secondes. On n'aurait pu dire s'il portait des vêtements, tant son aura blafarde l'entourait et semblait le protéger de l'extérieur. Mais ses yeux. Noirs. Aussi sombres que sa peau était éclatante de lumière. L'obscurité la plus totale n'aurait été que crépuscule devant la nuit sans étoiles de son regard, et rien ne semblait pouvoir s'y refléter, toute lumière s'y perdant telle une plume dans du goudron. Le contraste le plus absolu régnait entre ce Noir et ce Blanc. Si purs l'un et l'autre que l'on n'aurait pu imaginer qu'il subsistent en la même entité. Une bataille aussi féroce que sans fin semblait avoir lieu entre eux, et cet affrontement si puissant dégageait un sentiment des plus ambigus dans l'âme de quiconque se trouvait à proximité, comme si une soudaine dualité emplissait notre corps et nous poussait à combattre un autre nous, sachant que sa fin annoncerait la nôtre.
Les échos de ce rire se répercutaient presque à l'infini, presque partout à la fois. Ici, là-bas. Et en nous. Comme s'il se moquait de nous. Pas de ce "nous" extérieur, que nous sommes capables de façonner à loisir comme bon nous semble. Mais de cet être en nous, qui est ce que nous sommes vraiment. Comme s'il se moquait de notre existence, inutile, misérable. Comme s'il se moquait de la raison qui nous pousse à vivre.
Mais il ne se moque pas. Il oblige chacun à se voir. Se voir, regarder ce qu'on est, ce qu'on était et ce qu'on est devenu. Il nous montre à nous-même. Il nous montre. Chacun voit et comprend. Pourquoi, comment, peu importe. Seul le résultat est maintenant présent : nous, tels que nous sommes en ce moment précis. Et comme privé de notre subjectivité, on peut se connaître. S'aimer, se haïr.
Se maintenant dans un équilibre parfait au centre tridimensionnel de la pièce, il avait cessé de rire. Un silence poignant, comme intensifié par l'écrasante lumière, régnait à présent.
Il observait.
Il nous observait.
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Re: Le
Posté par bershka le 09/06/2006 17:03:41
Notre conscience sans aucun doute! voilà comment je LE vois...
Re: Le
Posté par ushiwa.sasuke le 07/06/2006 08:48:47
Plutôt spécial...
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Publié le 04 juin 2006
Modifié le 12 avril 2006
Lu 1 579 fois

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