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L'essor de la Superlig, le championnat de football turc

A l'heure actuelle, de plus en plus de joueurs rejoignent la Turquie. Nouvelle terre d'exil pour les joueurs en fin de carrière ou réel championnat en développement, c'est ce que nous essayerons de voir dans cet article.


En janvier 2005, et ce après trois belles saisons ponctuées de trente-neuf buts à Manchester City, Nicolas Anelka fait le choix pour le moins suprenant de rallier la Turquie. Accueilli comme le messie par les supporters de Fenerbahçe, son nouveau club, le buteur français donne une tournure étonnante à sa carrière.
A l'image de Djibril Cissé qui fera plus tard le bonheur du Panatinaikos en Grèce, il n'éprouve pas trop de mal à s'adapter. Pour sa première et seule saison complète sur les rives du Bosphore, le bad boy du foot français inscrit seize buts, dont six en Champions League. Grâce à ces performances remarquées, il donne un nouvel élan à sa carrière et fait son retour en Premier League et en équipe de France, avec la réussite qu'on lui connait. Si ses récents déboires à Knysna ont affecté sa réputation, le français garde une belle cote et est aujourd'hui avec sept buts un des meilleurs buteurs de la Ligue des Champions.
Sur la scène internationale, la Turquie s'impose comme une des futures équipes à surveiller, sa récente demi-finale à l'Euro 2008 étant là pour le rapeller. Même si elle n'a pas pu prendre part à la dernière coupe du Monde en Afrique du Sud, victime d'un tirage au sort des Eliminatoires peu clément et auteur d'un parcours peu glorieux (troisième place du groupe derrière l'Espagne et la Bosnie, avec seulement quatre victoires au compteur), elle reste un candidat sérieux en vue des prochaines échéances.
Le pays à d'ailleurs failli obtenir l'organisation de l'Euro 2010, coiffé pour notre plus grand plaisir sur le fil par la France.


De nouveaux joueurs, beaucoup d'attentes, mais peu de résultats

Si la question de l'intégration de la Turquie à l'Union Européenne fait débat, son championnat est bel est bien considéré comme tel. Et au sein de cette Europe plutôt tournée vers les championnats anglais et espagnols, la Turquie à bien du mal à se faire une place au soleil.
Il faut dire que ses résultats ne parlent pas pour elle. En effet, la dernière performance de choix d'un club turc sur la scène européenne remonte à 2000, avec la victoire de Galatasaray en finale de la Coupe de l'UEFA acquise aux dépends d'Arsenal. Le quarts de finale de C1 face au Real Madrid l'année suivante ne saurait cacher la longue période de disette observée depuis.
Depuis toujours dominé par les trois clubs d'Istanbul, à savoir le Besiktas, Fenerbahçe et Galatasaray, le championnat manque cruellement de concurrence et de suspense. Aujourd'hui, les présidents de clubs font tout leur possible pour attirer des joueurs prestigieux dans leurs filets et redorer le blason du football ottoman.
L'été dernier, Mamadou Niang, meilleur joueur de l'Olympique de Marseille en 2009/2010, n'hésitait pas à aller au bras de fer avec ses dirigeants pour obtenir son transfert à Fenerbahçe. Il fut vite rejoint par le nancéen Issar Dia, pourtant courtisé par de nombreux clubs français, avant que l'inconstant "magicien" colombien de Monaco, Juan Pablo Pino, ne prenne la direction de Galatasaray. Comptant déja dans son effectif un ancien joueur de Ligue 1 en la personne du tchèque Milan Baros, le club dix-sept fois champion réalise un autre joli coup, celui d'engager Lorik Cana, auteur d'une saison en demi-teinte à Sunderland mais tellement utile à Paris et Marseille dans le passé. Ces nouveaux joueurs, à priori garants d'un apport non négligeable, viennent s'intégrer à des équipes déjà dotées de quelques joueurs de renom, tels que André Santos (Fenerbahçe), Harry Kewell ou le prodige turc Arda Turan (Galatasaray). Mais des trois clubs majeurs de la capitale, c'est certainement le Besiktas qui fait les plus belles affaires. Il attire d'abord Guti, joueur emblématique du Real Madrid, puis trois internationaux portuguais, Manuel Fernandes, Ricardo Quaresma et Hugo Almeida. Ce dernier, pourtant courtisé par José Mourinho, privilégie à la surprise générale l'option turque.
A l'heure de faire un premier bilan, le constat est clair, ces transferts n'ont pas contribué au renouveau des clubs turcs. Engagé en tour préliminaire de la Ligue des Champions au mois d'août, Fenerbahçe, le nouveau club de Niang, se fait sortir par les Youngs Boys de Berne. Pire encore, il ne parvient pas à rebondir en Europa League, en se faisant éliminer par le PAOK en barrages. Auteur d'un parcours un peu plus glorieux, Besiktas, très attendu, a néanmoins dû plier face à la puissance offensive du Dynamo Kiev d'Andriy Shevchenko (1-4,0-4) et dire adieu à tout espoir de titre dès les seizièmes de finale.
Galatasaray, également éliminé en barrages de la Ligue Europa, devra très certainement patienter une année de plus avant de regoûter aux joies des joutes européennes. Le club végéte actuellement à la onzième place du championnat et accuse un retard de dix points sur Kayserispor qui occupe la quatrième place synonyme d'Europa League.
Cet article ne serait pas complet sans un mot sur le club de Bursaspor. Pour la première fois de son histoire champion l'année dernière, le club découvrait la Ligue des Champions cette année. Une découverte qui a vite tourné à la déconfiture, voire au fiasco pour ceux qui sont surnommés les "crocodiles verts". Ne parvenant à glaner leur premier et seul point qu'à l'occasion de la dernière journée face aux Glasgow Rangers, les turcs ont été la risée du football européen l'espace de la phase de poules. Avec deux revers mémorables face au FC Valence (6-1,4-0), seize buts encaissés au total pour seulement deux marqués, dire que Bursaspor est passé à côté de sa compétition serait un doux euphémisme.


Des motifs d'espoir ?

Tout les clubs turcs engagés dans une compétition européenne ont connu le même sort, une élimination prématurée.
Si sur le papier les joueurs recrutés valaient leur pesant d'or, les résultats escomptés n'ont clairement pas été au rendez-vous. L'entraineur allemand du Besiktas, Bernd Shuster, en a déjà fait les frais : il a été limogé ce mercredi 15 mars. Inévitablement, Hagi pourrait également pâtir des mauvais résultats de son équipe, Galatasaray.
Pourtant, faut-il condamner le football turc ? Si les efforts consentis cette année n'ont sans conteste pas porté leurs fruits, les campagnes respectives des différents clubs engagés en Ligue des Champions ou en Ligue Europa ont certainement été riches d'enseignements. Reste maintenant à savoir si les dirigeants renouvelleront leur politique ambitieuse et onéreuse sur le marché de transferts, ou si ils se montreront moins dépensiers mais plus réfléchis.
Les clubs turcs, et en particulier Galatasaray, ont été actifs sur tous les fronts. Récemment, ce dernier a inauguré son nouveau stade ultra moderne, la Turk Telekom Arena, pouvant contenir jusqu'à 52,000 spectateurs et offrant une qualité d'accueil irréprochable. Cette évolution au niveau des infrastructures témoigne de la volonté des clubs de Super Lig d'acquérir une vraie crédibilité sur la scène européenne. Les prochaines saisons seront à suivre avec une grande attention. Wait and see...
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L'auteur : Soudé Yann
31 ans, Cannes (France).
Publié le 31 mars 2011
Modifié le 27 mars 2011
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