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Guns N'Roses à Paris Bercy, le 20 juin 2006

Chronique de ma journée au concert de Guns NRoses. Pour ceux qui ne veulent que le résumé du concert, passez directement au paragraphe "Welcome to the Jungle"; le reste, c'est du racontage de vie...


Le billet en poche depuis une semaine seulement (et certains disaient qu'il ne restait plus de place...), le jour J arrive enfin ! Ce soir, Guns NRoses donneront leur premier concert (et le seul de la tournée) en France depuis 13 ans !
La matinée est dédiée aux préparatifs, à la vérification du sac, au rechargement des piles de l'appareil photo, au chargement de la voiture, au choix des gâteaux à emmener, et à retrouver le portefeuille perdu...

Puis, 14h00, c'est le départ, "Use Your Illusion" tourne à fond dans l'autoradio pour me mettre dans l'ambiance.
Arrivé à Bercy, je tente de trouver un stationnement gratuit dans la rue. Oui, mais j'avais oublié que j'étais à Paris... Je me résigne finalement à aller me stationner au parking en dessous du Palais, moyennant la modique somme de 10 € forfait spectacle (il me semble que c'était 7,50 € la dernière fois).

Ensuite galère : je dois retrouver Soldail, mais il n'y a qu'elle qui peut m'appeler, n'ayant plus de crédit MobiCarte (pub !). Au bout de 4 appels pour trouver un point visible où nous ne pourront pas nous rater, nous nous apercevons enfin.


Le palais est à nous !

Et la première attente peut commencer : celle où on désespère de voir les vigiles ouvrir les grilles pour nous laisser passer. Mais ce moment arrive finalement, et bien sûr, la porte devant laquelle on attendait était prévue pour les invités, et nous ne pouvons pas être les premiers à entrer.
Il est donc 17h30 lorsque nous passons les grilles : nous présentons nos billets, j'arrive à passer très facilement avec mon indémodable sac-banane, qui contient mon APN, caché sous mon T-shirt sans que le vigile ne le remarque et je dois jeter ma bouteille d'eau car ce n'est pas autorisé (c'est de pire en pire, déjà la dernière fois on devait laisser les bouchons; cette fois, on n'a plus droit à rien).
Nous nous précipitons pour nous approcher le plus possible de la scène, mais sans courir (un vigile est là pour gueuler à tout le monde : "NE COUREZ PAS !!! ").

L'attente recommence, cette fois à l'intérieur, là où il n'y a pas d'air, où les gens fument à côté de nous sans que la fumée ne se dissipe et où il fait déjà de plus en plus chaud. Mais on est contents d'être là, d'autant plus que nous sommes tout de même arrivés dans les premiers, ce qui nous permet d'entrer dans l'espace "privilégié", celui qui est au pied de la scène. En effet, nous sommes à peine 10 mètres derrière les barrières, une place de choix.
La musique d'attente est plutôt discrète, on a du mal à reconnaître les chansons, mais on distingue un peu de Led Zeppelin, entre autres...


Bullet for my valentine

Ca y est, les lumières s'éteignent, le premier groupe arrive. J'avais déjà été visiter leur site où on peut regarder quelques clips, ça m'avait paru sympa... Mais là, grosse déception : le son est franchement pourri, le chanteur ne chante pas, il hurle (de temps en temps, ça va - c'est du Metal quand même - mais tout le temps, c'est lourd) et il n'y a aucune communication avec le public. Les musiciens restent à leur place, comme si leurs pieds étaient collés à la scène.
Peut-être que leurs chansons sont bonnes en album (je ne peux pas juger, j'en connais trop peu), mais ils sont malheureusement décevant en live. A la fin de leurs 6 chansons, les lumières se rallument et l'attente recommence, pendant que les roadies d'Avenged Sevenfold installent le matériel du groupe suivant.


Avenged sevenfold

A la fin de l'attente (heureusement pas trop longue grâce à Aerosmith ("Dude Looks Like A Lady") et Alice Cooper ("Poison") en attente) entre les 2 groupes de première partie, les lumières se ré-éteignent, et arrive donc Avenged Sevenfold, que je ne connais absolument pas, même de nom.
Première constatation : le son est à peu près aussi pourri que le groupe d'avant, mais le chanteur hurle moins; il y a quelques passages mélodiques sympas, et surtout le groupe communique énormément avec le public, qui le lui rend bien.
Sur scène, ça bouge, ça court, ça enchaîne les soli et les parties en tierce face au public ; le chanteur est un vrai front-man, et les autres ne sont pas en reste... La partie la plus mémorable restera cette chanson (après recherches, je pense que le titre est "We Come Out At Night", mais je n'en suis pas sûr) qui commence par un riff énorme qui ne semble jamais s'arrêter, et là le public se déchaîne vraiment. Tout le monde scande le refrain énorme en même temps que le chanteur. Une chanson taillée pour la scène.
Ce 2ème groupe est donc une très bonne surprise par rapport à la déception de Bullet For My Valentine.


