| La résistance : ils ont osé dire NON à Hitler et aux allemandsQuand voter pays est occupé, vos libertés bafouées, vos amis ou vos parents arrêtés et déportés, que faire ? Résister ! Mais il y eut bien des façons d'entrer en résistance. Voici lesquelles.En tuyautant les Alliés
Mouvement des trains, état d'esprit de la population, décision du gouvernement ou de l'occupant, emplacements des troupes allemandes... Pour les Alliés toutes infos sont bonnes à prendre et les habitants des pays occupés sont les mieux placés pour les fournir. Alors très vite, de petits groupes de résistants fondent des réseaux de renseignement, qui bossent avec les services britanniques ou encore avec ceux du général de Gaulle. Les tuyaux de la Confrérie Notre-Dame permettent par exemple aux Alliés d'immobiliser les cuirassés Scharnhorst et Gneisenau dans la rade de Brest, ou de détruire une station radar en Normandie. L'outil de ces réseaux est l'émetteur – récepteur. Et son opérateur occupe un poste dangereux. Pour preuve en 1942,75% de ces pros du morse ont été arrêtés après avoir été dénoncés ou repérés par les voitures équipées de goniomètre de la Gestapo. Les résistants allemands, eux aussi tuyautent les Alliées. Les membres de "l'Orchestre rouge" préviennent les Soviétiques début 1941 qu'Hitler, en dépit de ses promesses, compte attaquer l'URSS. Staline n'y croit pas. Ceux du "Cercle de Kreisau" aussi préfèrent une défaites allemandes à une victoire du nazisme. Alors ils communiquent les projets d'offensives du Führer aux alliés. Mais eux non plus ne sont pas pris au sérieux.
Par les armes
Quand on pense "résistants" on imagine des gars dépenaillés, une armes à la main. Pourtant en France, la Résistance n'en vient à la lutte armée que sur le tard. En tout cas moins vite et moins fort qu'ne Grèce, en Russie ou encore en Yougoslavie. Pourquoi ? D'abord, chez nous, ça fait un bail qu'on ne règle plus les problèmes à coup de fusil, mais grâce à la loi. Prendre les armes ne va plus de soi. Et puis, l'occupation n'est pas du même acabit qu'à l'Est où les Allemands comptent exterminer de larges pans de la population. Autant dire que ces occupés-là n'ont rien à perdre. Alors les civils, mêlés à des soldats d'unités vaincues qui ont échappée à la capture s'organisent pour former des armées de partisans. Dans les zones occupées de l'URSS, ils reprennent des régions entières. Ils lancent des opérations commando contre des trains, contre des troupes ennemies isolées... En Biélorussie, en décembre 1943, ils sont 370000. C'est sans doute en Yougoslavie que cette résistance est le plus efficace car elle bénéficie de parachutage d'armes britanniques. Ailleurs, les moyens manquent ! En France, tant qu'il n'y avait que quelques petits groupes paramilitaires à équiper, ça allait. Mais à partir de début 1943, pour échapper au STO, des milliers de jeunes partent se planquer dans la cambrousse. 10 à 20% rejoignent les maquis, ces groupes de résistants tapis dans le foret et les montagnes. Il faut donc les former. Et les armer. Mais les Alliés y rechignent. Pendant les long mois de la libération, les maquisards vont pourtant se battre avec leurs faibles moyens. Ils n'ont porté aucun coup majeur aux Allemand, mais ils les ont harcelés et gênés. Ce qui a bien aidé les troupes alliées.
En publiant des journaux clandestins
"Des tortionnaires boches brûlent et asphyxient des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants juifs déportés de France." Jamais la presse officielle française aux mains des Allemands ou du gouvernement collaborateur de Vichy n'aurait publié cette info. Le J'accuse d'octobre 1942, si ! Car, pour apprendre que les Allemands pillent les ressources de la France, pour suivre les succès des troupes alliées, ou des groupes résistants, c'est du côté des canards clandestins qu'il faut regarder. Quasiment chaque mouvement résistant en publie un. Pourquoi ? Expliquer son combat, secouer les consciences, mais aussi pour recruter. On commence par lire un journal interdit, puis on accepte d'en faire circuler quelques-uns, et de fil en aiguille, on se mouille jusqu'au cou. Attention, la résistance par plume, n'est ni simple, ni sans risque. Il faut du papier, qui est rationné, et de quoi l'imprimer. Les premiers canards sont tapés à la machine. Ca va pour les 7 exemplaires du premier numéro de Libération Nord en décembre 1940 mais pas pour les 50 000 de ce même journal en 1944. Là, il faut la complicité d'un imprimeur, celle de cheminots pour répartir des exemplaires aux quatre coins du pays, des volontaires courageux pour les distribuer, souvent de la main à la main. Ceux qui font le journal ou le distribuent risquent la déportation ou la mort. Juste le lire peut vous expédier derrière les barreaux. Il empêche, en 1944, plus de deux millions de Français lisent cette presse interdite. Soit une audience supérieur à celle des feuilles de chou officielles.
