| EnchantementCourte histoire au pays des jouets, détente et simplicité :)Il était une fois l'histoire d'un playmobil timide...
Il avait du mal à s'exterioriser, il pouvait discuter de tout sauf de lui.
Il était malheureux de garder ses sensations, ses émotions enfouies.
Il écoutait de la musique, se fondait en elle, s'oubliait dans les mélodies.
Il doutait de lui de plus en plus, plus le temps passait, plus il se sentait perdu, dans une impasse.
Parti dans ses pensées, il parcourait le coffre à jouets de long en large lorsque tout d'un coup le couvercle fut soulevé, une petite poupée fut alors lachée et tomba à ses pieds...
L'obscurité emplit de nouveau les lieux et il appuya sur le clown lumineux pour l'éclairer.
Elle ne bougeait pas, elle avait la taille d'une schtroumphette habillée sobrement.
Elle lui inspira tout de suite de l'affection, une envie de la couver.
Il lui tapota délicatement la main, rien.
Il souleva ses cheveux et voyant ses paupières fermées la secoua plus vigoureusement.
Elle clignota ses yeux qui se révelèrent de couleur chocolat. Il y sentit une chaleur à croquer la craquante mignonette.
Il recula d'un coup, prit à la gorge il se contenta de lui parler, il lui demanda comment elle allait, si elle pouvait se lever seule.
Le regard de l'accidentée se voilà au moment ou il lui lacha main, elle parut triste mais se leva d'un coup fiere comme un i.
Elle resta de marbre, ignora son regard dubitatif et lui tendit la main droite, le regard franc, toujours voilé.
Il l'entendit chuchoter Praline et bredouilla Clément lui serrant la main.
Elle s'excusa de l'avoir dérangé et lui demanda ou était la sortie.
Il l'entendit à peine, il lui expliqua qu il n'y avait pas de sortie, que le debut, la fin de la vie dans ce lieu résidait dans le bon vouloir de la petite fille aux couettes, douce mais perturbée...
En effet, des colères la prennaient, elle n'avait aucun signe d'affection de sa famille et se protégeait dans un monde imaginaire.
Les peluches la calinaient, les jeux la canalisaient. Parfois elle refusait les reves et balancaient ses compagnons de tristesse dans le coffre. Il etait rare qu elle reprenne l'un d'eux avant une semaine.
Il lui appris tout ça et aurait voulu lui dire qu il etait là depuis des mois et qu il en avait marre mais sa timidité le retenait.
Praline resta silencieuse, ne lui posant aucune question.
Il crut l'entendre chanter mais si doucement qu il l'interrogea, elle répondit que oui elle chantonnait et que non, elle ne chanterait ou ne parlerait pas plus fort.
Elle lui tourna le dos, s'allongea, s'endormit.
Il resta à la regarder tout le long de son sommeil.
Sa voix discrète le ramena à son blocage. Une voix d'enfant empreinte de pointes assurées, écorchées, désanchantées. Il comprit ses réactions et eut envie de la voir sourire, rire.
Lorsqu'elle se réveilla ses yeux brillaient de curiosité.
Il lui proposa de faire un tour du coffre.
Elle accepta avec entrain. Il en fut ravi et ils partirent vers un ours en peluche gigantesque.
Elle eut peur et prit la main de Clément. Il faillit la lacher et se rappela son regard triste du début, il la lui serra simplement, chaudement.
Elle leva la tête vers lui et lui dévoila un sourire innocent, joyeux.
Il l'emmena du coté du cirque enfantin plastifié, elle ouvrait les yeux et la bouche comme si une révélation la frappait, elle se reprit difficilement mais garda ses pupilles en forme de billes à paillettes.
Il se laissa emporter par sa candeur et parla de lui comme jamais il n'avait osé.
Il se sentit étrange et vidé. Il eut honte et aurait voulu se taire finalement.
Le voyant trembler elle le prit dans ses bras et lui rechauffa le coeur.
Elle se mit à le bercer de chansons fredonnées puis chanta de toute son ame, ne s'écoutant pas, le regardant.
Ils allièrent leur voix et dansèrent entre l'écurie et un ballot de paille sur lequel ils se reposèrent, épris.
Un ray de lumière les recouvrit et une main d'enfant vint attaper le playmobil.
Il saisit sa poupée et ils se retrouvèrent dans le chateau de Barbie.
Ils étaient agrippés l'un à l'autre, la petite fille fut touchée de cette vision et les installa dans le fauteuil près de la cheminée.
Ils restèrent là, sereins. | | |
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