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Gerrans peut remercier son équipe

Sur un parcours rectiligne, long de vingt-cinq kilomètres autour de Nice, le contre-la-montre par équipe qui signait l'entrée du Tour 2013 sur le Continent n'a pas donné de grands enseignements mais a permis à Simon Gerrans de prendre la tête au classement général.


Les organisateurs du plus grand évènement mondial du sport cycliste de la saison voulaient absolument marquer le coup pour la centième édition du Tour de France. C'est pour cette raison que l'on eut le droit à un tryptique sur le sol corse, pour la première fois de l'Histoire de la compétition, pour commencer. Mais ce premier week-end magique devait être suivi d'une très belle entrée sur le Continent. Ils ont alors opté pour un contre-la-montre, histoire de décanter un peu la situation mais surtout pour calmer les esprits des coureurs après trois premières étapes où les nerfs des cyclistes furent mis à rude épreuve.
Décanter la situation, c'est une chose, mais on sait qu'un exercice comme un contre-la-montre par équipe peut créer des premiers écarts importants, parfois trop importants pour garder le suspense intact entre les favoris. C'est pourquoi ces mêmes organisateurs ont choisi un parcours relativement court, seulement vingt-cinq kilomètres, très plat avec l'idée de ne pas gâcher le spectacle d'une Grande Boucle qui s'annonce passionnant. Le maillot jaune hier matin, Jan Bakelants, ne comptait qu'une seule et unique seconde devant une meute composée de soixante et onze hommes. A défaut de créer des écarts significatifs, l'enjeu principal de l'étape d'hier était de sacrer un nouvel homme tout en haut du classement général.
Comme l'avait annoncé hier matin Alain Gallopin, directeur sportif de Jan Bakelants, "Radioshack ferait tout pour conserver le maillot de leader quelques jours encore". Pour réaliser ce voeu, la formation américaine devait donc perdre moins de une seconde sur un des poursuivants du jeune belge à une longueur seulement. Avec Fabian Cancellara, un des meilleurs rouleurs du monde ou même le meilleur tout court de l'histoire de la spécialité, l'affaire aurait été possible car à lui tout seul, le multiple champion du monde du contre-la-montre aurait été capable de mener son équipe vers la victoire. Seulement, le suisse n'était pas là et le résultat s'en est ressenti assez rapidement quand l'équipe de Bakelants passait la ligne d'arrivée avec vingt-neuf secondes de plus que l'équipe victorieuse "on savait que ce serait très compliqué. On a tout donné, on a essayé de sauver ce maillot jaune mais nous n'étions pas les favoris sur contre-la-montre par équipe. C'est une réelle deception mais il faut relativiser. On a déjà eu la chance de gagner une étape ainsi que de rouler à l'avant parce qu'on avait la tunique jaune" regrettait Andreas Kloden.


Omega pharma quick step impressionnant mais battu

On savait alors que le prochain leader au classement général serait dans l'équipe victorieuse sur la Promenade des Anglais. Pendant longtemps, on crut qu'il s'agirait du Polonais Michal Kwiatkowski, déjà maillot blanc. Son équipe, Omega Pharma Quick-Step, avait en effet signé un excellent coup en finissant la boucle autour de Nice à une vitesse moyenne supérieure à 57 km/h. Hier matin, l'équipe belge figurait parmi les favorites de la journée mais des questions restaient en suspens comme l'état de forme de son rouleur Tony Martin, victime d'une chute lors de la première étape qui arrivait à Bastia. On se demandait aussi si les excellents rouleurs Sylvain Chavanel, Peter Velits, Niki Terpstra et Michal Kwiatkowski suffiraient à pallier les faiblesses de Jérome Pineau, Gert Steegmans et Mark Cavendish.
Dans un premier temps, on pensa que la première équipe championne du monde par équipe allait s'imposer et encore plus lorsqu'on voyait les autres grosses écuries attendues comme la team Garmin ou la team Sky finissait derrière la formation de Patrick Lefevere pour pas grand chose c'est vrai, mais derrière quand bien même. Mais vint alors une équipe australienne, Orica GreenEdge. Une équipe méconnue, à tort et il serait temps d'insister sur ce point, pas par les suiveurs mais par la sphère médiatique notamment parce que cette équipe n'est âgée que de deux saisons. On pensait à Orica GreenEdge lorsque il fallait trouver des équipes capables de l'emporter mais on ne la pensait pas assez forte pour resister aux autres specialistes du contre-la-montre. Mais on a regardé l'effectif de l'équipe australienne pour ce centième Tour de France et tout s'est éclairé. Les noms de Brett Lancaster, Svein Tuft et Simon Clarke ne sont pas connus par les non-iniciés au sport cycliste. Peut-être même que les suiveurs exclusifs de la discipline sur route ne reconnaissent pas ces noms comme familiers. Cela dit, les aficionados de la piste devaidnt avoir misé une pièce sur l'équipe Orica GreenEdge et quand des anciens pistards de ce niveau s'ajoutent à d'autres grosses cuisses comme Stuart O'Grady, Daryl Impey ou Matthew Goss, on sait que ça peut aller vite, voire très vite.


Gerrans en jaune pour soixante-seize centièmes

Soixante-seize centièmes, de l'avis de tous et dans la plupart des sports de course, ce n'est pas grand chose. C'est pourtant avec cette avance que l'équipe Orica GreenEdge traversa la ligne d'arrivée. Un écart faible mais largement suffisant pour que Simon Gerrans, vainqueur d'un cheveu à Calvi face à Peter Sagan, s'empare du maillot jaune. Heureusement pour les nerfs du toujours jeune coureur australien, malgré ses trente-trois ans au compteur à cause de sa tête juvénile, son équipe était assez bien classée au classement général par équipe pour partir dans les derniers. La conséquence directe était que la formation australienne avait peu à attendre avant d'exulter et vu que les derniers à s'élancer était celle de Jan Bakelants, avec peu de très bons rouleurs, le suspense était rapide. Le plus heureux d'entre-eux était forcément Simon Gerrans qui ne pouvait dissimuler un sourire radieux "c'est le plus beau pour un coureur de porter ce maillot. Toute personne passionnée par le cyclisme rêve de porter un jour le maillot jaune. Je ne suis pas un jeune coureur. J'ai eu du mal à passer le cap de la trentaine, j'avais du mal à être décisif pour gagner. Le declic a sûrement été la création de l'équipe GreenEdge pour sauver le cyclisme australien. Ça m'a redonné confiance. L'équipe est formidable. Elle a fait un travail extraordinaire et ce maillot est celui de l'équipe toute entière".
Ce maillot jaune, Orica GreenEdge tentera de le garder jusqu'au week-end et l'entrée dans les Pyrénées où les choses sérieuses vont commencer pour les grimpeurs. En regardant le profil des étapes d'aujourd'hui, de jeudi et de vendredi, on se dit que la tâche n'est pas des plus compliquées. Une chose n'est pas sûre, ce sont les bras sur lesquels sera posée la tunique jaune car Daryl Impey et Michael Albasini, deux équipiers de Simon Gerrans, sont dans le même temps. Cela veut dire que le maillot jaune se jouera sur le classement des prochaines étapes mais ce n'est pas un souci pour le leader au général "je porte ce maillot grâce à mes coéquipiers. Ce serait malhonnête de me battre contre l'un d'eux. Le plus important pour moi est que le maillot jaune reste au sein de l'équipe". Vraiment parfait ce Gerrans...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 12 juillet 2013
Modifié le 08 juillet 2013
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