| Estanguet dans l'HistoireHier, Tony Estanguet s'est adjugé sa troisième médaille d'or olympique. Un titre qui efface la déroute de Pékin.En passant la ligne d'arrivée après sa manche finale, lorsqu'il a jeté un regard plus que soutenu sur le panneau d'affichage pour voir le temps qu'il venait de réaliser quelques instants auparavant et qu'il s'est aperçu qu'il mettait plus d'une seconde au slovaque Michal Martikan, il ne put cacher sa joie. Il faisait comme si il avait déjà gagner l'épreuve mais il restait encore deux concurents, le tchèque et l'allemand, les deux qui l'avaient devancé une heure avant lors des demi-finales. "Quand tu es devant un adversaire de la trempe de Martikan, tu sais que tu viens de faire une très belle performance. Quand je lève les bras, ce n'est pas pour célébrer ma victoire un peu en avance, c'est juste parce que j'étais tellement heureux d'avoir battu Michal" admettait le triple champion olympique de canöé monoplace de Sydney, Athènes et Londres depuis quelques heures.
La joie fut d'autant plus belle qu'elle n'était pas réellement attendue. Depuis les derniers Jeux Olympiques, il y a quatre ans en Chine, on ne comptait plus vraiment sur le porte-drapeau de la délégation française lors des JO de 2008 mais voici ce qu'il nous répond lorsqu'on lui demande si ce troisième titre est le plus beau de tous "je ne peux pas dire que c'est le plus beau. J'ai également de très bon souvenir de Sydney et d'Athènes, ces trois titres sont forts mais très différent car en 2000, je n'avais pas le même âge qu'aujourd'hui".
Douze ans après son premier sacre olympique
Lorsque le petit frère de Patrice s'impose lors des premiers Jeux Olympiques réalisés sur le continent océanique, Tony est jeune, il n'a que vingt-deux ans, et apparait comme le jeune pousse qui représentera la discipline dans les années à venir. En 2004, il arrive avec la casquette de champion olympique en titre. Avec son rival de toujours, Michal Martikan, ils sont les deux archifavoris. 2008 symbolise un véritable tournant dans la carrière du français. Lui-même l'avoue, il venait pour gagner mais il n'avait plus la crainte de perdre comme si ces deux premiers sacres olympiques l'avaient rendu comme intouchable. Cette élimination à la porte de la finale apparue comme un coup de massue et cela l'a rendu plus fort. Cependant, lorsqu'il a découvert le parcours, après plusieurs reconnaissances, il ne cachait pas ses doutes sur ses véritables capacités à pouvoir faire de bonnes olympiades "c'est une rivière très compliquée, qui bouge beaucoup. J'ai du mal à faire un parcours sans faute". Si Estanguet a gagné, c'est parce qu'il ne s'est jamais trompé d'adversaire. Au lieu de jouer sur sa perpetuelle rivalité avec son slovaque préféré, il s'est un peu plus centré sur lui-même car comme il l'expliquait à l'orée de ces quatrième jeux Olympiques "si je perds à Pékin, c'est parce que je ne cherche pas à assurer. Là, je savais que si j'allais en finale, ce serait une toute autre chose. On a souvent dit que j'étais le genre de gars qui faisait des grosses finales. Seulement pour parvenir à la finale, il faut se qualifier et ce n'est pas si facile".
Quand on lui parle d'avenir, voire de Rio où auront lieu les prochains Jeux Olympiques, il avoue sans détour "je ne sais pas. J'aime mon sport mais il ne faut pas se voiler la face. En 2016, j'aurais 38 ans". Avant de réfléchir à son avenir en tant qu'athlète, son prochain objectif reste son élection comme membre du CIO pour, comme il le dit "pour avoir une chance de revoir les Jeux Olympiques à Paris, il faut qu'on ait plus de poids dans le conseil international olympique". C'est sur qu'en tant que triple champion olympique, il est bien parti pour commencer la seconde carrière de sa vie... | | |
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