Par la grève
Un demi million de travailleurs hollandais en grève en avril 1943 s'opposent à l'envoi des anciens prisonniers de guerre comme main-d'œuvre pour les usines allemandes. Pour stopper le mouvement, l'occupant exécute des dizaines de grévistes, ce qui fait basculer de nombreuses personnes du côté de la Résistance. En mai 1941, c'était les mineurs belges et français qui avaient cessé le travail pour obtenir, entre autres, des rations alimentaires supplémentaires pour toute la population. Les Allemands, qui avaient trop besoin de charbon, ont cédé, mais ils ont déporté 235 Français. La grève des cheminots hollandais en septembre 1944, elle, est destinée a freiner les troupes allemandes tandis que les Alliés tentent une percée. En représailles, les Allemands affameront les Hollandais tout l'hiver !
En enseignant
En Pologne, après s'être débarrassé des têtes pensantes, fin 1939, Hitler ferme les écoles. Ainsi, les intellectuels éliminés ne seront pas remplacés. Seules les écoles primaires survivent, mais sans leçon d'histoire, de géographie, ni de polonais. Alors, rapidement, des cours clandestins s'organisent : les komplety. On y enseigne les matières interdites du primaire, et l'enseignement complet du secondaire. Planqués dans les locaux de l'Eglise ou chez des particuliers, 70% des lycéens poursuivent ainsi leurs études et 20% passent le bac en secret. Les facs aussi rouvrent en cachette avec des cours en petit comité. Le tout géré par un ministère de l'Education clandestin et financé par le gouvernement polonais en exil. Grâce à beaucoup de prudence et d'entraide, 100 000 jeunes ont ainsi été scolarisés, malgré Hitler.
En faisant de faux papiers
"Papier, s'il vous plaît !". Et soudain la vie du résistant ne tient plus qu'à la qualité de sa fausse carte d'identité, de sa fausse feuille de démobilisation, de sa carte d'alimentation bidon... Alors, très vite, les mouvements de résistants se sont dotés d'un service "faux papier". Pour les résistants passés dans la clandestinité totale on préfère les "vrais faux papiers", obtenus avec la complicité d'employés de mairie et de préfecture. Dessus, tout est vrai : le tampon, le timbre fiscal, la signature du préfet, sauf... L'identité !
Par des attentas
Le 21 août 1941, à Paris, le jeune Pierre Georges tire sur un officier allemand et s'enfuit. Cet attentat est le premier d'une série menée par les résistants communistes. La riposte allemande est a chaque fois la même : exécuter des dizaines de personne qui n'ont rien à voir avec l'affaire. Alors, l'opinion publique a tendance à désapprouver ; d'autant plus que ce ne sont pas quelques officier de moins ou de plus qui changeront la donne. Mais, par ses représailles, l'occupant, qui jusqu'alors se faisait passer pour juste et correct, dévoile sont vrai visage : celui d'un tyran injuste et cruel. En Allemagne, c'est Hitler en personne que la résistance local veut éliminer. Des groupes de résistants, civils et militaires, souvent très haut placés, se sont en effet regroupés pour fomenter un coup d'Etat dont le point de départ est l'assassinat d'Hitler. Mais, le Führer a une chance pas croyable ! Un coup, la bombe planquée dans la cale de son avion ne se déclenche pas. Une autre fois, il reste moins longtemps que prévu à une visite, et le colonel Von Gersdorff n'a plus qu'à filer aux toilettes pour désamorcer la bombe à retardement qu'il portait. Enfin ; le 20 juillet 1944, le colonel Von Stauffenberg, lors d'une réunion au QG de Hitler, dépose tout près de ce dernier une mallette piégée et quitte la séance. Mais primo il n'a pu amorcer qu'une des deux charges de l'attaché-case, et deuxio, un participant a déplacé la mallette. Du coup, Hitler n'est que légèrement blessé. Les conjurés sont arrêtés et fusillés le soir même.
En démissionnant
Que peut faire organisation sportive, religieuse ou professionnelle quand nazis veulent la convertir à leurs idées ? En Norvège, l'Eglise officiel de l'Etat répond "Pas question !". Et quand Quisling, le chef de file du parti nazi norvégien est propulsé par les Allemands à la tête du pays, les autorités religieuses boycottent la cérémonie célébrée pour l'occasion à la cathédrale d'Oslo. Le Doyen démissionne, et les évêques déclarent que l'Eglise n'est plus celle de l'Etat ! Quand ce même parti nazi norvégien crée un organisme auquel doivent s'affilier toutes les fédérations sportives du pays, ces dernières choisissent de s'autodétruire. Au Pays-Bas, ce sont les toubibs qui sont contraints d'adhérer à un nouvel ordre des médecins qui prône les valeurs nazies et exclut les médecins juifs. Ils refusent et se voient infliger des amendes à répétition. Au lieu de payer ou de céder, ils déclarent cesser d'exercer. Ils recouvrent leur plaque d'un tissu et continuent à soigner leurs patients en douce.
