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L'Afrique face à son futur

Cette image est un edifice institutionnel en Afrique et la facture pour realiser un tel chef d'oeuvre pourrait servir à construire des hopitaux-universitaires et bien plus.


Les Africains se présentent généralement leur sous-développement comme le produit des manigance et de la malveillance des puissances extérieures déterminées à les maintenir dans un état de sujétion depuis quatre siècles. Pour preuve les explications qu'ils donnent de ce qu'il faut nommer le naufrage économique de leur continent : étranglement par la dette, détérioration des termes de l'échange diminution de l'aide extérieur... Un discours bien pratique – le fameux complot néocolonialiste permet aux africains d'occulter leurs propres responsabilités. Quand bien même l'Afrique disposerait de milliers de dollars, le développement n'aurait aucune chance de s'y amorcer. Car les Africains font exactement tout ce qu'il faut pour que rien ne marche. Ils refusent la méthode, l'organisation. Ils gaspillent tout ce qui pourrait fonctionner normalement au profit du plus grand nombre. Ils détestent la cohérence, la transparence, la rigueur.

En 1991, beaucoup d'Africains restent encore persuadés que le développement, c'est " la chose des blancs " et que la technologie moderne est une nouvelle forme de domination coloniale Ils ne réalisent pas que l'occident aujourd'hui, c'est non seulement l'Europe, mais aussi le Brésil, le Japon et Hong-Kong... Pour eux, le seul vrai problème est qu'ils ont été colonisés à cause de la couleur de leur peau. Verdict : l'Afrique ne sortira de cette impasse qu'aux prix d'une révolution qui lui permettra de purger une fois pour toute la honte de la traite et de la colonisation.

L'erreur fondamentale est de continuer à poser en effet le problème en termes moraux.
Toutes les entreprises coloniales, tous les empires sont fondés sur la domination et la spoliation. La bestialité n'est pas l'apanage des blancs. Les hauts faits historiques des Samory, Chaka et autre expansionnistes africains ne sont-ils pas avant tout des massacres en règle ? Il faut donc commencer par "démocratiser le débat". Et d'abord admettre que la traitre négrière et la colonisation ont été rendues possibles par l'existence de l'esclavage dans de nombreuses sociétés africaines. Ainsi le refus du développement passe par le refus de voir les choses en face et d'assumer ses propres responsabilités au regard de l'histoire.

Autre aspect de leur pétrification mentale, la certitude des Africains que la renaissance de leur culture antécoloniale est la condition préalable de leur développement. Le reste du monde n'ignore plus que le développement est fait d'emprunts aux réalisations des autres sociétés. Eux s'obstinent à supplier les autres de reconnaître leurs"valeurs de civilisation". Aujourd'hui plus que jamais, les échanges entre peuples sont d'abord économiques et les termes de l'échange sont définis par le poids technique et scientifique des différents partenaires. Qui penser un instant que les japonais tiennent la dragée haute aux Américains parce qu'ils ont su leur faire apprécier la richesse de leurs traditions ? Les négociations portent sur l'intelligence artificielle ou le cours du yen mais certainement pas sur le droit d'identité culturelle.


NB : Ce texte est l'oeuvre d'une connaissance qui m'a donné son approbation afin que je le publie.
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Re: l'afrique face à son futur
Posté par mikapop le 20/11/2011 10:08:22
Si l'Afrique ne se développe pas ou peu, et du coup croule sous le poids de dettes, c'est pour beaucoup due à l'évasion fiscale qu'exercent les multinationales via les paradis fiscaux... qui privent chaque année les pays pauvres du Sud de 125 milliards d'euros de recettes fiscales selon la très sérieuse ONG humanitaire CCFD-Terre Solidaire.

Un exemple pour comprendre qui a été exposé dans une émission récemment sur Arte :
La multinationale qui exploite le cuivre en Zambie achète à la Zambie 2000 € la tonne de cuivre pour la revendre 6000 € en Europe... et pire ne paie même pas un seul € d'impôts à la Zambie sur ces 4000 € de bénéfices par tonne... Pourquoi ? Hé bien parce que c'est sa société mère implantée dans le paradis fiscal de l'île Maurice qui achète le cuivre 2000 € la tonne, c'est ensuite l'île Maurice qui vend 6000 € la tonne en Europe... la multinationale doit donc payer ses impôts sur les bénéfices à l'île Maurice mais celle-ci est un paradis fiscal qui taxe que très faiblement les sociétés.

C'est par le même ordre de mécanisme que s'explique le fait que la minuscule île Jersey est le 1er importateur de bananes en Europe alors qu'il ne pousse pas de banane sur cette île...

A noter que l'évasion fiscale coûte aussi 40 milliards d'euros par an à la France selon le syndicat national des services d'impôts français le SNUI.

Alors bien sûr certains vont me dire que quand bien même cette évasion fiscale en Afrique n'existerait pas que cela ne signifie pas que l'Afrique se développerait et que l'argent ne serait pas détourné...
Il y a certes des dictatures en Afrique, mais je suis persuadé que c'est justement la misère ambiante qui pousse ceux qui ont la chance de s'être élevé au dessus de cette misère et d'accéder à tous les avantages financiers du pouvoir qui les pousse à s'accrocher au pouvoir coûte que coûte et donc à devenir des dictateurs. Je suis persuadé aussi que plus un pays est pauvre plus cela pousse ceux au pouvoir à ne pas partager l'argent mais prendre le peu pour s'élever au dessus de la misère eux et eux seuls...
125 milliards d'euros par an, ce n'est pas de petites sommes, c'est des sommes si colossales que je pense que quand bien même les pouvoirs corrompus s'en mettraient plein les poches qu'il en resterait encore suffisamment pour développer les pays ! Car les politiques n'ont-ils pas aussi le goût de la fierté de voir leur pays se développer, devenir fort quand y a assez d'argent pour leur privilèges et pour développer le pays ?

Modifié le 20/11/2011 10:05:12
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L'auteur : Demosthene Jacob
38 ans, Abidjan (Côte d'ivoire).
Publié le 10 juin 2011
Modifié le 05 juin 2011
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