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Ibra s'est réveillé

Sifflé par le public du Parc des Princes dimanche, Zlatan Ibrahimovic a laissé sa place, à Ezequiel Lavezzi, et est sorti sous une standing ovation.


Leonardo est le directeur sportif du Paris Saint-Germain depuis juin 2011 et quand il dit quelque chose, on l'écoute. Après la victoire de dimanche, déjà par le score de 2-0 contre Marseille, le brésilien avait exprimer sa deception envers les supporters. Ces derniers n'avaient pas hésité à siffler chaque ballon touché par le suédois parce qu'ils jugeaient son randement trop faible depuis la reprise du mois de juillet. Plus que de la deception, il s'agissait de l'incompréhension et il avait demandé expressement d'avoir un public d'une équipe de Ligue des Champions. Il entendait pas là qu'il voulait que les supporters soient derrière leur équipe dans les bons comme dans les mauvais moments. Et ses demandes ont été entendues et l'ancien joueur parisien l'a remarqué au terme de la rencontre "ce soir, le public a été présent. Il a poussé l'équipe et c'est bien que le public comprenne que son rôle est important. Il doit être là quand tout va bien mais il doit faire la même chose quand ça se passe mal. Il est en train de le comprendre et je leur remercie".
La deuxième chose qu'avait dit Leonardo, et ça il devait le tenir de ses patrons qataris, c'était que ses joueurs jouent à fond toutes les compétitions. La défaite en quart de finale de la Coupe de la Ligue à Saint-Etienne en novembre dernier (1-2) avait fait hurler les actionnaires qatariens dont le but est de remporter tous les titres qui se présentent devant eux. C'est sûr que s'ils devaient faire un choix entre la Ligue des Champions et la Coupe de France, ils n'hésiteraient pas bien longtemps. Mais n'empêche que ce huitième de finale de Coupe de France contre l'ennemi marseillais, seulement quatre jours après la première manche qui avait vu le club de la capitale s'imposer dans la douleur, se révélait d'une importance capitale. Carlo Ancelotti avait décidé de faire tourner son effectif en alignant d'entrer Nicolas Douchez, Gregory Van der Wiel, Zoumana Camara, Jérémy Ménez, Clément Chantôme et Kevin Gameiro. Il gardait tout de même ses meilleurs forces que sont Mamadou Sakho, Blaise Matuidi et Zlatan Ibrahimovic.


Vingt-six buts depuis le début de la saison

Ce dernier, buteur du genou en fin de match en championnat après une prestation des plus moyenne, a été le principal artisan de cette victoire. D'abord, après la demi-heure de jeu, il receptionnait un bon ballon de Clément Chantôme, se débarassait de Lucas Mendes, et ouvrait le score d'une frappe croisée du pied droit que Steve Mandanda voyait passer entre ses jambes et filer dans ses buts. Il était assez difficile de ne pas voir le sentiment de revanche que ressentait l'attaquant suédois mais qui, au contraire de Samir Nasri qui réglait ses comptes de manière violente envers ceux qui l'avaient critiqués avec raison, paraissait surtout soulagé de pouvoir rendre son public heureux. Ensuite, on ne voyait plus trop le géant mais il était juste sur ses interventions. Ne touchant pas beaucoup de ballon, il voulait donc profiter de l'ambiance chaude qui peut régner pendant un clasico et sur un tacle un peu trop appuyé de Joey Barton, il lui conseillait de ne pas refaire ça et, en réponse, l'anglais, qui voulait montrer qu'il n'avait pas peur de lui, mima le nez un peu trop proéminant à son goût du suédois. C'est en deuxième période qu'on le reverra et encore décisif. A la lutte avec Jérémy Morel dans la surface de réparation, Zlatan Ibrahimovic prenait le dessus sans trop de problème vu la différence de gabarit. L'ex lorrientais tombait et ne voulant pas en rester là, il faisait tomber l'avant-centre du PSG. Son objectif étant de marquer le plus de buts possibles, il se faisait justice et battait Mandanda pris à contre-pied.
Dimanche, Marseille n'avait pas mérité de s'incliner 2-0. Il avait eu une possession de balle supérieure à Paris et n'avait pas été loin de faire vaciller le leader chez lui. C'est d'ailleurs pour rester dans la dynamique de cette défaite pleine d'espoir qu'Elie Baup mettait en place le même onze de départ. Mais, contrairement à ses attentes, l'Olympique de Marseille ne livrait pas la même prestation. Le duo Barton-Romao ne semblait pas aussi efficace face à Blaise Matuidi qui récupérait un nombre incalculable de ballons "en championnat, on n'y est allé un peu en freestyle sachant qu'ils nous étaient supérieurs sur le papier. On cherchait surtout à déjouer les pronostics. Mais comme nous n'avons pas été mauvais, on était plus attendu et Paris cherchait à faire un meilleur match" jugeait Romao. André Ayew, déjà en difficulté il y a quatre jours, ne faisait guère mieux et se montrait dominé littéralement par Greg Van der Wiel. Mais l'OM comptait bien plus sur Mathieu Valbuena et André-Pierre Gignac qui se montraient moins inspirés mis à part une tête de l'ancien toulousain qui ne passait pas loin des cages. Seul Rod Fanni parut plus à son aise mais il profitait surtout du faible jeu de Ménez. Elie Baup subissait une troisième défaite d'affilée contre les parisiens mais paraissait de mauvaise foi quand il essayait positiver "on a eu plus le ballon qu'eux mais moins efficaces et je pense que sur le but de Ibrahimovic, il y a une position de hors-jeu".