Par des sabotages ou de la glandouille
Leur travail profite aux Allemands, mais ils en ont besoin pour vivre. Alors, pour résister, des ouvriers ou des mineurs feignent les cadences. Par exemple, dès fin 1941, les mines belges fournissent un tiers de charbon de moins qu'avant. La palette des actions est large : bosser à deux à l'heure, comprendre les directives de travers, mal serrer un boulot pour que les engins fabriqués tombent en panne peu après leur sortie d'usine. Autre possibilité : endommagé une pièce de son outil de travail après avoir fait disparaître toutes celles de rechange. Et, en attendant les répartitions, l'usine ne contribue plus à l'effort de guerre allemand. Des cheminots retardent des trains, les font tomber en panne. Ou changent la plaque qui indique leur destination. Sabotages moins discrets : la ligne téléphonique coupée, la voie de chemin de fer démembrée qui fait dérailler le train en route pour l'Allemagne, ou carrément l'usine qui saute ! En France, pendant la première moitié de 1944, il se produit en moyenne un sabotage toutes les 35 minutes.
En défilant
11 novembre 1940 : des milliers de Français se rassemblent pour célébrer la défaite de l'Allemagne lors de la 1ère guerre mondiale. Ils portent de vêtements ou des cocardes tricolores, ou encore deux cannes à pêche : "deux gaules" en argot ! L'intérêt de ces défilés ? Rappeler à l'Occupant qu'une partie de la population n'est pas gagnée à sa cause et le hait. Mais aussi, dire aux résistants qu'elle les soutient. Encouragements bien reçus et appréciés.
En sauvant des persécutés
Dans tous les pays occupés, des personnes ont tendu la main à ceux que les nazis et leurs complices traquaient. En France, grâce à des filières d'évasion qui s'organisent au lendemain de la défaite, 80 000 prisonniers de guerre évitent le Stalag. Ensuite, ce sont les aviateurs britanniques tombés sur le sol Français que les réseaux résistants planquent chez des bonnes âmes le temps d'organiser leur retour. Autres opprimés à protéger, les communistes, les résistants passés à la clandestinité, et bien sûr les Juifs. Le sauvetage le plus hallucinant de cette triste période les concerne. Il a lieu au Danemark. Et commence quand l'attaché d'ambassade allemand prévient la résistance danoise qu'une immense rafle aura lieu dans quatre jours. Les dirigeants de la communauté juive aussitôt prévenus propagent la nouvelle. Le jour de la rafle, les Allemands ne trouvent que 475 juifs sur les 7695 que compte le pays. Tous les autres ont été cachés par la population. Ils sont évacués les jours suivants en Suède par bateaux. Des particuliers et des banquent prêtent de l'argent pour payer les bateaux. La police guide ceux qui ne trouvent pas la route du port. Succès total : plus de 95% des Juifs danois sont sauvés. En France, où la communauté juive compte 300 000 personnes, les trois quarts échappent aux camps d'extermination. Au péril de leur vie, des Français ont accepté de cacher chez eux des familles entières ou de faire passer des dizaines d'enfants juifs en Espagne. Grâce au courage de ces personnes-là, la proportion de Juifs déportés n'a pas été comme au Pays-Bas de 75%.
En s'exilant
De 1940 à 1944,30 000 Français quittent leur pays, leur famille et leur boulot pour rejoindre ceux qui combattent encore. L'exil est aussi le choix du roi Haakon de Norvège, de la reine Wilhelmine des Pays-Bas, ou encore du président de Pologne Wladyslaw Raczkiewiecz et de leurs gouvernements. Ces dirigeants seraient-ils lâches ? Non, ils quittent leur pays pour que la population sache qu'ils n'acceptent pas l'Occupation et pour représenter leurs intérêts à l'étranger. Pour de Gaulle, c'est différent. Il n'est pas chef d'état. Au départ, il n'est rien et il a toujours un gouvernement en France : celui de Vichy. Mais le général clame que la vrai France est celle qui continue la lutte, celle que lui représente. Il parvient finalement à en convaincre Churchill, Roosevelt, et surtout la population française, puisqu'à la libération les Alliés lui laisseront prendre les rênes du pays à leur place. Et les français n'y trouveront rien à redire.
En étant complice des résistants
Pour finir, que dire de la concierge qui prévient ses locataires que la Gestapo arrive, du paysan qui nourrit les maquisards à petit prix ? Et de tous ceux qui auraient pu dénoncer les voisins qui cachent un pilote britannique ou un enfant juif et qui au lieu de ça, leur lancent des sourires complices et rassurants ? Quelque part, eux aussi, à leur façon, ont dit non à l'Allemagne nazie et à son oppression. | | |
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