Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Xénophobie : un aveuglement irrémédiable ? |
Quelques éléments pour ne pas faire les amalgames qui l'alimentent... |
La plupart des gens sont racistes. Tous n'en ont pas conscience, mais tous considèrent que c'est mââââââl. Mais nous sommes tous victimes de cet instinct xénophobe, de ce passif discriminatoire. Aussi, j'estime qu'il est important de pousser un peu la réflexion quant à ces notions communes, banalisées, surmédiatisées mais piétinées. Définition du racisme : une expression particulière de la xénophobie Tout d'abord, il est essentiel, afin de couper l'herbe sous le pied des Le Pen et autres Sarkozistes, d'affiner la définition du racisme. Le racisme est une théorie développant l'idée que l'humanité est constituée de plusieurs races avec des qualités particulières qui les distinguent les unes des autres. Bien entendu, cette théorie raciale implique souvent une hiérarchie de valeur entre les races. Aussi, parce que le danger de cette façon de penser amène aux génocides et aux guerres, et qu'avec la puissance nucléaire dont nous disposons nous avons tout à y perdre, il est important de rappeler qu'une race se définit essentiellement par son homogamie, c'est-à-dire son incapacité à se reproduire avec d'autres individus que ceux de sa race. Par ailleurs, je signalerai aux résistants du bulbe que la palette de couleurs, de cultures, de traditions, de sensibilités et de valeurs est si étalée, si subtilement déclinée, qu'il est absurde et profondément stupide de vouloir établir des races. Ceci étant posé, j'aimerais briser également un autre mythe dangereux et hypocrite : celui d'un racisme universel. A dire vrai, j'aimerais développer l'idée plus judicieuse qu'il existe autant de racismes qu'il existe de perceptions de l'étranger. Or, le raciste distingue généralement les blancs, les arabes, les noirs, les asiatiques et les indiens. Des racismes : une typologie de la xénophobie - Les indiens, dans l'ensemble, en tout cas en occident (c'est le racisme que je traiterai), tout le monde s'en fout : on les laisse dans les western, voire dans les documentaires sur Gandhi ou, parfois, dans une crise de bonne conscience, pour déplorer le tourisme sexuel (ben oui, pour le raciste, sont indiens tous ceux qui sont peau-rouge...). - Les asiatiques, ma foi, tant qu'ils restent dans leur pays, on s'en fout : qu'ils restent dans leur jungle, ces communistes avec leurs sabres ! A la rigueur, on peut juste les traiter de cinglés voleurs de boulot. Mais c'est un racisme pas plus développé que ça. Mais c'est vrai que, dans l'ensemble, on voit peu d'indiens et d'asiatiques en France. Là où ça se complique, c'est avec les trois autres. - D'abord les juifs... Race ou confession ? Difficile à dire... Les juifs sont des croyants se revendiquant race... Mais un non-sémite peut se convertir... L'anti-sémitisme est-il une forme de racisme, ou bien une intolérance religieuse, ou bien plutôt une réaction épidermique aux positions supérieures des juifs et des évangélistes sur leur propre statut de peuple élu parmi tous les autres, ou bien encore une irritation envers la politique agressive et coloniale d'Israël ? Ou alors est-ce encore une forme de mesquinerie historicisée face à cette communauté qui par sa solidarité a traversé l'histoire sans terre et pourtant souvent tenu les rênes des pouvoirs ? Mettons, là, qu'au-delà d'un vrai racisme, il s'agit d'une relation conflictuelle mutuellement entretenue. - Pour les autres peuples blancs, peut-on parler de racisme ? Ne s'agit-il pas plutôt de nationalisme protectionniste, une forme de jalousie égocentrique qui, instinctivement, appliquerait par défaut la préférence nationale ? C'est au nom de cette absence de réel racisme que je dénonce l'utilisation sournoise et perverse qui est faite de l'intégration de ces vagues d'immigrés si ressemblants que sont ces blancs, occidentaux, catholiques et partenaires commerciaux à travers les siècles. En effet, on oppose souvent aux vagues africaines qui peinent à s'intégrer le modèle accompli de l'assimilation des vagues blanches. Or, les situations sont fondamentalement différentes. - Car oui, je soutiens que seuls les arabes et les noirs sont réellement soumis à la discrimination d'un vrai racisme historique, et les noirs plus encore que les arabes. Ce sont les seuls, héritiers du commerce triangulaire massif et de la colonisation frénétique des derniers siècles, à avoir réellement été considérés comme des races inférieures, voire même des animaux, des bêtes de somme. Jusque l'après guerre encore, il était courant dans les propriétés des blancs pieds-noirs d'avoir une armée de nègres et de bédouins pour satisfaire aux services et caprices domestiques. L'esclavage est encore récent (seconde abolition en 1848), et il s'est perpétué sous des formes floues et hypocrites jusque