Lettre à M, ou le désir de mort

Pourquoi tu m'as fait ça ? Pour qui tu m'as pris ? Me faire souffrir et crever à petit feu t'amuses tant que ça ?

Tu voulais ma haine ? Tu l'as... La haine meurtrière, mon désir de mort.

Paradoxalement, cette haine est autant pour toi que pour moi. J'ai envie de mourir mais je ne peux me résoudre à partir seul, je veux t'emmener avec moi dans l'espoir d'un bonheur après la mort. Un bonheur avec toi, un bonheur spirituel...

Tu ne veux pas m'accompagner M ?

Avec ton (blaireau de) copain, tu m'ignores. Pourquoi ?

Pour que je t'ignore à mon tour ? C'est chose faite... Je vais me tuer M si tu continues. Vivre sans toi est désormais compris mais ne vas pas trop loin dans ton ignorance. Salope... Voilà tout ce que tu m'inspires à présent.


J'ai envie de me venger, de te faire mal par là où tu m'as fait mal, de te faire pleurer, crier, déprimer. Seulement après ça que je pourrais mourir serein et heureux... Ou alors devrais-je mourir malheureux pour ne rien regretter ? Pourquoi pas...

C'est dingue comme l'amour fait mal. Quand on y croit, on est heureux mais quand tout espoir est mort, alors le monde devient noir... Comme si toute notre vie reposait sur l'amour, une science, un mystère inexplicable.

Alors M, j'ai besoin que tu m'expliques pourquoi tu m'as fait ça. Je suis prêt à tout entendre aujourd'hui puisque ma seule finalité est de mourir avec toi, dans tes bras, pour me sentir heureux de partir au royaume de Dieu, là où l'on s'emmerderait à écouter des anges joués de la harpe... Ou de Satan, là où tout nous serait permis.

Putain, je n'en peux plus... Et quand je t'entends dire que je devrais être heureux de ton bonheur, tu me dégoutes davantage. Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? Je ne peux pas être heureux M en t'imaginant dans les bras d'un autre qui t'offre tout ce que j'aurais aimé t'offrir... Je ne veux pas jouer la comédie en te faisant croire que je suis heureux pour toi, tout ça n'est que le cliché romantique habituel de l'amoureux perdu.


Je ne vis plus qu'au passé, ou dans mes rêves où je suis encore heureux de vivre.

Je suis mort désormais, mort d'aimer, mort pour toi.