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La vie est dégueulasse

"Aller à confesse n'est pas mon genre. Pas vraiment... Et pourtant voilà que j'y cours, avec plume et papier, pour raconter ma vie. Ma dégueulasse de vie !"


"Jean aime Gloria, depuis toujours sans doute. Mais rien ne coule de soi. Il n'est pas l'homme qu'il voudrait être, sa vie n'est pas celle qu'il aurait souhaité et... Et puis merde, se dit Jean ! La vie est dégueulasse ! Alors, après tout, pourquoi s'arrêter en chemin ? La mort se donne si facilement. Un rêve de puissance. Les journaux adorent cela... Et Gloria... Sera-t-elle accessible un jour ?" (Présentation Casterman)


Décidemment les romans de Léo Malet ne cessent d'inspirer les auteurs BD. Après les célèbres aventures de Nestor Burma, adaptées avec brio par Tardi, Bonifay et Daoudi s'attaquent à "la Trilogie Noire". Ces trois romans policiers ne forment en fait pas de trame narrative qui se tisserait de récit en récit. Chaque roman (et chaque BD) peut se lire indépendamment. Mais leur groupement en "trilogie" tient à la même atmosphère sombre, à la noirceur qui caractérise cette "vie dégueulasse". Selon le scénariste de l'adaptation, Bonifay, "les trois romans sont tous des romans noirs, sombres à souhait, qui ont tous pour point commun de retracer, d'une manière ou d'une autre, la déchéance ou la chute de leur personnage central." (Interview dans Castermag n°11)


L'adaptation BD retransmet toute cette noirceur et plonge souvent le lecteur dans un malaise désagréable. Le dégoût de Jean par rapport à sa propre vie est tellement fort que nous le ressentons nous-même. Le seul soulagement, que semble éprouver ce personnage, provient de la mort qui plane tout au long du récit. Son plaisir au son des coups de feu grandit de planche en planche. La mise en page souligne ce sentiment en accentuant, de la sixième planche à la vingt-quatrième puis à la trente-cinquième, le gros plan sur le visage de Jean en pleine jouissance. La mort paraît être la seule échappatoire à cette tension oppressante. Le graphisme réaliste de Youssef Daoudi, dont c'est le premier album, est tout à fait adapté à la noirceur du scénario. On regrette cependant les fluctuations dans la qualité du dessin, notamment au niveau des visages, plus ou moins reconnaissables d'une planche à l'autre.


Alors que "La Vie est dégueulasse" est à peine sortie en librairie, Bonifay s'occupe déjà du scénario du prochain album de la trilogie pour le plus grand plaisir des amateurs de polar et de roman noir.


Série : La Trilogie Noire
Titre : La Vie est dégueulasse
Auteurs : Daoudi - Bonifay
Editeur : Casterman
Collection : Ligne Rouge
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L'auteur : Lorna Lorna
41 ans, Angers (France).
Publié le 14 octobre 2005
Modifié le 14 octobre 2005
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