| Interview de Samia BenzaiMi-reservée, mi-spontannée, Samia Benzai est très intelligente et possède des potentialités qu’elle exploite sans cesse. Elle a ainsi admirablement contribué à la réalisation du film berbère "adrar en baya" (la montagne de baya) du regretté Azzedine Meddour, ravi aux siens un certain 14 mai 2000. C’est ainsi qu’elle a bien voulu répondre aux questions posées, sans hésitation aucune."Ecoutons" la :
RACHID YAHOU :
Comment vous voyez vous en tant qu’artiste ?
SAMIA BENZAI :
J’aime mettre en pratique toute idée et j’attache une grande importance donc à son application sur le terrain. En toute modestie, j’ai une vue assez large.
RACHID YAHOU :
Et en dehors du cinéma ?
SAMIA BENZAI :
J’ai fait du théatre et l’art plastique, j’ai aussi un don que je n’ai pas exploité jusqu’à ce jour. J’aime chanter, en Kabyle bien évidement.
RACHID YAHOU :
Vos débuts remontent à quand exactement ?
SAMIA BENZAI :
En 1993, dans le film Berbère "La colline oubliée" de Abderrahmane Bouguermouh, un film tiré du livre portant le même titre, un livre produit par le célèbre écrivain-poète Mouloud Mammeri. Ensuite j’ai eu un autre rôle dans "Adrar en baya". Ces deux films ont eu un large écho, appréçiable bien entendu. En plus d’un sport publicitaire pour le compte de l’entreprise qui produit "Isis", détergents, j’ai aussi eu droit à un passage dans un vidéo-clip de Amar Tizi. Enfin, lors des événements qui ont secoué la Kabylie à la suite de l’assassinat du regrétté chanteur Berbère MATOUB Lounès, j’ai tourné en collaboration avec Akli Metref.
RACHID YAHOU :
Parlons des films veux-tu ?
SAMIA BENZAI :
Je demeure profondément touchée par une séquence du film "Adrar en baya". Lors de l’enterrement de la petite décédée à la suite d’une épidémie. C’était la fille de l’illustre linguiste Berbère Abdenour Abdeslam.
RACHID YAHOU :
Ce qui vous a plus aussi ?
SAMIA BENZAI :
Le décor ainsi que le plateau. Nous avons eu droit à un passage merveilleux puisque le film était tourné sur la "Main du juif", située en pleine montagne, le Djurdjura. D’autre part je ne peux omettre la prestation et le talent de Bouguermouh Abderrahmane. Complet et mystérieux à la fois, ils ne transigeait pas sur ses principes, rejettant la demi-mesure, il refusait toute concession. J’ai beaucoup de respect pour lui car il a été à la hauteur de sa tâche. Ce qui m’impréssionne beaucoup en lui, c’est la difficulté de pénétrer son imagination.
RACHID YAHOU :
Parlez nous de "Adrar en baya" (ou "La montagne de baya").
SAMIA BENZAI :
Je suis attristée par la disparition de Azeddine Medour qui nous a quitté, faisant de nous ses orphelins.
RACHID YAHOU :
Vous devez avoir un bon souvenir.
SAMIA BENZAI :
Curieusement, je n’en ai aucun.
RACHID YAHOU :
Pourquoi donc ?
SAMIA BENZAI :
Même si j’en avais, je n’y attacherai aucune importance. Ceci est probablement dû à une certaine perte de sentiment. Même mon ami très cher, Faiki a failli y passer. Je dédie ma pensée à qui de droit. Je ne peux être clair car c’est trop profond. Le message est donc lançé en direction de ceux qui se reconnaitront aisément. Malgrès tout, je garde e mémoir la réussite totale du tournage du film, "Adrar en baya". Même si je reste encore sous le choc de l’explosion accidentelle survenue le 1er décembre 1995 et qui nous a ravi onze des nôtres. Deux mois plus tard, je fûs à nouveau touchée par le déçès de mon paternel, que Dieu ait son âme. Je ne m’attendais nullement à subir deux deuils successifs (yeux larmoyants...).
RACHID YAHOU :
Vos rôles dans ces deux films.
SAMIA BENZAI :
Dans "La colline oubliée", j’ai eu droit à une figuration intelligente :
Lors du mariage de Davda , la célèbre actrice Samia Abtout, qui est Berbère comme nous tous. Je dansai et disai à sa mère : "Ithemlah thesslith, ksewthass ahayek"" qui veut dire "Qu’elle est belle la mariée. Otez lui vite son voile". Vous conviendrez qu’à travers cette phrase, je devinais la beauté angélique que cachait ce voile. Si vous me le permettez, j’aimerai aussi vous parler des préparatifs avant le tournage du film "Adrar en baya". En effet, nous avons suivi un stage avec Abdennour Fellag, le frère du célèbre humouristique Kabyle Mohamed Fellag et ce durant six longs mois. Nous avons fait un autre stage avec El-Hadi Chérifa aussi pendant deux mois. Ce dernier, célèbre dans le domaine artistique nous enseignait l’expression corporelle qui consistait à dialoguer avec son corps sans pour celà dire un mot.
vRACHID YAHOU :
Vous avez mentionné le théatre tout à l’heure.
SAMIA BENZAI :
En réalité, j’en ai fait lorque j’étais enfant, au sein d’une troupe de scouts. Mais je ne me rappelle pas exactement à quelle époque.
RACHID YAHOU :
Dans le film, vous vous exprimez parfaitement en Kabyle.
SAMIA BENZAI :
Effectivement, je parle très bien la langue Kabyle. Je suis de la région de tiaret et suis Berbèrophone. Chez moi, tout le monde supporte l’équipe de foot ball, la j.s.kabylie et mange le couscous par terre (rires...). Vous savez, je suis émerveillée par la richesse que reçèle la langue berbère. Enfin je parle très bien le français.
RACHID YAHOU :
Avez vous des projets ?
SAMIA BENZAI :
J’ai deux scénarios en vue. j’attends qu’on fasse appel à moi .
RACHID YAHOU :
Quel rôle aimeriez-vous jouer ?
SAMIA BENZAI :
Incarner l’héroine Fadhma n’Soumer mais avec la disparition terrible de Azeddine Meddour, j’ai des hésitations.
RACHID YAHOU :
A qui revient le mérite de votre parcours artistique ?
SAMIA BENZAI :
A mon regretté père auquel je ne cesse de rendre hommage, car il m’ a enouragé à devenir ce que je suis à présent. Je suis également reconnaissante à Abderrahmane Debiane qui m’a aussi aidé énormément. A ce propos, il a joué comme il se doit le rôle d"Idir" dans "La colline oubliée" et "Djendel" dans "Adrar en Baya". Je profite de cette occasion pour lui souhaiter plus de réussites.
RACHID YAHOU :
Le mot de la fin.
SAMIA BENZAI :
Je rends à nouveau hommage à mon défunt père, au regretté Matoub Lounès, à Azzedine Meddour ainsi qu’à mes amis que j’ai perdus dans des conditions atroces le 1er Décembre 1995, entres autres, Boualem, Abed, "Zembla", Akli,Djamal, Souad (pleurs...). Je vous remerçie de m’avoir accorder cette importance en vous souhaitant plein de succès. | | |
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