Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Souvenir


Déclaration d'un manque, déclaration d'une séparation, évocation d'une tristesse pour panser des pensées...



Souvenir...

Elle est là assise sur mon canapé de bleu azur qui ne me rappelle pas ses yeux.
Assise posée calme, travaillant, comme absorbée par des mathématiques diluviennes qu'elle seule comprend parfois.

Son corps perdu au fond du L de ce BZ que trop de lettres ont perdu dans un sens si peu profond qu'il en reste canapé.

Assise en virgule, ponctuant l'échancrure de pan de mûr teinté d'un jaune passé et dépassé.

Lueur d'espoir et de mansuétude dans mon univers si blafard d'accoutumer.
Entre nous des mots circulent doucement et tissent une proximité toujours aussi incertaine qu'au premier jour.

Recenser encore et encore ces moments agréables, repasser notre linge de famille, reprendre une à une les mailles de nos vies si peu partagées, repriser une à une nos chaussettes de vie trouées...
Revoir nos existences loin l'un de l'autre comme pour mesurer la distance entre ce réel trop commun pour être vrai, et cet imaginaire absurde dont la douceur idyllique nous révèle comme d'irréelles créatures féeriques.

Ces journées passées deux à deux, corps à corps, mots à mots, ces mots suaves, ces mots doux emplis d'aménité, ces mots trop tu, ces sentiments si simples que les mots s'enlisent parfois à les décrire...
Ces moments qui me manquent déjà...

Je revois ces luttes acharnées pour savoir qui de nous deux avait le dessus sur l'autre, ces moments de combats à mesurer lequel de nous deux rirais le plus de l'autre...

Revoir ces trucs débiles dans cette télé qu'elle seule aime et que moi seul ne comprend pas, jouir de ce plaisir insensé que de l'avoir avec moi, quoi qu'il arrive ne pas regretter...

Me voilà pris et épris à mon propre jeu, je rêve que ce soit elle, juste elle, rien qu'elle... Ce n'est pas un rêve, je la sens, je la ressens, elle fût belle... Bel et bien là, non qu'elle ne soit plus beauté à mes yeux mais elle s'en est déjà allée...

Furtive comme un coup de vent, elle est entrée dans ma vie, a terrassé mon chagrin et s'en est allé rejoindre un ailleurs trop loin pour me donner la chance d'en être.

Repenser, ne pas oublier, continuer de rêver, garder croyance en sa présence...

Envers et malgré tout elle restera au plus près de moi... Rêve furtif d'un ange dans ma vie...
Le temps érode les hommes, fragilise les pensées mais épargne les créatures angéliques...

À jamais mes pensées seront pour toi...

Quand bien même le vent glacé de Limoges ait pu te mener trop loin de moi pour que mes yeux y voient, mon cœur ne te perdra pas de vue.
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