| Des dieux et des hommesUn projet ambitieux... Tombant à plat !"25 novembre 1970, quelque part sur la Route 66, du côté de Pasadena. Dans une chambre du Happy Hour Motel, un homme écrit une lettre à sa femme. Il lui explique qu'il ne rentrera plus à la maison, convaincu de l'absurdité de son mode de vie. Il ne part pas pour une autre femme, mais pour rejoindre Lilith, déesse des Hommes et mère de l'Évolution. Puis, en plein désert, il rejoint une communauté installée dans la forêt pétrifiée. Désormais, il s'appellera Ismaël... Mais Lilith est-elle une vraie déesse ou une simple mortelle coupable de supercherie, comme le pense la reine de la Nuit ?" (Présentation Dargaud)
La nouvelle série Des Dieux et des hommes signe le grand retour de Jean-Pierre Dionnet dans le monde du neuvième art. Et il revient avec un projet ambitieux : réaliser une uchronie (Le mot uchronie est un néologisme du XIX siècle fondé sur utopie et chronos ; il s'agit d'utopies temporelles, de récits dans des temps "qui auraient pu être) de trente albums. L'auteur décrit son projet comme une "rencontre inattendue entre Jack Kirby et Éric Rohmer" et "saga "super-héroïque" volontiers anarchisante qui met en scène des divinités confrontées aux humains et à l'ennui existentiel". Chaque tome de la série est réalisé comme un one-shot, d'ailleurs confié à un dessinateur différent. Ici c'est même un duo de dessinateurs italiens, Roberto Baldazzini et Corrado Mastanbuono, qui s'en charge. Jean-Pierre Dionnet cherche également l'originalité dans la structure de ses albums, composés de deux récits, un grand récit, une histoire courte et des suppléments.
Malheureusement, passée l'originalité formelle, le scénario nous laisse sceptique. Dionnet cherche à nous faire réfléchir sur notre condition et notre impact sur l'environnement. Mais ces pensées philosophiques ne réussissent pas à faire un scénario captivant. Nous sommes vite pris par le même ennui qu'exprime l'homme qui écrit à sa femme au début de l'album. L'histoire ressemble à un instantané, sans aucune profondeur. Il faudra attendre les albums suivants pour comprendre l'intérêt de la série.
Le graphisme de Roberto Baldazzini et Corrado Mastanbuono puise son inspiration dans le pop-art et l'art psyschodélique. Le tout est d'une très grande lisibilité et clarté, proches du style de la ligne claire. Les couleurs sont chatoyantes.
L'histoire courte est réalisée par Dionnet et un autre dessinateur Corrado Mastantuono. Elle met en scène le Seigneur des Mouches, qui s'avère en fait un enfant jouant au cerf-volant. Le sens caché de ces deux récits est peu accessible aux non initiés, qui se lassent très vite.
Titre : Des Dieux et des hommes
Scénariste : Jean-Pierre Dionnet
Dessinateurs : Roberto Baldazzini et Corrado Mastanbuono
Editeur : Dargaud | | |
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