| Là-bas (retour)A la manière de Colette (extrait de "La Maison de Claudine"), j'ai composé un texte de registre lyrique qui fasse voir un endroit que j'ai aimé et dans lequel j'ai laissé une partie de moi-même. J'ai eu le souci de rendre compte des sentiments qui s'attachent pour moi à ce lieu (rédaction)Voilà un an que j'ai quitté cet endroit. Un an que j'ai laissé à l'abandon ce lieu. J'y reviens enfin. J'observe sur la route le paysage qui défile sous mes yeux. Cette route que j'ai si souvent empruntée pour rendre visite à mes amis et à ma famille. Je reconnais l'ombre de ces grands arbres qui bordent la route. Il faisait si bon y être lors de la canicule. Nous nous approchons de minutes en minutes, de secondes en secondes. L'impatience monte en moi.
J'y suis enfin
J'y suis enfin ! Les arbres laissent place à de petites maisons. Avec leur toit en chaûme et leurs murs de couleur écrue, elle font penser à de petites chaumières où il fait si bon se réfugier. Ce village inspire la fraternité. Il y flotte un parfum de bienveillance. A peine descendue de la voiture, je me précipite vers la mare du village. Je me visualise mes amis pêchant avec comme seul appât, les sauterelles. Ces insectes que je capturais sans la moindre difficulté. Comme si elles acceptaient leur sort pour que nous nous amusions. Les poissons aussi se laissaient attraper sans inquietude. Il faut dire que nous les relachions aussitôt. Peut-être était-ce le même et unique poisson que l'on pêchait et repêchait ! Lui aussi participait à nos chaudes journées au bord de la mare. Les rayons de soleil s'y reflètent pour illuminer ce lieu d'une présence enchanteresse. A côté se dresse une ancienne "boulangerie", comme les anciens l'appelle. Dans ce temps, nos ancêtres faisaient cuire leurs pains ici. L'odeur de la farine mélangée à la terre y flotte encore. J'aime sentir cet air. Il m'enveloppe comme une présence bienveillante. Les outils pour mettre le pain tout au fond du four trainent contre un pan du mur. Il semble qu'ils resserviront un jour. Cela me rassure, l'endroit n'a pas été totalement laissé à l'abandon. En même temps, je ressens un petit pincement au coeur. Je n'y suis pas indispensable, le monde continue à vivre pendant mon absence.
"Tout a changé ici"
Je sors, l'éblouissant soleil me force à plisser les yeux. Je fais quelques pas les yeux fermés. Quand je les rouvre, j'aperçois un ami qui vient à ma rencontre. Mon visage s'éclaire. Tout recommence. Bientôt, notre tribu sera réunie. Ils arriveront avec leurs cannes à pêche et nos éclats de rire résonneront dans le village. Les anciens sortiront se promener. L'été est là. Je suis revenue, il est temps de sortir ! Pourtant, les volets de la mère Paulette restent clos, les chiens du voisin n'aboient plus et mon ami est seul. Le vide s'installe. La convivialité s'est éteinte après mon départ. Je rouvre des portes mais cet ami me les claque au nez. " Tout a changé ici. " Sa voix me résonne dans la tête. Avant tout était fraternel. La petite fille qui nous suivait était telle une petite soeur et ce grand nous protégeait tel un grand frère protecteur. Nous nous serrions les coudes. Quand quelqun tombait, le reste du groupe l'aidait à se relever. Chacun tendait la main vers l'autre. " Un pour tous, tous pour un ", comme les mousquetaires. Nous étions une garnde famille. Le soir, nous quitiions nos chaumières afin de nous réunir sous une tente, dans une écurie ou même dans le foin. Nous n'avions jamais froid. Même après une journée éprouvante, nous étions toujours débordant de vitalité. L'étincelle de la joie continuait à jaillir. Elle éclairait nos visages. Chacun représnetait un maillon d'une chaîne et il a suffit qu'un seul se détache pour séparer les autres. L'ombre a tout emporté. Le feu qui réchauffait nos coeurs a été consumé. Peut-être que mon retour fera basculer les choses.
Tant de souvenirs
" Tout a changé ici. " me résonne encore dans la tête. J'aimerais tant revoir ce soleil qui nous éblouissait de bonheur. La mélancolie a remplacé le bonheur de mon retour. Dans mes souvenirs, tout était si beau, si chaud, si accueillant. Maintenant je ne ressens rien. Tandis que je me dirige vers ma chaumière, je contemple ce lieu. Même si le charme a disparu, le temps ne pourra jamais effacer mes souvenirs. | | |
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