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La mort

Ceci est l'histoire d'une fille qui va voir sa vie changer après un accident de voiture, qui n'a plus aucun repère et qui n'a aucune réponses à ses questions. C'est une histoire qui est basée sur un thème grave : la mort. Cette histoire ne défend pas le suicide, mais expose une des raisons qui poussent des gens à se supprimer. C'est une philosophie de la vie qui est malheureusement celle de certaines personnes. Cette histoire est inspirée d'une histoire vraie.


Il faisait nuit, j'étais sur le chemin de ma maison comme tous les soirs lorsque je rentrais des cours. On était en plein hiver, il faisait froid, et les flocons de neige qui tombaient par milliers m'empêchaient d'avancer trop vite. En un sens, ça m'a sauvé la vie, mais ça l'a aussi complètement changée.
Comme je le disais, je rentrais des cours, il devait être aux environs de 19h00. Les voitures n'étaient pas nombreuses sur les routes, d'ailleurs il n'y avait personne dehors. Il y avait juste le bruit du vent et de mes pas qui étaient audibles, rien à part ça, ne laissait croire que quelqu'un marchait sous cette nuit d'hiver.
J'étais transie de froid, l'air glacial s'engouffrait à travers les manches de mon manteau, mais cela ne m'a pas empêché de voir ce que j'ai vu. Au contraire, cela m'a totalement réveillée. Je passais devant un des plus vieux lampadaire de la ville, celui qui avait été bien vite parsemé de graffitis pour couvrir la rouille qui menaçait de le faire tomber. C'est là, tout juste à côté de ce poteau que ma vie a changé, radicalement.
Je voulais traverser la rue, et j'étais tellement engourdie par le froid que je n'ai pas vu la voiture arriver, il n'y a que quand j'ai percuté les phares que j'ai réellement su ce qu'il m'arrivait.

La plupart des gens, après un accident, ne se souvienne de rien, ou alors de presque rien. Moi c'est tout le contraire. Je me souviens de chaque minutes et de chaque secondes passées à attendre que quelqu'un me délivre de cette douleur. J'étais seule, éperdument seule, dans cette nuit noire d'un hiver glacial.
Cette nuit là, n'a pas été celle de ma mort, elle n'était pas encore arrivée. Je ne sais pas pourquoi, et d'ailleurs, je ne veux pas le savoir. Quand la lumière du jour pointait son nez à travers les rideaux des familles des beaux quartiers de la ville, j'étais toujours étendue là, au milieu de la route, sous un petit tas de neige.
La voiture qui m'a renversée ne s'était pas arrêtée, encore quelqu'un de pressé, il y a encore des gens de cette espèce, il y en aura toujours, malheureusement.
Je n'ai pas vu ma vie défiler devant moi, je n'ai pas vu de lumière blanche, ni d'ange ou de paradis, je n'ai rien vu de toute cela. J'avais garder les yeux grands ouverts, c'est à ce moment là que j'ai jeté un regard totalement différent sur le monde qui m'entourait.
Pour moi, la nuit a été longue, très longue et très noire. J'essayais de ne pas penser à la douleur qui envahissait peu à peu toutes les parties de mon corps, mais en vain. La douleur était insupportable, chaque secondes de vie étaient un véritable enfer.

Un homme avec une casquette verte est sorti sur le perron et a regardé aux alentours, et il m'a vu, devant chez lui, recroquevillée dans une bulle de douleur, quasi inconsciente.

Pour les médecins, j'étais un cas très impressionnant, j'avais réussi à survivre à une nuit de froid alors que j'avais des blessures graves. J'étais un parfait exemple de la résistance du corps humain à des conditions extrêmes... et quelles conditions ! J'étais devenue, en l'espace d'une nuit, l'attraction majeure de notre ville. J'étais à la merci des journalistes ainsi que des scientifiques. Les uns prenaient des photos et écrivaient des articles, les autres étudiaient mon cas avec la plus grande attention qu'on eu pu faire à une jeune californienne récemment diplômée en droit. Moi dans tout ça, je n'avais pas mon mot à dire, moi l'actrice principale du film.
La pellicule devait être rayée !
J'ai laissé faire tout le monde pendant mon séjour à l'hôpital, tout d'abord parce que je n'avais pas la force de corriger toutes les bêtises dites dans les journaux de la ville, et ensuite parce qu'il aurait été malvenu de faire des remarques désobligeantes à des médecins qui m'avaient tenu chevet durant tout le temps de ma guérison ! Mais je savais que tout ça n'était qu'une passade et que dans quelques heures ils auraient oublié qui j'étais.

