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En un tour de main

Lorsque l'idée d'écrire prend forme dans notre tête, il n'est pas toujours aisé de la mettre à exécution. Nos mains ne l'entendent pas toujours de la même oreille qu'elle... Rendez vous en compte par vous-même au travers de cette fable que j'ai pu rédiger non sans mal...


Je dois être probablement un des rares de mon existence à pouvoir affirmer que mes bras fonctionnent indépendamment de mon cerveau.

Mes mains se rebiffent fréquemment à l'encontre de ma tête...

Je pense d'ailleurs sérieusement d'ici le prochain quart d'heure montre en main, à contraindre manu militari si cela s'avère nécessaire, mes doigts à suivre les injonctions de ma tête, car l'insubordination de mes mains risque de les faire passer à deux doigts de la cour martiale, d'autant plus que l'intelligence a déjà prouvé à main (te) reprise qu'elle était capable d'un simple revers, de taper du poing sur la table !

Mon esprit n'ayant plus la main mise sur mes bras, lui qui leur avait pourtant déjà tendu la main pour devenir son bras droit, a montré du doigt les défaillances d'une confiance étriquée qui avait pourtant été bâtie à la force du poignet ! Il ne peut que désormais applaudir des deux mains, les mesures prises par mes doigts de montrer patte blanche dans le processus de paix qui devrait se conclure par une empoignade chaleureuse si les deux parties acceptent de marcher néanmoins main dans la main !

Au vu des tournures que commençaient à prendre les événements, ma tête peut d'ores et déjà se féliciter d'avoir su caresser dans le sens du poil des doigts qui au jeu du chat et de la souris, avaient un peu trop souvent la main.

Alors que les retrouvailles s'annoncent animées de joie et de bonne humeur, ma tête a renouvelé toute sa confiance à mes mains qui la main au cœur, ont salué cordialement sa considération.

Animées par les regrets, mes mains s'en mordent désormais presque les doigts d'avoir ainsi retourné sa veste à l'encontre de celle qui l'avait toujours accueilli les bras ouverts.

C'est dans un esprit de conciliation, que mes mains ont pris l'initiative de marquer de leurs empreintes l'histoire d'une alliance au travers de laquelle, elles étaient déterminées à ne pas lâcher prise.

Soucieuses de revernir son image évincée par le bras de fer qu'elles ont maintenu avec mon esprit, elles se sont présentées à lui en prenant soin de ne point venir les mains-vides.

Quelle ne fut la surprise de ma tête de découvrir le magnifique oreiller en gage de fraternité que mes mains avaient pris la peine de fabriquer manuellement avec beaucoup de doigté, le tout orchestré par un savoir-faire et un coup de main d'une main d'œuvre qui malgré le temps passé à baisser les bras, n'avait pas perdu la main.

La tête tirait alors son chapeau pour démontrer l'admiration d'une œuvre aux allures artistiques imaginée de tête au premier abord, puis reconvertie à main levée sur le papier, le doute n'était alors plus permis...

Ma tête reconnaissait en ses mains une âme de maestro qui avait crée de main de maître le trait d'union qui allait les réunir haut la main tant ses doigts de fées avaient bien travaillé.

Ma tête conviait dés lors mes mains à venir boire en tout bien, tout honneur, le verre de l'amitié.

Au moment de proposer à mes mains un doigt de vodka dans un verre qu'elles tenaient fermement, celles-ci se rendaient compte qu'elles ne pouvaient avaler la liqueur faute de bouche. Confuse, ma tête qui prenait conscience de sa maladresse diplomatique, venait de prendre une véritable gifle dans sa façon de gérer sa relation avec mes doigts. Elle aurait voulu à cet instant passer la main, tant elle se sentait limée ; elle priait les mains au ciel, pour espérer un petit coup de pouce du destin, afin de pouvoir reprendre les choses en main.

Ma tête ayant gardé la tête froide en lui faisant gré de lui restituer le verre et de tourner la page de cet incident non fâcheux n'avait plus vraiment la tête sur les épaules lorsqu'elle s'aperçut qu'elle ne pouvait se saisir de l'objet faute de mains.

Voyant son ami la tête s'entêter dans la bêtise, mes bras prirent l'initiative de lui tendre la perche en se comportant en véritable homme de main lorsqu'ils lui ont remis en main propre un contrat avançant qu'il pouvait s'accaparer tout ce qu'il voulait puisque ses mains étaient à son service.

Ma tête se haussa pour acclamer le texte, mais les mains lui ont toutefois rappelé qu'il ne devait pas en profiter pour faire main basse sur la situation.

Enivré par une joie jusque la contenue, la tête proposa à son ami les mains, d'essayer l'oreiller. Peu enclin à la courtoisie, la tête passa en tête pour s'adonner à son nouveau plaisir, et se laissa gagner par l'envie de dormir victime du confort de la texture. En voulant s'ériger, la tête pria ses mains de l'aider à se relever au lieu de rester planté la à la regarder les mains dans les poches.

Il était sur à ce moment que bien qu'amis, la tête et les mains n'étaient pas encore prêt à se passer la bague au doigt et à faire vie commune bras dessus, bras dessous...

Alors que les mains garantissaient à la tête qui doutait quelque peu de la nouveauté du cadeau que l'oreiller était bel et bien une première main, et que s'il ne les croyait pas c'est que cela serait la preuve qu'il n'en fait toujours qu'a sa tête.

L'oreiller est par ailleurs sujet à la convoitise d'autres têtes qui cherchent toujours à déjouer la vigilance des mains, pour s'emparer du bien. Mais si l'oreiller était volé, il suffirait juste à la tête de faire auprès de la police une main courante pour signaler le méfait.

En un tour de main, la tête et les mains retrouvaient la complicité qui les avait liés antan, et s'accordaient à dire que les meilleurs amis du monde, se comptent vraiment sur les doigts de la main, et que même s'ils se connaissent sur le bout des doigts, il arrive parfois que des coups de poings fusent de part et d'autres à bras le corps sans pour autant que cela n'altère les relations qu'entretiennent les deux compères qui n'ont de cesse de se ronger les ongles quand l'un s'éloigne de l'autre...

Ce qu'ils sont devenus ? Ils font souvent du jardinage ensemble mais il faut dire que la tête n'a pas vraiment la main verte, mais qu'importe... Les mains aiment passer du temps en tête à tête avec les gens qu'ils aiment !
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Re: En un tour de main
Posté par gojira67 le 23/02/2009 00:57:32
Ma tête a dit a mon coeur qu'elle s'en battait les couilles si mes couilles avaient mal au coeur et que ça créait des embrouilles mais mes couilles ont entendu et ont dit a ma tête qu'elle n'a pas de coeur et comme mon coeur n'a pas de couilles ma tête n'est pas prête d'avoir peur... Voilà, ça c'était du Grand Corps Malade mais si c'est toi qui a écrit ça Farid, alors là bravo... Mais je dois quant même avouer que j'etais perdu parfois, et puis tu réutilise tes métaphores, c'est dommage mais extrêmement bien pensé !
Re: En un tour de main
Posté par mayunine le 01/11/2008 18:21:50
Très original xD
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L'auteur : Farid Boudjemai
45 ans, Paris (France).
Publié le 01 novembre 2008
Modifié le 07 septembre 2008
Lu 2 356 fois

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