pendant les trente glorieuses où on débauchait les campagnes coloniales pour remplir les industries métropolitaines. Les africains arrivés les premiers en France étaient des esclaves exotiques, puis ils ont été des travailleurs itinérants, destinés à être renvoyés dans leur pays lorsqu'on n'en aurait plus besoin. Seulement, après 10,20,30 ou 40 de travaux à l'usine en France, on est français... On paye ses cotisations en France, on vit en France, on consomme en France... Mais on ne vote pas, surtout pas : d'ailleurs, on n'a pas la nationalité pour autant... Même une vie donnée à la France n'achète pas cette reconnaissance. Heureusement, le regroupement familial a permis à ces travailleurs de retrouver un peu de dignité en ayant enfin auprès d'eux leur famille abandonnée au bled pour tenter de goûter aux mirages des recruteurs blancs. Mais les ouvriers importés n'ont pas été accueillis, ni formés, ni accompagnés : ils étaient destinés à repartir. Les femmes rapatriées tardivement, culturellement dévolues à la vie du foyer, ont importé leur cocon culturel et n'ont pu appréhender cette France qui s'était refusée à leurs maris. D'ailleurs, les familles, après ces décennies de séparation, ont des déchirures que l'émigration et l'absence d'accueil et de reconnaissance de la France n'amoindrissent pas. De toute façon, les noirs et les arabes sont des sous-hommes, non ? Au mieux on les ignore, au pire on les renvoie, non ? Beh oui, c'est le fond de la pensée raciste de notre peuple. Et ça s'arrange pas avec les générations suivantes qui, nées sur le sol français, ont de droit la nationalité française, bénéficient enfin de l'école républicaine (au passage véhicule de la culture des élites et agent de la reproduction sociale) et d'un droit à la France. Vraiment ? Cette école est-elle si adaptée lorsqu'elle leur raconte une histoire qui n'est pas la leur ? Des valeurs qui ne sont pas celles de leur famille ? La société de consommation, de surmédiatisation est-elle adaptée pour ces enfants dont les parents sont totalement dépassés, trop occupés à panser leurs propres blessures ? Manifestement pas... La société reste raciste et l'écart s'agrandit entre les racines familiales et le soleil sous lequel poussent les jeunes rameaux... Brisés dans leur identité, coupés du soutien des leurs, tentés et rejetés par un système où ils n'ont pas de place, ces adolescents ne peuvent aspirer à conquérir leur place dans un moule si absurde ! Ils se regroupent, se coagulent pour se raccrocher les uns aux autres au milieu de cette mer qui n'est pas la leur, eux qui n'ont pas de pays, faute d'avoir eu un jardinier ou une serre. Adolescents, ils tournent leurs frustrations vers ces adultes et leur monde absurde. Humains, ils se crispent sur ce qu'ils comprennent et ce sur quoi ils se sentent capables d'agir : violences, trafics, gangs, intégrisme... Toute forme de communautarisme, de ghettoïsation est un repli réconfortant face à ce monde hostile. Alors on a bon dos d'exciter par des grands mots les médias et le peuple contre ces délinquants basanés qui ne respectent pas la France. Mais la leur a-t-on fait aimer ? Avons-nous été respectables pour exiger le respect ? Avons-nous fait en sorte qu'ils soient éduqués afin de s'insérer avant de leur reprocher avec vanité, agressivité et impuissance leur asocialité ? Ils sont responsables de leurs actes, oui, mais pas de ce qu'ils sont. Ils sont les créatures de notre histoire, les avatars de nos racismes latents ou assumés. Les maux de la fin Alors j'en ai assez qu'on stigmatise le racisme sans prendre le temps d'en expliquer les enjeux, causes et conséquences, sans prendre la peine de préciser en quoi il consiste. On ne peut pas comparer les immigrations blanches aux immigrations africaines. L'histoire noire et si particulière que nous entretenons depuis des siècles avec ce continent de sud, ce frère de sang, fait qu'on ne peut comparer sans fausser la donne et aggraver le bilan. Et les amalgames jeunes-racailles, intégrisme-islam, race-criminalité-culture enfoncent le clou de la dislocation de notre âme d'espèce et de notre avenir. Bien sûr, c'est plus facile de croire que le coupable est celui qui n'est pas comme nous. Mais après avoir écarté toutes les autres couleurs que le blanc, devra-t-on choisir une couleur de cheveux, d'yeux, une idéologie, une religion, des goût sexuels, alimentaires, pour continuer à satisfaire notre paranoïa stérile et nous aider à ne pas assumer la réalité de notre bêtise propre ? Le racisme, c'est au moins tout ça. Et tout ça se joue aussi aux élections. Mais cela se joue aussi au quotidien. Mais, au moins, ne donnez pas votre permis d'aggraver les choses à Sarkozy et ces autres psychopathes de droite. Prenez au moins des gens qui sont d'accord sur les valeurs qui nous rendent humains... |
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