| La contrebasseNéophites, connaisseurs, amateurs, confirmés... Bienvenue sur cet article consacré à la contrebasse...La contrebasse est le plus grand (elle mesure entre 1,60 m et 2 m) et le plus grave des instruments de la famille des cordes frottées. La contrebasse est apparue plus tardivement que les autres instruments de la famille (violon, alto, violoncelle). Il a pourtant garder une originalité de leurs ancêtres : l'accord en quarte des violes (MI - LA - RE - SOL). Autre originalité, on lui adjoint parfois une cinquième corde (un DO 0) sonnant une octave plus bas que la note la plus grave du violoncelle. La tessiture de la contrebasse atteint alors 4 octaves, du DO 0 au DO 4.
Les partitions d'orchestre pour contrebasse se "contentent" souvent de doubler les violoncelles à l'octave inférieure. Mais la grande richesse de son jeu a incité les compositeurs à lui consacrer de plus en plus des pièces à part entière.
Avec la trompette et le saxophone, la contrebasse est l'instrument de prédilection des jazzmen. Ils ont explorés différents modes de jeux.
Avec l'archet ou sans l'archet, leur imagination a été fertile. Avec, on peut jouer "normalement", une formation classique, comme on l'apprend dans les conservatoires (une vie y suffirait-il ?). Voulez-vous jouer l'archer à l'envers, côté bois ? On dit "col legno" : "battuto" en frappant, "tratto" en frottant... Et sans l'archet, il y a le pizzicato où l'on pince la corde avec le doigt ou encore le pizz bartok où la corde est pincée très fort et la corde vient frapper la touche...
Historique
Malgré une facture bi-dimentionnée par rapport à la basse, la contrebasse encore parfois si peu connue a toujours eu d'ardent promoteurs, tant au niveau des compositeurs que des interprètes. Successeur de la contrebasse de viole, elle connaît ses premiers virtuoses à la période classique sur des concerti de Sperger, Vanhal, Pichl, Hoffmeister, Dittersdorf, Haydn, Mozart, et son rôle à l'orchestre devient plus indépendant dès le début de la période romantique avec Beethoven et Berlioz, pour ne citer que les plus connus. L'école allemande, très "symphonique ", a développé une très solide technique d'orchestre au XIX° siècle, tandis que l'Italie "belcantiste " a fait plutôt surgir des virtuoses solistes comme Dragonetti et Bottesini. La France, résolument tournée vers le ballet et l'opéra n'a eu une véritable école que tardivement. Elle est voisine en conception de l'italienne, et issue de la technique du violoncelle, puisque souvent en l'absence de contrebassistes purs, le rôle très important du 16 pied était assuré par des violoncellistes reconvertis.
Le retard de son émancipation dans le monde de la musique vient du fait que ni la forme, ni la taille, ni l'accord, ni l'archet n'ont été unifiés au départ, et il faut bien avouer que rien n'est encore fixe aujourd'hui.
Les formes varient à l'infini selon les recherches des luthiers entre celle de l'ancienne viole de gambe, celle du véritable "meuble " qui consiste à multiplier par un même nombre les proportions du violoncelle, et celle identiques, mais recoupée dans la partie supérieure pour une meilleure accessibilité dans l'aigu (forme poire).
L'accord parti au XVIII° siècle de celui de la viole (concerto de Dittersdorf) c'est stabilisé sur 4 cordes accordées en quartes (mi la ré sol), bien qu'il existe encore aujourd'hui un club de défenseurs de l'accord en quinte.
Les différentes parties de l'instrument, en détails : le chevalet
Un chevalet est une planchette de bois d'érable placée perpendiculairement à la table d'harmonie, entre les ouïes, et servant à soulever et à tendre les cordes. Pour l'anecdote, les cordes font supporter au chevalet une pression de 13kg. Les chevalets peuvent être fabriqués en d'autres matériaux : matériaux composites, lamellés collés, os, matériaux thermoplastiques, tels les polycarbonates, acétates, etc.
Cependant l'érable reste souvent l'unique matériau utilisé pour les instruments à cordes frottées dans la tradition des Luthiers (voir le brevet d'invention de Nikolaj Palahniuk -I. N. P. I-1987- pour des formes nouvelles en trois dimensions, et de matériaux très divers).
De nouvelles formes en trois dimensions sont testées avec parfois des résultats acoustiques remarquables. Comme pour les cordes, la recherche acoustique et scientifique continue de bouleverser une tradition établie et permet des améliorations notables.
La table d'harmonie
La table d'harmonie est la partie de l'instrument de musique qui reçoit directement la vibration à amplifier, de la corde au travers du chevalet. Il s'agit d'une feuille de bois très mince (de 1 à quelques mm) et étendue, faite généralement en épicéa. Dans certains instruments traditionnels, c'est une peau sous tension qui joue ce rôle. Certains essais ont été faits avec d'autres matières, tels qu'une tôle, mais avec des succès mitigés.
La table d'harmonie, si fine et étendue, doit être rigidifiée (ou "mise en tension") par un "barrage (musique)", c'est-à-dire des barres de bois collées sous la table. Ce barrage, rarement visible, constitue un élément fondamental dans la sonorité de l'instrument. Le plus souvent, c'était un secret jalousement gardé. (Pour l'anecdote, nos ancêtres les enquêteurs de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert se sont faits rouler dans la farine par les facteurs de clavecin de l'époque, et l'illustration qui a été publiée correspond à un barrage absolument inutilisable !).
Dans de nombreux instruments, la table d'harmonie est percée d'orifices qui permettent à la caisse de n'être pas un espace clos, et donc à l'air qu'elle contient d'être en relation avec l'air extérieur. Ces orifices portent différents noms : rosace (de forme ronde) pour le luth, la guitare, le clavecin, ouïes pour les violons (en forme de "S") et les violes (en forme de "C"). L'influence sur l'acoustique de l'instrument est probable mais mal connue.
Les cordes
En musique, et plus précisément en organologie, une corde est un fil (ou un câble) sous tension, qui, mis en mouvement, entre en vibration et devient le siège d'une onde stationnaire produisant un son.
Dans la pratique, les cordes ont toujours leurs deux extrémités fixées à un support solide. Les vibrations sont transmises par un chevalet dans le cas de la famille des cordes ou directement à un corps sonore, pouvant être le support lui-même, qui joue le rôle de résonateur et d'amplificateur, la table d'harmonie dans l'exemple de la harpe.
En théorie, la hauteur du son qu'elles vont produire ne dépend que de leur longueur, de leur tension, et de leur poids par unité de longueur. La formule mathématique s'applique en effet aux cordes sans raideur et infiniment minces. Comme les cordes ont toujours une certaine raideur et un certain diamètre, la matière dont elles sont composées a une certaine influence sur le spectre harmonique du son qu'elles produisent, d'un timbre d'autant plus dense que la corde est raide.
Ainsi une corde d'acier et une corde de boyau n'ont pas le même timbre. Le timbre évolue également en fonction de la tension de la corde, le plus riche étant obtenu par une tension ni trop faible (timbre que l'on peut qualifier de mou, terne, tremblant, gras), ni trop forte (timbre acide, acre, éclatant, brillant à l'excès, direct). | | |
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