| La fin d'un cycleHier soir, la Croatie a éliminé sèchement la France sur le score de 30 à 23 en quart de finale du chamionnat du monde. Une défaite qui annonce la fin du règne des Experts au milieu du handball mondial.On savait que ça allait arriver un jour comme les espagnols savent que leur domination footballistique ne durera pas plusieurs décénies encore. Le savoir, c'est une chose mais on ne pense jamais que la fin sera proche et on espère que ça finira le plus tard possible. Pourtant, il faut s'y résoudre, les Experts ne sont plus ce qu'ils étaient. Après un huitième de finale compliqué mais heureux contre l'Islande dimanche dernier (30-28), la marche qui se nomme Croatie était un peu trop haute pour les hommes de Claude Onesta. On put s'en apercevoir assez tôt dans ce match pourtant, il n'avait si mal commencé pour les bleus qui voyaient, dès leur première attaque, Vukovic prendre un carton rouge après un attentat sur Xavier Barachet. Pendant près de deux minutes trente de jeu, ce sont les français qui menèrent le temps que Jérome Fernandez et Mickaël Guigou ajustent par deux fois Alilovic, le portier croate. Mais cette avance de deux buts n'étaient qu'éphèmère et les rouges et blancs ne mirent pas beaucoup de temps avant de réagir. Dans un premier temps en revenant au score puis, en prenant les devants profitant des mêmes errements défensifs qui entachaient tous les matches des bleus depuis le début de la compétition. Cette avance, d'un ou de plusieurs buts suivant les moments du match, les croates la gardèrent jusqu'à la fin sans jamais laisser à leurs adversaires un seul petit espoir de se qualifier pour les demies-finale.
Les supporters présents dans la salle de Saragosse ou ceux qui étaient assis dans leul fauteuil ont cru à un come-back quand, à la mi-temps, l'écart n'était que d'un but (13-12). Même après un quart d'heure en seconde période, la France se trouvait encore à un but des croates mais la fin de match sera baclée et on connait la suite. Ce quart de finale renvoyait tous les soucis entraperçus depuis dix jours. Thierry Omeyer, un peu en difficulté depuis le début de ce mondial espagnol, réussissait pourtant à stopper quinze tirs adverses. Mais un phénomène agaçait. A chaque ballon arrêter ou intercepter, soit les contres-attaque étaient trop précipitées, soit les tirs ne rentraient pas. Autant dire qu'on ne marquait pas. Pour Didier Dinart, cet échec était autant personnel que collectif "je me suis senti un peu mieux que contre l'Allemangne ou l'Islande mais ce n'était toujours pas mon niveau habituel. Sinon, on a manqué de rythme pour ésperer faire vaciller la Croatie. On ne va pas se chercher d'excuse. La Croatie a été meilleur que nous ce soir, ce n'est pas plus compliqué que ça. Ils méritaient d'aller plus loin". Alors que Xavier Brachet parlait d'autre chose "défensivement, on a été meilleur qu'au début de la compétition. On était en place mais on a tout gâcher offensivement. La défense croate nous empêchait de nous mettre en bonne position et on n'a pas marqué quand on aurait pu, c'est dommage".
Karabatic moins influant
Le symbole de cette défaite est sans doute Nikola Karabatic. Irréprochable depuis le début de la compétition, il était le guide de cette équipe de France en plein doute autant dans le secteur offensif que défensif. Il n'hésitait pas à enchaîner les buts et les passes décisives. Et quand ça ne voulait pas rentrer dans le but, il allait au contact et provoquait bon nombre de jets de sept mètres. Il s'était donné un défi, celui d'être meilleur qu'il n'a jamais été pour montrer à ses détracteurs que ses déboires récents avec la justice ne l'affectaient pas plus que ça. Même lorsque, deux jours après le premier match de la compétition face à la Tunisie, on apprend sa convocation devant le juge aux côtés de son frère Luka, il ne transparait rien dans son jeu. Lui, compétiteur dans l'âme, est heureux de retrouver la route des croates, ses ennemis préférés. Ces mêmes croates auront raison du meilleur joueur français qui paraissait quelque peu hors du match avec un seul et unique but et trois passes décisives. Ce match raté peut cependant trouver une explication. Hier matin, en tout début de journée, il apprend les nouvelles fraîches à son sujet comme quoi il serait resté deux heures sur le siteParionsWeb avant le match en question. Il ne l'a pas montré, il a participé à l'entraînement de onze heures trente comme si de rien n'était et a fait sa sieste. Mais sur le terrain, il n'y étaitn pas, ce qui constitue un échec pour le demi-centre montpellierain, ce qui explique qu'à l'issue de la rencontre, il ait refusé de s'exprimer aux médias.
Avec un Nikola Karabatic hors du coup, un Daniel Narcisse toujours aussi discret malgré ses trop rares éclairs de génie, un Jérome Fernandez trop hésitant au tir et un Xavier Barachet qui ne tente pas assez et qui joue trop dans la latéralité, les bleus devaient s'en remettre à son pivot Cedric Sorhaindo, qui faisait presque oublier l'absence de Bertrand Gille. En première mi-temps, c'est lui qui permet aux siens de revenir avec un écart aussi faible et sa baisse de régime en seconde périodeen coïncide avec le déclin des français. Mais il est clair que ça ne pouvait pas suffire pour battre cette équipe de Croatie.
L'équipe de France, c'est depuis 2006, deux titres de champion d'Europe en 2008 et 2010, deux consécrations en championnat du monde en 2009 et 2011 mais surtout deux sacres olympiques en 2008 et en août dernier à Londres. Cette équipe n'est plus et cette défaite en quart de finale de championnat du monde sonnait sans doute le dernier match de certains cadres. Daouda Karaboué, la doublure de Thierry Omeyer depuis'un bon moment, a déjà annoncé que le niveau international était fini pour lui. Vraissemblablement, ce devrait être la même chose avec Didier Dinart mais son discours d'hier soir n'avait pas pour but de préciser "vous apprendrez la décision assez tôt dans la presse. Ça ne sert à rien de dire ça maintenant après une telle déception". En ce qui concerne Jérome Fernandez, en deça de son niveau habituel, a fait savoir qu'il souhaiterait continué "tant que je serais persuadé de pouvoir apporter quelque chose à cette équipe, je ne pourrais pas arrêter. Je me sens de rester surtout que les prochaines échéances sont importantes. Je pense aux Jeux Olympiques de 2016 à Rioet aux championnats du monde de 2017 organisés en France". | | |
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