Quand tout est rentré dans l'ordre, j'ai pu enfin rentrer chez moi. Il était environ 21h, j'avais été retardée avec tous les papiers à signer pour enfin sortir de l'hôpital. J'ai pris une rue semblable à celle où j'avais été renversée, et j'ai pressé le pas. A cette heure là, il n'y avait personne, la nuit était encore plus noire, et les vieux réverbères constituaient la seule source de lumière.

Quand je suis enfin arrivée chez moi, il n'y avait personne, comme d'habitude. ma mère était au travail et mon père... mon père nous avait abandonné quand il a su qu'elle était enceinte. C'était un ivrogne, trop amoureux de sa boisson pour prendre des responsabilités. Tout l'argent passait dans les bars à boire jusqu'à plus soif et à regarder les serveuses faire leur spectacle. C'était le genre de père à ne pas connaître. D'ailleurs s'il devait reprendre contact avec nous, je crois que je refuserais de le voir.
Je me fis à manger et monta me coucher. Jamais plus je ne revivrais des jours comme ceux là.

Le lendemain, ma vie continua comme si rien n'avait changé, comme si l'accident que j'avais eu ne comptait pas. Je suis redevenue la petite étudiante insignifiante que j'étais. Au fond, pourquoi cela aurait-il changé ? Moi je suis brutalement revenue à la réalité, mais les autres avaient continué à vivre, c'était tout à fait normal.
Depuis que je suis rentrée de l'hôpital, depuis que tout le monde me connaît comme la "fille du journal", je me pose des questions sur tout, absolument tout. Je sais que je suis impuissante face à presque toute les situations les plus graves, je sais que je ne peux pas changer le monde, et même si je voulais essayer, j'en serais incapable... mais je ne sais pas si j'aurais un jour des réponses à mes questions. Peut-être que c'est comme ça que ça fonctionne, peut-être qu'on a des réponses quand on s'y attend le moins, de même qu'on a la paix le jour où on espère plus.
En attendant moi je reste avec tout ce qui me tracasse et que personne ne peut comprendre. Je suis exécrable avec tout les gens que je côtoie, je ne fais aucun effort pour vivre décemment, je me laisse aller totalement. Ma mère me dis que c'est une période de transition, que ça va me passer, mais au fond de moi, je sais que plus rien ne sera comme avant. Les oiseaux ne font plus le même bruit, la nourriture n'as plus le même goût dans ma bouche, et même les gens qui m'entoure sont différent. Peut-être parce que je le suis aussi. Je n'en sais rien, je ne suis plus sûre de rien de toute manière. Je sais juste une chose, que j'aimerais remonter dans le temps pour arriver à ce jour si froid ou cette personne si lâche m'a renversée. J'aimerais encore être étendue par terre, à regarder passer la vie à grand pas devant moi, à entendre avec un son de plus en plus sourd le vent qui frappe mon visage, à sentir mon cœur ralentir en mon souffle devenir de plus en plus faible. J'aimerais encore être face à la mort pour que sa faux achève ma douleur.
Je suis déjà mort, alors pourquoi faire semblant de vivre dans un monde comme celui-là ? Pourquoi vivre en enfer ?
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Re: La mort
Posté par papillon elfique le 27/08/2004 19:18:39
tres belle histoire et bien ecrite mais je me pose juste une question:inspiree d'une histoire vrai certe mais jusqu'a quel point?tu as pris ca dans le journal ou tu connais la personne?
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Publié le 21 août 2004
Modifié le 21 août 2004
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