| Bitchy Bitch et les rudes études de RobertaDans la série des anti-héros alternatifs, je tiens à vous présenter Bitchy Bitch (la "salope emmerdeuse", en français soutenu approximatif), incarnation type de la quarantenaire moderne frustrée par un quotidien Made in America qui ne lui convient guère...Et l'on comprend tellement pourquoi au fil des pages qu'on en viendrait presque à se trouver pris en flagrant délit de compassion. En effet, notre Bitchy, de son vrai nom Midge Mac Cracken, n'a guère été épargnée par son entourage, à commencer par sa famille hypocrito-formatée composée d'un père intransigeant et aigri et d'une mère fantomatique aveuglée par une vision du convenable pétrie de catholicisme et de consommation à outrance, sans oublier le tonton Stanley, un tantinet pédophile (mais taisons cela et fêtons les Noëls dans une ambiance des plus répugnantes qui ne sont pas sans rappeler une certaine époque victorienne...).
De vacheries scolaires déplorables en incompréhensions notoires, notre Midge devenue adolescente tente de crever l'abcès de sa solitude en s'accrochant à un univers hippie émergeant, haï par ses conservateurs d'ascendants et particulièrement bien dépeint par l'auteure.
Car Roberta Gregory, clairvoyante féministe trop longtemps écartée des projets bédétiques de ses équivalents masculins (citons, au hasard, Crumb ou Shelton), n'épargne aucune strate de la société U. S, et donne plus généralement une coloration juste et pragmatique aux faits qui marquèrent l'occident de la seconde partie du XXème siècle.
Le lecteur averti accompagne donc, de réminiscences en réminiscences (Bitchy est hantée par son passé, qui semble s'acharner à la poursuivre), la victime semi-consentante d'un système ô combien pervers (les pires perversités n'étant pas toujours là où l'on croit) aux cours de tranches de vies qui tendent à montrer les difficultés qu'ont les femmes de l"avant-libération" à sortir du schéma patriarcal qui leur est esquissé. Soulignons au passage la réaliste et terrible scène de l'avortement clandestin qui, près de quarante ans après la révolution étudiante et l'émergence du M. L. F, ne peut que nous faire réfléchir sur les droits actuels des femmes...
On croit pouvoir à tort souffler davantage, dans le troisième opus (cule !) du genre (je n'ai malheureusement pas pu mettre la patte sur le deuxième), ironiquement intitulé Les Rudes Études De Roberta. Dans un graphisme un peu plus léché à mon goût, on retrouve, après un bref passage autobiographique permettant de distinguer le vécu estudiantin de la narratrice de celui de son personnage, notre Bitchy, délivrée du joug parental et visiblement prête à profiter de sa nouvelle liberté. Ce rêve universitaire, jalonné avant tout d'expériences groupusculaires et charnelles piètrement convaincantes, sera cependant de courte durée, notre étudiante étant, en dépit de son caractère quelque peu impulsif, parfois influencée par de brusques phases de lucidité.
Affaire à suivre... | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (8) | | Re: Bitchy Bitch et les rudes études de Roberta Posté par chaminou le 03/01/2007 01:52:12 | Un grand merci, Jacquesv ! :o}
Je te conseille vivement les albums de Roberta... Lucides et tellement humoristiques ! | | Re: Bitchy Bitch et les rudes études de Roberta Posté par jacquesv le 03/01/2007 00:59:23 | chaminou,
j'ai apprécié très fort | | Re: Bitchy Bitch et les rudes études de Roberta Posté par chaminou le 13/12/2006 23:08:54 | Merci d'avoir lu le contenu de l'article alors ! ;o) J'aurais dû choisir une autre image, hmmm... | | Re: Bitchy Bitch et les rudes études de Roberta Posté par olathe_south le 13/12/2006 23:02:52 | OMG WTF BBQ, dsl =/
J'ai vu cette image avec ecrit dessus "PMS" =/
Okay, fine, im gone :o | | Re: Bitchy Bitch et les rudes études de Roberta Posté par chaminou le 13/12/2006 22:56:08 | OK (I'm a girl, sorry), mais quel rapport avec mon article ? ^o) | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (8) |
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