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Munich |
Le grand retour du grand réalisateur Steven Spielberg. |
5 septembre 1973. Munich. Pendant les jeux olympiques, des membres de l'organisation "Septembre Noir" prennent en otage 12 champions israeliens. Après une tentative de sauvetage ratée par la police allemande, les atlhètes meurent. Cette tragédie résonna dans le coeur de beaucoup de personnes, et en particulier des israeliens. Le Mossad décide de mettre sur pied une mission spéciale et perilleuse afin de venger ce drame. L'organisation recrute Avner (Eric Bana), membre du Mossad depuis quelques années, et lui propose la mission suivante : tuer 12 personnes étant impliquées dans cette prise d'otage. Le jeune agent accepte et fait équipe avec 5 autres hommes pour le seconder : le Sud-Africain Steve (Daniel Craig) expert en conduite, Carl spécialiste en armes de tout ordre, le belge Robert (Mathieu Kassovitz) créateur d'engins explosifs et l'allemand Hans (Hanns Zischler) qui surveille les activités de l'équipe. Après son succès mitigé l'an passé avec "La guerre des mondes", adaption cinématographique de l'oeuvre littéraire de HG Wells, Steven Spielberg s'aventure dans le thriller, un territoire encore inconnu par le réalisateur. L'histoire, basée sur des faits réels, est traitée avec finesse et sobriété. Spielberg ne prenant parti ni d'un camp ni de l'autre, nous avons donc une vision neutre du conflit. Le réalisateur va même jusqu'à mettre au même rang les terroristes palestiniens et les agents israeliens en dénonçant l'absurdité du terrorismes et le conflit israelo-arabe : quelque soit la cause, les moyens utilisés ne sont pas justifiés par celle-ci. Vaincre le terrorisme en devenant nous-même terroriste, une absurdité soulevé par le film. Outre l'aspect politique du film, ce denier vaut également le détour pour sa peinture des agents secrets. A mille années lumière d'un James Bond qui ne se pose aucune question sur ses actes, le personnage d'Avner dépeint par le réalisateur est bien différent. En effet, l'agent secret est en conflit avec sa conscience. Plus il assasine, plus il se demande ce qu'il devient. Doit-il vraiment faire ça ? Y'a-t-il un autre moyen de se venger ? Les personnes citées sur la liste sont-ils vraiment coupables ? Ce jeu de question est posé tout au long du film. La descente aux enfers d'Avner est lente, au point même qu'il doute de tout et en particulier de sa sécurité. Spielberg a donné une véritable profondeur salvatrice à son personnage en des temps où les héros au cinéma n'en ont plus trop. De plus, la réalisation est de très grande qualité. Spielberg voulant donner au public un thriller réaliste, ce dernier n'essaie plus de suggérer la violence comme dans le passé mais de simplement la montrer. Ainsi, certaines scènes sont choquantes et on se demande même si le réalisateur est bien Spielberg tant qu'il ne nous a pas habitué à ce genre de film. Le réalisme forcené du film se ressent tout le long : bruits des coups de feu, bruits des explosions, dégats causés par une bombe... Spielberg ne fait pas dans la demi-mesure et joue à fond la carte du réalisme en lorgnant légèrement sur "La mémoire dans la peau" tout en donnant une certaine identité au film. Saluons au passage le grand effort du réalisateur afin de créer une ambiance seventies. Ainsi la reproduction de certaines villes comme Paris est parfaite : voitures, affiches, tenues... On s'y croirait. Mais résumer le film à son histoire et à sa réalisation serait réducteur. Les acteurs assurent devant la caméra et donnent de leur personnes afin d'extriquer au spectateur des émotions. Eric Bana s'en sort admirablement dans le rôle d'Avner. Il prête plus que son physique, mais aussi sa personnalité entière. Cet acteur a du talent qui n'a jamas été exploité jusqu'ici. Les autres acteurs sont de qualité et sont plus que crédible à l'écran. Mention spéciale aux acteurs tournants dans la prise d'otage qui sont vraiment réaliste dans leurs personnages. Spielberg s'offre des caméos sympathiques comme Mathieu Kassovitz, le réalisateur français de "La haine" et de "Gothika", de Yvan Attal (une très brève apparition) et de Geoffrey Rush (capitaine Barbosa dans "Pirates des Caraibes"). Un film atypique dans la filmographie de Steven Spielberg mais qui marque enfin le retour du père de "ET". Un thriller halletant et poignant sur le terrorisme, thème malheureusement d'actualité ces temps-ci. Mossad : Organisation pour les renseignements et les affaires spéciales. L'une des cinq agences d'espionnage d'Israel. Le Mossad prévient toute attaque terroriste à l'extérieur du pays. |
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