| La substance...Voilà je me suis lancée... Mon premier article, une petite nouvelle que j'avais écrite pour mon cours de français... Soyez indulgent et bonne lecture.Aujourd'hui, Annabelle à 17 ans. Elle ne le sait même pas. Elle est à l'hôpital depuis sa plus tendre enfance. Cela pourrait faire trois jours qu'il n'y aurait pas de différence. Elle ne connaît pas le temps, elle n'a jamais entendu le tic-tac d'un pendule ni le tempo d'une mélodie. Le seul rythme qu'elle connaisse, c'est celui des injections. La seringue remplie de liquide ambré, la seule chose qui est un tant soit peu de couleur dans l'univers blanc, chromé, immaculé et froid de sa petite chambre. Un lieu si pur, si propre et en même temps si impersonnel...
Annabelle a le regard vague. Elle semble fixer le plafond et pourtant elle ne le voit même pas. Sa bouche est pâteuse mais elle n'a pas le réflexe de boire un peu d'eau. Ses cheveux sont sales, emmêlés. Ses cernes sous les yeux sont presque noir contrastant avec sa peau tellement pâle, pratiquement translucide, qui laisse voir les réseaux de petites veines bleues qui irriguent son visage. Elle n'a aucune volonté, aucun raisonnement, aucune perception, elle ne ressent strictement rien. Comme si l'aiguille, en injectant son venin, aspirait sa substance vitale en retour...
Pourtant, aujourd'hui, l'ennemie ne se montre pas. Au fil des heures, Annabelle semble émergée d'un long sommeil. Pantelante, hébétée, elle regarde autour d'elle et est éblouïe par l'éclait de la propreté exagérée que renvoit les murs de la petite chambre. Son regard en croise un autre, d'un noir brillant, refletant la sagesse tout autant que la naïveté. Sans crainte, Annabelle se met à lui parler :
- Bonjour toi
-...
- Comment tu t'appelle ?
-...
- Tu ne t'en souviens pas ? Ce n'est pas grave moi non plus
-...
- Tu n'aimes pas trop parler hein ?
-...
- Hum... Bah toi au moins tu ne dois jamais parler pour ne rien dire...
-...
- De toute façon je n'ai pas le temps de bavarder, je vais mourir bientôt tu sais...
-...
- J'ai choisi l'heure de ma mort ! Toute ma vie je n'ai fait que subir, comme un noyé se débattant avec les vagues, les assautsdu temps. Ce temps qui file, qui nous coule entre les doigts comme dans un sablier, ce temps que personne ne peut retenir, j'ai décider quand il interrompra sa course pour moi.
Des pas résonnent dans le couloir. Annabelle se tait vivement et se fige dans une position cahotique dans la parfaite simulation du coma médicamenté.
Une fois le battement des semelles suffisament éloignés, elle grimpe debout sur son lit et, avec d'infinie précaution, elle déplace une partie du faux-plafond et en extirpe une petite boîte en fer rouge.
- Laisse-moi te présenter mes trésors.
Lentement, délicatement, presqu'avec amour, Annabelle soulève le couvercle.
- Mes beautés !
Piquant. Tranchant. Affilé. Acérée. Coupant. Aiguisé...
Des lames, des cisailles, des morceaux de verre, tous se bousculant pour s'enorgueillir de celui qui renverra le plus de son éclat meurtrier.
Annabelle saisi la plus longue lame, à la dentition de carnassier et la fait tournoyer lentement.
Puis d'un geste brusque, sec et précis, elle abbat la lame avec une rage féroce contre son poignet gauche.
Un sourire radieux aux lèvres, elle regarde, puis quand sa vue se trouble, écoute son existence s'écoulée goutte par goutte sur le carrelage.
- Adieu mon ami sans nom...
Plus tard, une infirmière renversa le contenu de son plateau à la vue d'une morte a l'air serein, d'une mare de sang noir et d'un ours en peluche à la mine perplexe... | | |
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