Attente, part. 3

Avenged Sevenfold fait ses adieux au public, les lumières se rallument, et ainsi commence la partie la plus désagréable de la soirée, même si on ne le sait pas encore...
Ca fait déjà environ 2 heures depuis l'ouverture des grilles qu'on est debout, et la seule occupation qu'on a est d'observer les roadies de Guns NRoses installer le matériel, les écouter faire la balance, ou faire des signes à un mec sur scène qui filme le public (probablement pour les archives du groupe) ...
On tente aussi tant bien que mal de reconnaître les chansons diffusées pour nous faire patienter, mais le son est horriblement faible. On s'ennuie.
Au bout d'une demi-heure environ, les roadies ont terminé leur boulot. Le public commence à s'impatienter et à scander le nom du groupe, histoire de leur montrer qu'on est venus pour eux, et qu'on aimerait qu'ils se dépêchent !
Au bout d'un moment, la musique d'attente devient plus forte; les organisateurs doivent se rendre compte qu'on commence à trouver le temps long. On a droit à du Blink182, du Green Day (je sais, je sais, bof), mais aussi (et c'est déjà bien mieux) du AC/DC ("Live Wire" et "Rock NRoll Singer"), et le public (y compris moi), impatient, s'amuse à chanter sur "Master Of Puppets" de Metallica (grand moment d'entendre tout le monde crier "Master ! Master ! " sur une chanson pré-enregistrée).

L'attente devient de plus en plus pénible; entre chaque chanson, le public scande "Guns - N- Roses !!! " pour appeler le groupe, qui ne se décide pas à venir. On se demande si on ne va pas encore subir les caprices d'Axl Rose.
L'incontournable hola débute alors que je pensais que personne n'allait en lancer une... Ca nous a au moins passé le temps pendant quelques minutes.
Ca fait maintenant plus d'une heure que nous attendons depuis qu'Avenged Sevenfold est parti, et vers 22h40, les lumières s'éteignent enfin...


Welcome to the jungle

L'intro débute, mais je ne la reconnais pas... Peu importe, on sait maintenant que le groupe va enfin arriver, et que notre longue attente va être récompensée.

Dans la pénombre, on aperçoit Brain qui s'installe derrière ses fûts, puis l'ombre d'un guitariste qui s'avance sur la scène... Un spot éclaire finalement Robin Finck qui entame les premières notes de "Welcome To The Jungle" !
Les musiciens arrivent les uns après les autres pendant l'intro de la chanson : Richard Fortus et Bumblefoot sont également aux guitares, Tommy Stinson est à la basse, Chris Pittman et Dizzy Reed (le dernier représentant avec Axl du GN'R de 1993) aux claviers. Ce qui donne en tout 8 membres, avec Axl ! Si une formation à 3 guitares est justifiée chez Iron Maiden, par exemple, on se demande l'utilité chez Guns NRoses... Mais peu importe.
Et enfin apparaît Axl, habillé sobrement en jean et veste de cuir, lunettes de soleil sur le nez, et cheveux tressés et tirés en arrière pour finir en queue de cheval. C'est bien Axl tel qu'on le connaît depuis quelques années (il quittera sa veste plus tard pendant le concert, mais n'opèrera pas d'autre changement vestimentaire, comme lors des concerts d'il y 15 ans).
L'intro de "Welcome To The Jungle" se termine, et les guitaristes lâchent enfin le célèbre riff en même temps qu'une explosion de feux d'artifices ! Le public, blasé d'attendre depuis si longtemps, se déchaine complètement; ça bouge énormément, j'ai un peu de mal à rester derrière Soldail pour ne pas la perdre de vue, mais j'y arrive quand même, tout en profitant du spectacle et en scandant le refrain de cette chanson taillée pour la scène. L'ouverture du concert est on ne peut plus réussie, c'est un vrai bonheur.

La chanson se termine pour laisser place à "It's So Easy". Le public saute, chante, Axl s'impose sur scène avec sa voix puissante (quoi qu'on puisse dire de sa personnalité, c'est réellement un excellent chanteur) et semble sincèrement heureux d'être là.
Inutile de dire que malgré sa puissance, la voix d'Axl est en grande partie couverte par le public qui connaît les chansons par cœur.

Brain entame maintenant à la batterie l'intro si connue de "Mr. Brownstone". Le public commence enfin à trouver sa place, ce qui ne l'empêche pas de sauter au rythme de la chanson et de montrer au groupe qu'il n'y a pas qu'eux à connaître par cœur les paroles...

