Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Le mal de vivre


Suite au grand interet qu'a suscité l'article "le suicide chez les jeunes" de Sonia, je vous propose un texte magnifique qui aborde la question avec une justesse infinie.



Beaucoup de commentaires à propos du très bon article sur le suicide, écrit par Sonia, j'ai repensé dans ce contexte à un texte magnifique de la chanteuse Barbara :

Elle a eut une enfance et une vie difficile victime de pratiques incestueuses encore enfant, elle raconte par la suite lors d'un concert comment elle a refusé de devenir un vraie femme à part entière, elle a coupé ses cheveux choisi sa tenue noir, elle raconte aussi comment il lui est devenu impossible de cacher ce qu'elle était, son existence, en tant qu'être humain et femme, c'est à dire la victoire de la vie, de la "joie de vivre".

Quand Barbara parle du "mal de vivre" elle sait de quoi elle parle, et elle en parle si bien que je vais me taire et lui laisser la plume:

Le mal de vivre

Le mal de vivre
Ça ne prévient pas quand ça arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
La gueule en coin,
Et puis un matin au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ca vous ensommeille,
Au creux des reins


Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,


On peut le mettre en bandoulière,
Ou comme un bijou à la main,
Comme une fleur en boutonnière,
Ou juste à la pointe du sein,
C'est pas forcément la misère,
C'est pas Valmi, c'est pas Verdun,
Mais c'est des larmes aux paupières,
Au jour qui meurt, au jour qui vient,


Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,


Qu'on soit de Rome ou d'Amérique,
Qu'on soit de Londres ou de Pékin,
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique,
Ou de la porte Saint Martin,
On fait tous la même prière,
On fait tous le même chemin,
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire,
Avec son mal au creux des reins


Ils on beau vouloir nous comprendre,
Ceux qui nous viennent les mains nues,
Nous ne voulons plus les entendre,
On ne peut pas, on n'en peut plus,
Et tous seuls dans le silence,
D'une nuit qui n'en finit plus,
Voilà que soudain on y pense,
A ceux qui n'en sont pas revenus,


Du mal de vivre,
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre,


Et sans prévenir, ca arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
Le rire en coin,
Et puis un matin, au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ça vous émerveille,
Au creux des reins,


La joie de vivre,
La joie de vivre,
Oh, viens la vivre,
Ta joie de vivre...


(Barbara/Barbara, Éditions Tutti)
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