| Alix : C'était à KhorsabadUn retour aux origines pour le célèbre héros du Journal de Tintin..."Comme tous les fidèles lecteurs d'Alix le savent, Khorsabad est l'endroit où ses aventures ont débuté il y a près de soixante ans. Ce vingt-cinquième tome est en quelque sorte un retour aux sources.
Revenu dans l'antique cité de Khorsabad dans l'espoir de retrouver des parents disparus, Alix y retrouve Suréna, le général Parthe qui lui avait rendu la liberté, subjugué par le courage du jeune Romain. Il y rencontre également le roi Orodès, qui lui dévoile deux magnifiques grands vases, l'un en or, l'autre en bronze. Alix doit ramener comme cadeau à César le vase en or, et lui transmettre le message suivant : que l'ambitieux général romain ne cherche jamais à envahir la Mésopotamie, sous peine de voir, une fois ses troupes défaites, le vase en bronze lui servir de sépulture éternelle...
Dès lors, le précieux vase va devenir l'objet de toutes les convoitises. Trahisons, attaque de pirates, coups de théâtre : que d'embûches et de rebondissements sur le chemin qui mène à Rome." (Présentation Casterman)
Pour marquer ses soixante ans de carrière, Jacques Martin (illustre auteur de BD et non l'ancien présentateur de l'école des fans) sort ces mois-ci chez Casterman, le 25ème Alix et le 17ème Lefranc, deux séries cultes. Et quoi de mieux qu'un retour aux origines pour mesurer le parcours réalisé. Alix retourne ainsi à Khorsabad, cadre du tout premier album Alix l'intrépide, et rencontre de vieilles connaissances, autant de clins d'œil pour les fidèles de la série. Si Jacques Martin ne peut plus qu'apporter une contribution infime à ses albums, du fait d'une maladie, son empreinte reste néanmoins bien palpable.
Tout d'abord, nous retrouvons l'alliance du didactisme et du ludique. Outre le fait de raconter un récit, Martin utilise le langage de la BD pour nous faire découvrir l'histoire, la civilisation, l'architecture des cités antiques. Dès que nous ouvrons un album de la série, nous sommes immédiatement plongés en pleine Antiquité. Toute la série est le fruit d'un travail précis et d'une documentation souvent déconcertante par son efficace simplicité. Ainsi, les œuvres de Martin sont souvent considérées pour leur valeur historique et souci de véracité de leur auteur. Pour autant, Martin a tout à fait conscience des limites de la reconstitution : "Cette rigueur connaît toutefois certaines limites objectives dont je dois bien m'accommoder. D'abord, les limites de l'état actuel des connaissances et de la relativité des sources. Les grands textes sur l'Antiquité ne peuvent pas toujours être pris pour argent comptant. " En effet, évoquer la vie des Anciens ne va pas sans difficultés. Les vestiges qui nous en restent ne suffisent pas à nous donner une vison complète et précise de la Rome antique."
Le graphisme demeure lui aussi dans la continuité des premiers Alix. Martin travailla toute sa carrière un langage très structuré. Langage dont les composantes (rigueur de l'intrigue, précision documentaire, fluidité du découpage, lisibilité du graphisme) ont été progressivement élaborées pour atteindre une perfection maîtrisée, signe même du classicisme. De ce fait, le dessin de Martin reste marqué par une certaine staticité. C'est qu'il doit beaucoup au commerce du dessinateur avec la statuaire gréco-romaine de l'école de Scopas, de Praxitèle, de Phidias à la sérénité immobile, des bas-reliefs romains d'arc de triomphe et de colonnes parfois postérieurs à la période césarienne. Mais cette définition du graphisme martinien est réductrice : en effet son art oscille en permanence entre un pôle "classique" et un pôle "romantique". Les planches de Martin se caractérisent par la prolifération des détails ornementaux. Les êtres, les objets, les édifices et les paysages sont traités comme un tout. Tout un art maîtrisé, que les nouveaux auteurs se sont attachés à poursuivre...
Série : Alix
Titre : C'était à Khorsabad
Auteurs : Jacques Martin, François Maingoval, Christophe Simon, Cédric Hervan
Editeur : Casterman | | |
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