Un petit speech en anglais (dommage qu'Axl ne sache pas parler français, à l'instar de Bruce Dickinson) pour annoncer "Live And Let Die", la célèbre reprise de Paul McCartney.
On a cette fois droit à un vrai déluge de pyrotechnie, on sent la chaleur des flammes sur nos visages, c'est un vrai régal pour les yeux et les oreilles.

Après ça, Robin s'avance seul sur scène. Voici l'un des moments que j'attendais : n'ayant jamais entendu Guns NRoses depuis leur reformation, je me demandais ce que valaient réellement les nouveaux musiciens, en dehors des chansons originales.
Et là, je dois dire que c'est une grosse déception. Robin nous sort un solo très peu accrocheur, très fade... Il n'y a aucune technique, c'est un enchainement de notes très lent. Il faut se rendre à l'évidence : Slash manque beaucoup à Guns NRoses.

Juste à la fin de son solo, Robin enchaine sans attendre l'un des riffs les plus connus de GN'R : ainsi débute "Sweet Child OMine". Comme d'habitude, le public connaît les paroles par cœur. Malgré les lacunes du solo de Robin, force est de constater que les musiciens sont très à l'aise les uns avec les autres, et jusqu'ici les chansons ont toutes sonné très bien, et ce sera le cas pour quasiment tous les morceaux.

Puis Axl annonce une chanson du nouvel album ("Chinese Democracy", qui est annoncé depuis environ 6 ans, rappelons-le) : "Madagascar", une chanson assez lente, presqu'une balade, et assez banale. Moyen, donc.

Heureusement, arrive la chanson qui va relancer l'ambiance, la chanson de l'inoubliable B. O. De "Terminator 2" : "You Could Be Mine". Le public reprend du poil de la bête.
Quelques ratés au niveau des riffs et des enchainements à la batterie (on regrette le jeu carré de Matt Sorum), mais rien de bien grave. 14 ans après avoir été écrite, cette chanson est toujours une véritable tuerie, à l'image du film pour lequel elle a servi de bande originale.

Chanson suivante : "KnockinOn Heaven's Door", la reprise de Bob Dylan. Honnêtement, j'ai eu du mal à reconnaître les premières notes, à se demander à quoi pensait Richard...
Ce fut un grand moment de symbiose entre le groupe et le public, comme toujours avec ce morceau.

Puis, commence un petit "interlude musical", comme on pourrait dire : Dizzy nous pond un joli solo de piano (avec le fameux piano à queue), et après ça le groupe entame un vrai bœuf; ils s'éclatent sur scène, et on peut à nouveau sentir qu'ils sont à l'aise tous ensembles.
A la fin, Axl présente tous les membres. Voilà, ça, c'est fait.

Après ça, on a droit une nouvelle fois à une démonstration de guitare avec un duo de Richard et Robin, aussi décevant que le solo de Robin seul, et qui dure, en plus, très, trop longtemps.

On pensait que ça n'allait jamais finir lorsque résonne le riff de "Out Ta Get Me". Encore une fois, l'ambiance qui était retombée remonte à pic, et Axl nous refait une démonstration de sa puissance vocale.

Bumblefoot entame un solo lui aussi, aussi décevant que les autres (décidément), puis enchaine sur les notes de "Don't Cry". Malheureusement, il restera seul sur scène et c'est le public qui chantera la chanson au rythme de sa guitare. On n'aura pas droit à la version complète ce soir.

Arrive ensuite une autre chanson du prochain album : "Better". Elle ne m'a pas laissé un énorme souvenir, hormis le fait qu'elle était dans la veine de la précédente, c'est-à-dire assez banale.

Le piano à queue revient sur scène, et on devine que l'on va avoir droit au plus grand hit de GN'R : Axl s'installe derrière ce piano et entame les notes de "November Rain". Le groupe se débrouille très bien sur cette chanson, mais on ne peut s'empêcher de se dire que c'était mieux avec Slash et Matt. Malgré tout, ils font tout de même honneur à cette très belle composition d'Axl.
L'outro de la chanson se termine avec des explosions de feux d'artifice. Le groupe est là pour la musique, mais le spectacle n'est pas laissé de côté, on en prend plein la vue !

Chanson suivante, encore une du nouvel album : "IRS". Bizarrement, je n'ai pas vraiment de souvenir de celle-ci, je ne m'attarderai donc pas dessus.