De très bons remplaçants

Au-delà du résultat positif, les points positifs se bousculaient. Comme l'excellent match de la plupart des remplaçants qui rendirent une copie bien plus flatteuse que leurs homogues titulaires "je suis ravi de voir que l'on a de bons joueurs sur le banc. C'est rassurant car en cas de blessure, on peut compter sur d'excellents joueurs. Ils sont bons et se battent pour avoir leur place" reconnaissait Carlo Ancelotti. Nicolas Douchez fut impeccable sur toutes ses interventions que ce soit sur sa ligne ou sur les ballons aériens comme sur cette sortie parfaitement maîtrisée sur un centre tendu de Foued Kadir. Gregory Van der Wiel, peu à son avantage depuis son arrivée dans la capitale, parut enfin lucide et efficace offensivement. Mais ce qu'on lui demande, c'est de défendre et de contrôler son couloir, pas comme à Sochaux et il l'a fait parfaitement. De là à parler de déclic, il ne faut pas pousser. Mais peut-être que son départ cet été n'est plus aussi certain que certains médias italiens nous le geraient croire.
Zoumana Camara a été très en vue dans la charnière, ce qui ravissait son coach "dimanche, on a vu que l'on pouvait compter sur Sylvain Armand et aujaurd'hui de Zoumana. On a cinq défenseurs centraux de très haut niveau, ce que peu d'équipe a la chance d'avoir". Il aurait même pu marquer un but de la tête sur corner si André-Pierre Gignac n'avait pas sauver ce ballon in extremis sur sa ligne de but. Kevin Gameiro, quant à lui titulariser aux côtés de Zlatan Ibrahimovic ne s'est pas crée beaucoup d'occasions mais il a pesé sur la défense par ses appels incessants qui désorganisaient la défense phocéenne. Mais la question qui restait en suspens concernait la titularisation de David Beckham et sa capacité à commencer un match sur la pelouse. Comme l'avait annoncé Carlo Ancelotti lors de la conférence de presse d'avant-match, le Spice Boy prendrait la place de Marco Verratti dans l'axe du milieu de terrain avec Blaise Matuidi sur sa gauche un peu plus reculé que lui. Sachant que sa rigueur défensive pourrait faire défaut, il avait mis Clément Chantôme sur le flanc droite pour qu'il se rapproche de l'anglais en phase défensive, ce qu'il a fait parfaitement. Il tint le choc physiquement et n'a pas ressenti le besoin d'être remplacé avant la quatre-vingt-troisième minute où il céda sa place à Christophe Jallet "j'ai commencé à fatiguer un peu à l'entrée du dernier quart d'heure, je commençais à mettre les mains sur les hanches mais c'est normal. Je n'ai pas joué en compétition depuis le début du mois de décembre et la finale de Mahor League Soccer. C'est pas facile de rejouer un match complet surtout dans un pays où la condition physique tient une place si importante". Pendant plus de quatre-vingts minutes, il a confirmé les bonnes prédispositions aperçues pendant ses quinze minutes jouées contre Marseille dimanche. Étonnemment, il était laissé libre de tout marquage par les olympiens, ce qui lui permettait de prendre son temps pour ajuster ses interventions, surtout de grandes ouvertures dont lui seul a le secret. Comme ses centres millimétrés qui aurait pu ammener un but de Gameiro. Paris vient de remporter son troisième classique de la saison et trois fois dans son antre du Parc des Princes. Pour les classiques, c'en est terminé pour cette saison mais le PSG ne compte pas en finir avec les gros rendez-vous. En Coupe de France, il devra aller du côté d'Annecy, le temps d'affronter Evian-Thonon-Gaillard, pour espérer accrocher son premier titre made in qataris...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 08 mars 2013
Modifié le 03 mars 2013
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