Guns NRoses nous rappelle encore une fois au souvenir d'"Appetite For Destruction" en jouant l'incontournable "My Michelle" et son riff accrocheur.
Même si j'ai arrêté de le préciser, le public est toujours fidèle pour ce qui est de chanter et de sauter. L'ambiance restera au top du début à la fin. Les musiciens ont réellement l'air d'être heureux d'être là, et Axl nous gratifie de temps en temps d'un gentil : "You're fucking great ! " qui nous fait bien plaisir, venant de lui.

Puis, Axl annonce l'arrivée d'un 9ème musicien : la rumeur était donc vraie ! C'est une véritable ovation que le public offre à Izzy Stradlin pour son arrivée sur scène ! Il y a maintenant 9 personnes sur scène, dont 4 guitares !
Izzy restera pour jouer "Used To Love Her" et "Patience". Il est également de la partie lorsque le riff énorme de "Nightrain" résonne, qui clôturera la fin de la première partie du concert, comme on s'en doutait un peu. On ne manque pas de montrer à Izzy comme on est content qu'il soit là, qu'on n'a pas oublié la glorieuse époque où il était le guitariste rythmique du grand groupe de Hard-Rock avec qui il ne joue plus que ponctuellement. Et il a l'air également d'être content; ça change de tous ces groupes qui tirent une gueule de mort lors de leurs concerts, comme si ils voulaient que ce soit déjà terminé.

Le rappel commence, le public scande le nom du groupe qui ne se fait pas longtemps prier pour revenir (ça compense l'attente du début).

"Chinese Democracy", la chanson-titre du prochain album, entame la seconde et dernière partie du concert. Cette chanson m'a laissé une meilleure impression que les autres.
En conclusion, il faudra vraiment écouter l'album dans son intégralité pour juger de sa qualité, car sur scène, ce n'est pas évident de se faire une idée, surtout avec seulement 4 chansons.

Lorsqu'Axl demande quelle chanson nous voulons entendre, on sent que la fin du concert est proche. Quasiment tout le monde crie "Paradise City", car on sait que ce sera cette chanson qui clôturera définitivement la soirée. Robin s'avance sur scène pour un dernier solo aussi décevant que les autres (sic), puis Richard entame les notes du morceau final.
Une dernière fois, le public se déchaine au son du riff "made in GN'R" (c'est-à-dire extrêmement accrocheur), scande le refrain avec Axl... Comme à chaque fois que cette chanson est jouée, c'est l'un des meilleurs moments du concert, malgré que ce soit le dernier.
Des canons tirent une multitude de petits papiers bleus, blancs et rouges, tellement qu'on ne voit même plus la scène au travers de ces milliers de petits papillons qui volent de partout.
Explosions, feux d'artifice, le concert finit en apothéose.

Quelques médiators et baguettes sont jetés dans le public, puis le groupe disparaît, pour réapparaître quelques instants plus tard et nous tirer leur révérence.
Le public ovationne, le groupe est content, ils sourient. Tout le monde a visiblement passé une excellente soirée. En tout cas, moi, oui.
Axl nous remercie, nous souhaite une bonne nuit... Puis s'en va définitivement. Cette fois, c'est bien la fin.


A la fin

Il est 1h du matin. Le groupe a joué pendant près de 2h30. Soldail et moi allons, comme beaucoup d'autres, quémander un peu d'eau aux vigiles, puis il faut quitter la salle.
Passage à la boutique-souvenirs pour acheter une affiche de la tournée, et nous quittons définitivement Bercy.

On sort du parking tant bien que mal. J'emmène Soldail à son arrêt de bus, et il est maintenant temps pour moi de prendre le chemin du retour. Il est 3h du matin lorsque je rattrape enfin l'A4, et 45 minutes après, j'arrive enfin chez moi, épuisé. Epuisé, mais heureux.

Malgré des musiciens qui ne feront jamais oublier les précédents membres (on regrette Slash et son solo basé sur le thème du "Parrain") et quelques passages instrumentaux un peu trop longuets, ce concert était vraiment inoubliable.
Pour leur seule date, et surtout la première en France depuis 13 ans, ils ont assuré. C'est en grande partie dû à Axl Rose qui tenait une pêche d'enfer; il avait même l'air bien plus en forme que lors de ses derniers concerts donnés au début des années 90.
La petite visite d'Izzy était également très agréable.

Je ne sais pas ce que donnera le prochain album du groupe, mais quoi qu'il en soit, Guns NRoses sur scène ne sont pas morts !


Remerciements

Je n'ai évidemment pas retenu toutes la set-list de tête, alors je tiens à remercier le site http://www.gnrfrance.net pour m'avoir "rafraîchi la mémoire".
L'auteur : Virgo saint Shaka
43 ans, Le sanctuaire (France).
Publié le 22 janvier 2007
Modifié le 22 janvier 2007
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